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Symptômes, transmission, double infection : ce que l’on sait du Covid-19

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Symptômes, transmission, double infection : ce que l’on sait du Covid-19
Trois mois après le début de la pandémie de coronavirus, le Covid-19 est entré dans le quotidien de milliards d’êtres humains, qui en apprennent chaque jour un peu plus sur cette maladie combattue par les médecins du monde entier. France 24 fait le point sur les dernières informations connues à son sujet.

Comment savoir si l’on est atteint du coronavirus ? Comment l’attraper ? Peut-on être contaminé deux fois ? France 24 fait le point sur les dernières informations connues au sujet de ce nouveau coronavirus : bine connu désormais sous l’appellation de Covid-19.

Quels sont les symptômes de ce virus ? 

Si vous souffrez de troubles respiratoires, de fièvre, de toux, ou si vous vous essoufflez ou avez des difficultés respiratoires, vous êtes potentiellement touché par le Covid-19. Ces symptômes listés par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) peuvent être plus ou moins présents selon les cas. L’évolution peut aussi être fluctuante, avec des hauts et des bas.

Autre symptôme fréquent : la perte d’odorat et de goût. Selon une récente étude belge réalisée sur 417 patients infectés de façon « non sévère », 86 % présentent des troubles de l’odorat (la plupart ne sentant plus rien) et 88 % des troubles du goût. En général, les symptômes durent deux semaines, parfois plus, parfois moins. Et l’aggravation peut survenir dans un second temps.
 
« Dans les cas les plus graves, l’infection peut entraîner une pneumonie, un syndrome respiratoire aigu sévère [SRAS], une insuffisance rénale, voire la mort », précise l’OMS.

Il n’existe ni vaccin ni médicament et la prise en charge consiste à traiter les symptômes. Certains patients se voient malgré tout administrer des antiviraux ou d’autres traitements expérimentaux, dont l’efficacité est en cours d’évaluation.

Par ailleurs, on peut être porteur du virus, sans en avoir les symptômes (on dit alors que le patient est « asymptomatique »). D’où la nécessité, sans être testé, de ne sortir de chez soi qu’en cas de nécessité.

Quels modes de transmission ?

Le virus se transmet essentiellement par voie respiratoire et par contact physique. La transmission par voie respiratoire se fait à travers les gouttelettes de salive expulsées par le malade (symptomatique ou asymptomatique), par exemple lorsqu’il tousse. Les scientifiques estiment que cela nécessite une distance de contact rapprochée (environ un mètre, voire 1,50 mètre).

Pour éviter la contagion, les autorités sanitaires insistent sur l’importance des mesures-barrières : éviter de se serrer la main et de s’embrasser, se laver les mains fréquemment, tousser ou éternuer dans le creux de son coude ou dans un mouchoir jetable, porter un masque (que l’on soit malade ou non)… En outre, on peut être contaminé en touchant un objet infecté, puis en portant sa main à son visage (yeux, nez, bouche…). Il est donc très important de se laver régulièrement les mains.
 
Une étude publiée mi-mars dans la revue américaine NEJM a montré que le Covid-19 est détectable jusqu’à deux à trois jours sur des surfaces en plastique ou en acier inoxydable, et jusqu’à 24 heures sur du carton. Toutefois, ces durées maximales ne sont que théoriques, car enregistrées en conditions expérimentales.

« Ce n’est pas parce qu’un peu de virus survit que cela est suffisant pour contaminer une personne qui toucherait cette surface. En effet, au bout de quelques heures, le virus [dans sa grande majorité] meurt et n’est probablement plus contagieux », soulignent les autorités sanitaires françaises sur le site officiel du gouvernement sur le coronavirus.

Autre inconnue : la faculté du Covid-19 à se transmettre via l’air expiré (les « aérosols » dans le jargon scientifique) et pas uniquement la toux ou les éternuements. Objet de nombreuses spéculations ces dernières semaines, ce mode de transmission n’est pas encore scientifiquement prouvé.

Peut-on être infecté deux fois ?

Est-il possible d’être contaminé par le coronavirus, de guérir, d’être testé négatif, puis d’être réinfecté dans la foulée ? Quelques cas en Asie ont soulevé cette question. Dans la mesure où ces cas étaient isolés, les scientifiques pensent qu’ils s’expliquent par le fait que ces patients n’avaient en réalité jamais vraiment guéri. Le test négatif peut soit venir du fait qu’il a été mal réalisé, soit d’une très faible présence du virus dans l’organisme. Pour autant, on manque toujours de certitudes sur l’immunité qu’on peut acquérir contre le virus.

