La société sénégalaise de cardiologie(SOSECAR) a tenu son quatrième congrès ce jeudi à Dakar. Lancé depuis 4 ans, le concept dénommé cardiotech traite de la technologie à utiliser pour soigner les patients atteintes de maladies cardiovasculaires. En effet, le professeur Abdoul Kane, président de la SOSECAR, explique que l'Afrique subsaharienne a un retard dans le domaine de la cardiologie. Pourtant la discipline connaît le plus grand nombre de progrès technologiques. « C'est donc important d'avoir ce programme annuel qui permet de revisiter tous les progrès technologiques dans un des domaines précis de la cardiologie ». D’ailleurs, le thème du congrès de cette année est axé sur « une meilleure prise en charge des valvulopathies »
C’est quoi la valvulopathie ?
Les valvulopathies sont des affections des valves cardiaques, ces membranes situées à l’intérieur du cœur et qui séparent les différentes cavités cardiaques. Ces valves s’ouvrent et se ferment tout au long du cycle cardiaque et contrôlent notamment les flux sanguins pour assurer une oxygénation correcte de tous les organes du corps humain. Une atteinte valvulaire constitue ainsi un frein majeur au fonctionnement correct du cœur causant une lourde morbi-mortalité à tous les âges. Il existe actuellement des outils technologiques de plus en plus innovants permettant un diagnostic précoce et précis d’une part, et d’autre part, des possibilités thérapeutiques très efficaces. Sur les causes de ces pathologies, le professeur Kane soutient qu’en Afrique nous avons les causes habituelles des maladies des valves. Il y a le rhumatisme articulaire aigu qui part d'une angine de gorge notamment des enfants qui est négligée. « A partir de ce moment, on peut avoir une destruction des valves ».
La prise en charge chirurgicale est très coûteuse. Le coût de la prise en charge des chirurgies cardiaques oscillent entre 1,5 million F CFA à 3 millions F CFA au bas mot. « Beaucoup de progrès ont été notés dans la prévention d'abord, ensuite dans le traitement mais aussi dans la prise de médicaments. Il y a ce qu'on appelle la cardiologie interventionnelle. On peut sans opérer quelqu'un, soigner ses valves. Malheureusement, cette technologie n'est pas suffisamment développée en Afrique subsaharienne » se désole le professeur Kane. Il ajoute que: « la chirurgie qui a été pendant longtemps l'ultime recours s'est beaucoup développée. Cette rencontre ramène des experts de haut niveau des Amériques du nord comme du sud de l'Europe de l'Afrique subsaharienne et le Maghreb qui a la particularité de partager avec nous ces maladies mais qui a eu la chance de développer ces technologies ».
Ces innovations technologiques qu’il faut adapter chez-nous…
Beaucoup d'innovations dans le diagnostic, le traitement et la prévention sur toute la prise en charge existent. En matière d'équipements, le Sénégal peut mieux faire. « En Afrique subsaharienne, le Sénégal fait partie des pays qui sont les plus avancés si on le compare au Maghreb et les autres pays du monde nous sommes en retard. L'idée pour nous, n'est pas de faire comme les autres. Nous n'en avons pas les ressources. Il s'agit pour nous d'offrir le mieux à la population mais sans un coût exorbitant et c'est exactement ça l'idée. Nous avons une base importante mais il faut inviter les autorités à mieux investir pour plus d'outils de diagnostic et de traitement. Avec le renforcement de capacités de nos ressources humaines, nous pouvons faire de la chirurgie et les actes interventionnels à un coût quatre fois moindre parce que le génie existe », avance le cardiologue. Selon ce dernier, en échangeant avec les pays émergents, ils se sont rendu compte qu’ils peuvent faire beaucoup avec les outils nécessaires.
2 Commentaires
Anonyme
En Février, 2023 (01:49 AM)Je serais enclin de croire que l'état de subventionné aucun médicament et appareil de la cardiologie.
Demander froidement à un malade du cœur de débourser 1,5 à 3 millions de francs pour le appareil cardiaque, c'est le condamner à mourir.
En outre tous les services cardiologiques dans les nouveaux hôpitaux sont relégués presque au dernier rang des investissements et des services, bien ces maladies se placent au deuxième rang des maladies les plus feequentes au Sénégal et dans le monde. Aussi ces maladies atteignent de plus en plus de jeunes.
Nos cardiologues font certes, beaucoup d'efforts mais les moyens dans le public font largement défaut.
Un hôpital à vocation cardiologique est une vraie sociale dans ce pays, où les priorités semblent être oubliées quand on construit un centre sophistiqué de Procréation médicalement assistée ou un centre de grands brûlés, au grand Dame des nombreux morts de la cardiologie et de la neurologie. Chaque sénégalais à un parent ruiné après la mort par problème cardiologoque d'un proche.
Le plaidoyer fort doit être porté par les cardiologues auprès du Ministre de la Santé et surtout du Président de la République, qui innove en matière de santé publique.
Parlez parlez parlez et sans cesse, les malades du cœur souffrent et meurent en très grand nombre au Sénégal.
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