Au total, 10 millions de personnes supplémentaires par an pourraient décéder à cause de la résistance aux antibiotiques à l'horizon 2050, soit une toutes les trois secondes, selon un rapport commandé par le gouvernement britannique. L’économiste Jim O’Neill préconise de mener des actions urgentes pour éviter une telle catastrophe.
Attention à la surconsommation et à la mauvaise utilisation des antibiotiques: tel est le message que souhaite faire passer l’économiste Jim O’Neill dans un rapport publié jeudi 19. Chargé par le gouvernement britannique d’enquêter sur la résistance des antimicrobiens (ensemble de composés qui ont la capacité d'éliminer ou de réduire la prolifération de microbes), il y met en lumière les conséquences d'une mauvaise gestion des médicaments: concrètement, 10 millions de personnes supplémentaires par an pourraient décéder à cause de la résistance aux antibiotiques à l'horizon 2050, soit une toutes les trois secondes. "Il faut arrêter de prendre des antibiotiques comme des bonbons", a-t-il martelé.
Pour l'économiste, qui rappelle qu'une surconsommation ou une mauvaise utilisation des antibiotiques favorisent la résistance des "super-bactéries", des actions urgentes sont nécessaires pour éviter que la médecine préventive ne retourne "au Moyen Age". "Il faut que cela devienne une priorité pour tous les chefs d'Etat", a-t-il soulignée proposant une batterie de mesures à mettre en œuvre.
Parmi elles: le lancement d'une campagne de sensibilisation du public d'un coût de 40 à 100 millions de dollars par an, la réduction de l'utilisation des antibiotiques dans l'élevage mais aussi la mise en place d'un fonds de recherche de deux milliards de dollars. Selon ses affirmations, la résistance aux antibiotiques sera plus mortelle que le cancer actuellement.
Consciente du problème, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait également tiré la sonnette d'alarme en novembre dernier, alertant sur les conséquences dévastatrices. L'organisme avait déjà souligné que l’efficacité déclinante des antibiotiques représentait "un immense danger". Conséquence: si rien n’est fait à temps, la planète se dirige vers une "ère post-antibiotique, dans laquelle les infections courantes pourront recommencer à tuer",avait-il souligné.
En France, chaque année, 158.000 personnes développent ainsi une infection liée à une bactérie multirésistante, et 12.500 en meurent, selon un rapport remis en septembre dernier à la ministre de la Santé Marisol Touraine.
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