En se basant sur l’exemple d’autres maladies virales, les spécialistes jugent vraisemblable qu’une fois guéri, on soit temporairement immunisé, même si cela n’est pas encore prouvé. Cela étant, on ignore la durée de cette immunité supposée. Or, cette question est cruciale.

« Si une personne peut en théorie être immunisée pendant une longue période, par exemple 12 à 24 mois, elle peut alors retourner dans les lieux publics en toute sécurité, même si le virus circule encore […]. À l’inverse, si l’immunité est très courte, une personne qui a déjà été infectée pourrait l’être à nouveau très vite après sa guérison », explique le Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS) à Washington.

Quels sont les individus les plus à risque ?

La gravité du Covid-19 et la maladie provoquée par ce nouveau coronavirus, augmentent avec l’âge, comme l’ont établi différentes études. Parue le 31 mars dans la revue médicale britannique The Lancet, la dernière en date montre que la maladie est en moyenne beaucoup plus redoutable pour les personnes de plus de 60 ans, avec un taux de mortalité de 6,4 % (parmi les cas confirmés).

Le taux de mortalité grimpe même à 13,4 % pour les plus de 80 ans contre 0,32 % de décès seulement pour les moins de 60 ans, selon ces travaux portant principalement sur plusieurs centaines de cas chinois observés en février. De même, cette étude montre que la proportion des malades nécessitant une hospitalisation grimpe fortement avec l’âge : 0,04 % pour les 10/19 ans, 4,3 % pour les 40/49 ans, 11,8 % pour les 60/69 ans et 18,4 % pour les plus de 80 ans. Ce dernier chiffre signifie qu’environ un octogénaire sur cinq développe une forme suffisamment grave pour nécessiter une hospitalisation.

Outre l’âge, le fait d’avoir une maladie chronique (insuffisance respiratoire, pathologie cardiaque, antécédent d’AVC, cancer, obésité…) est un facteur de risque, c’est ce qu’on appelle les facteurs de comorbidité. Dans un récent rapport portant sur 10 000 morts, l’Institut supérieur de la santé (ISS) italien a recensé des pathologies courantes sur les personnes décédées. Les plus fréquentes sont l’hypertension (73,5 % des cas), le diabète (31 %) ou la cardiopathie ischémique (une pathologie cardiaque lourde, 27 %).

Enfin, selon une vaste analyse publiée le 24 février par des chercheurs chinois dans la revue médicale américaine Jama, la maladie est bénigne dans 80,9 % des cas, « grave » dans 13,8 % des cas et « critique » dans 4,7 % des cas.

À quel nombre de morts doit-on s’attendre ?

Si on rapporte le nombre de morts dans le monde au nombre total de cas officiellement recensés, le Covid-19 tue environ 5 % des malades diagnostiqués, avec des disparités selon les pays. Mais le supposé taux de létalité doit être pris avec des pincettes, car on ignore combien de personnes ont réellement été infectées. Dans la mesure où de nombreux patients semblent développer peu, voire pas de symptômes, leur nombre est vraisemblablement supérieur aux cas détectés, ce qui ferait donc baisser ce taux.

De plus, les pays appliquent des politiques de tests très différentes et certains ne testent pas systématiquement tous les cas suspects. En réalité, si l’on intègre une estimation des cas non détectés, « cela donne sans doute un taux de mortalité autour de 1 % », soit « 10 fois plus que la grippe saisonnière », a expliqué il y a quelques semaines l’Américain Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des maladies infectieuses, devant le Congrès.
 
L’étude publiée dans The Lancet le 31 mars évaluait à 1,38 % la proportion de morts parmi les cas confirmés. Cela étant, la dangerosité d’une maladie ne dépend pas seulement du taux de mortalité dans l’absolu mais aussi de sa faculté à se répandre plus ou moins largement.

Même si seuls 1 % des malades meurent, « cela peut faire des chiffres importants si 30 % ou 60 % d’une population sont infectés », souligne le Dr Simon Cauchemez, de l’Institut Pasteur à Paris.

L’autre facteur qui aggrave la mortalité liée à cette nouvelle maladie est l’engorgement des hôpitaux dû à un afflux massif de cas. Cela complique non seulement la prise en charge des malades atteints de formes graves du Covid-19, mais aussi celle de tous les autres.


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