Une délégation du Réseau des parlementaires pour la population et le développement (RPPD) a participé à un forum régional de "plaidoyer en faveur de l’instauration d’une journée nationale de lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile", mercredi, au siège du conseil départemental de Tambacounda (est).
La délégation dirigée par la coordonnatrice du RPPD, la députée Mously Diakhaté, comprenait les députés Diya Kanté (Tambacounda), Ndiolé Diouf (Koumpentoum) et Ahmad Tidiane Talla (Vélingara).
Des représentants de la Direction de la santé de la reproduction et de la survie de l’enfant (ministère de la Santé) et du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan faisaient également partie de la délégation.
La société civile, des organisations techniques et financières partenaires de l’Etat, le culte musulman et l’Eglise étaient représentés au forum.
La rencontre de Tambacounda fait partie d’une série de foras régionaux et interrégionaux organisés par le RPPD de l’Assemblée nationale pour discuter avec les populations de l’opportunité ou pas d’une journée nationale dédiée à la lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile.
La finalité de ces rencontres est de les engager dans des actions pouvant aider à faire reculer la mortalité chez les femmes enceintes, les nouveau-nés et les enfants, au cas où la journée dédiée à ce phénomène venait à être instaurée.
"Ces moments de plaidoyer seront une opportunité pour identifier leurs problèmes, les consigner dans un document et les transmette aux décideurs", a expliqué Mously Diakhaté.
La conseillère municipale Oumou Diallo, représentante du maire de Tambacounda, a fait part du soutien de la municipalité à cette initiative, qu’elle juge pertinente pour les régions dites périphériques, où "se pose avec acuité" la mortalité maternelle, néonatale et infantile.
Elle a invité les parlementaires à "aller au-delà" de l’instauration d’une journée dédiée à la lutte contre ce phénomène.
Ils doivent impliquer les responsables des pouvoirs publics (communes, conseils départementaux, etc.) dans les actions de sensibilisation sur la planification familiale, selon Mme Diallo. La planification familiale a l’avantage de contribuer à la réduction de la mortalité chez les femmes enceintes, les nouveau-nés et les enfants, a-t-elle souligné.
"Perdre la vie en la donnant, perdre la vie alors qu’on vient à peine de rejoindre ce monde (…) perdre la vie à la fleur de l’âge sont des calamités", a dit le président du conseil régional de Tambacounda, Sina Cissokho.
Il estime qu’il faut "plus de moyens et de détermination" pour venir à bout de cette mortalité.
Selon le gouverneur de la région de Tambacounda, Bouya Amar, qui présidait le forum, "la solution" à la mortalité chez les femmes enceintes, les nouveau-nés et les enfants est à rechercher par les élus locaux. La lutte contre cette forme de mortalité fait partie des "questions de développement local", selon M. Amar.
"La solidarité sociale" peut permettre d’arriver à une "solution" contre ce fléau, affirme le gouverneur, qui signale par ailleurs que l’enclavement de certaines collectivités locales impacte négativement sur la santé de la femme enceinte, du nouveau-né et de l’enfant.
Il illustre cette remarque par l’absence du sous-préfet de Kéniéba au forum, à cause d’une route rendue impraticable par la pluie tombée sur cette localité située près de la frontière avec le Mali.
Bouya Amar a assuré les parlementaires du soutien de l’administration territoriale.
Selon médecin-chef de la région, le docteur Habibou Ndiaye, ni le VIH/Sida, ni les maladies cardiovasculaires ne tuent autant que la mortalité maternelle à Tambacounda, où "devoir accoucher est un acte à haut risque sanitaire".
Collette Ndoye, la représentante de la Direction de la santé de la reproduction et de la survie de l’enfant, a loué le soutien du RPPD à cette structure du ministère de la Santé.
Selon elle, les régions de Kédougou et Tambacounda doivent bénéficier de "stratégies" pouvant leur permettre de faire face à la mortalité maternelle, néonatale et infantile.
Les "stratégies" devraient consister par exemple à renforcer les ressources humaines dans les structures de santé et à améliorer les infrastructures sanitaires, affirme Mme Ndiaye. Elle a promis de porter ce plaidoyer auprès de sa tutelle, le ministère de la Santé.
ADI/ESF
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