Depuis l’éclatement du nouveau cas de décès maternel qui serait dû à une négligence du corps médical, les blouses blanches sont la cible de toutes sortes d'attaques venant des Sénégalais. Ils sont critiqués, discrédités, insultés et leur honneur bafoué.
Pourtant ces personnes qui ont juré de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux, ne devraient pas tous figurer dans le même lot. Il faut savoir qu’il y a des brebis galeuses partout et c’est une loi universelle.
En outre, il est noté que notre système de soins de santé qui décrit les moyens organisationnels et stratégiques, mis en place afin d'assurer une continuité et une qualité des prestations de santé médicale, semble boiteux. Sachant que dans la médecine il y a "obligation de moyens et pas de résultats", il est pourtant noté que dans plusieurs villes ou régions avec de milliers d'habitants il n'y a pas de chirurgien pédiatre, ni de pédiatre, ni d’urgentiste, ni de neurologue, encore moins de bloc opératoire. Au vu de tous ces manquements, cela relèverait d’un miracle que tous les patients soient pris en charge et bien « traités ».
Un spécialiste nous raconte que dans les normes, un médecin ne doit pas consulter plus de 15 patients par jour et pourtant au Sénégal les médecins reçoivent plus d’une cinquantaine de patients sans moyens mis à leur disposition et parfois, précise-t-il, « le médecin puise de sa poche pour aider certains cas sociaux ».
Une sage-femme de raconter que même chez elle, il lui arrive de consulter des patients à n’importe quelle heure et parfois même les ordonnances ou le transport sont à sa charge. Aujourd’hui, ses actions envers son voisinage lui ont valu près d’une dizaine d’homonymes.
Un chirurgien s’interroge sur le nombre de personnes qui ont renoncé à cette carrière dont la formation est très longue et les retombées financières pour jouir d’une vie stable ne sont pas garanties. Pourtant, « nous sommes restés par passion, nous avons fait ces 7 années de formation voire plus. Aujourd’hui nous assurons les gardes même les jours de fête (pâques, korité, tabaski…) et restons au chevet des malades même quand nous sommes malades. Méritons-nous tant de haine ? Pour le problème d’humanité, cela ne relève pas de la profession mais de la personne elle-même ».
L’avènement des écoles privées de formation en santé aussi n’a-t-elle pas attisé le mal qui sévissait dans le secteur depuis des années. « De nos jours, est médecin qui veut », précise un docteur qui revient sur le système de triage qui se faisait avant et qui permettait de sélectionner les meilleurs dans chaque domaine de spécialisation. Il se demande, même, sur quelle base les personnes qui dirigent certains secteurs de la santé sont nommées. Rappelons-nous qu’un syndicaliste invité sur une chaîne télé de la place avait souligné les bizarreries dans les nominations jusqu’à rappeler qu’on leur a une fois affecté un instituteur.
Pourquoi le problème du sous-effectif se pose-t-il alors que chaque année, 300 jeunes médecins sont formés ? Pourquoi l’Etat ne recrute pas ?
Le tord est donc partagé. Il revient à nos gouvernants de mettre les ressources humaines et financières qu’il faut pour redresser ce secteur sur lequel tout repose. Car sans santé, il ne peut y avoir de développement.
11 Commentaires
Vv
En Avril, 2022 (18:39 PM)C'est de braves gens qui ont la volonté de bien faire mais hélas les moins manquent.
l'état de dégradation de cette structure sanitaire régionale me conforte dans ma certitude que la santé des populations vulnérables est le cadet des soucis de nos gouvernants.Sinon ils auraient bien ciblé leurs investissements pour soulager les populations
Reply_author
En Avril, 2022 (20:35 PM)Chassez le naturel, il revient au galop!
Kheuy bakh yombou neu, li diaffé moy deukeu si!
Lynx
En Avril, 2022 (18:58 PM)Combien de vies ont été sauvé malgré le manque de moyens manifeste ?
Combien de sénégalais qui critiquent paient normalement ses impôts ?
Combien de personnes ont laissées des ardoises dans les structures sanitaires ?
le traitement populiste de ce cas de décès par l'Etat et la presse est tout simplement inconcevable. Tout le monde en profite pour jouer le bon samaritain sans s'interroger de ses propres responsabilités
On oublie très vite que pendant la COVID quand tout le monde fuyait les malades de la COVID (même leurs propres parents) c'étaient des infirmiers et des médecins qui étaient à leur chevet luttant aux périls de leurs propres vies et celles de leur famille.
Certes il y a faute ou négligence quelque part mais de grâce sachons raison garder et préservons nous de démoraliser ceux qui exécute correctement leur travail malgré tout.
Mon soutien à tout le personnel médical !!!
Macky Korr Marieme Faye
En Avril, 2022 (19:12 PM)J'ajoute: Sans sante, il ne peut y avoir d'emergence.
Macky Sall Ngary korgo torodo Lamtoro bour guede, President de l'Afrique, les populations attendent beaucoup de vous dans ce secteur sans qui point d'emergence.
Wérou Koor Wérou Jaam
En Avril, 2022 (20:16 PM)c'est évident aussi à chaque fois qu'il y a un cas apparent de maltraitance de la part du personnel de santé, c'est à dire qu'il y a au moins un millons de cas qui ne sont pas connu du public !!!
Le rapport est de 1cas visible sur 1 million !!🥶
les gens qui ont la conscience tranquile n'ont point besoin de d'un quelconque justificatif, face à ce carnage qui vien de se passer!!!
je ne vois pas l'intéret de ce texte vraiment.....!!!!!
Il y'a un manque de personnel, on le sait et on vous comprend !
Mais ce qui est inadmissible, injustifiable, indéfendable et déplorable c'est la façon dont on nous parle dans les hôpitaux publics.
Si on ne nous crie pas dessus, on nous méprise.
Vous savez très bien que ça fait du bien de bien parler aux malades.
Reply_author
En Avril, 2022 (22:50 PM)La moindre des mesures qu'on pouvait prendre c'est la suspension. Même si aucune sanction n'avait été prise les personnels de santé qui étaient là doivent se sentir coupables et demander une affectation. Comment devant une faute aussi lourde qui a entraîné la mort de deux personne ( la parturiente et son bébé), ces agent pourraient-ils regarder les lougatois les yeux dans les yeux. Quand il y a faute, on en assume les conséquences. C'est ça la responsabilité. Dans tous les métiers, il y a des risques. On exerce un métiers en ayant une connaissance des risques qui y sont liés et des responsabilités y afférentes. Il faut assumer. Endosser les conséquences les conséquences de ses comportements
Senegalensis
En Avril, 2022 (22:14 PM)Fakir
En Avril, 2022 (08:41 AM)- l'état ne fait pas de la santé un outil de développement ( gabégie des dépenses)
- La médecine est un sacerdoce et la jeune génération de médecins préferent se mousser en gagnant de l'argent ou en recherchant des titres (fossilisation de la faculté de médecine)
- Les populations ne veulent pas participer au développement de la santé en pensant que la médecine doit être gratuite ( la santé a un coût)
Ces remarques traduisent le manque de conscience d'appartenance à une nation
On préfére se pavaner dans le superflu en dépensant de l'argent dans les fêtes religieuses, les mariages, les décés, les mariages
Enseigant à la retraite de la faculté de médecine, j'ai proposé mes services dans les hôpitaux rgionaux au Ministére de la santé, aucune réponse à ce jour.
Je connais des médecins qui s'oragnisent pour prendre en charge gratuitement des patients, les bailleurs de fonds locaux sont invisibles
Triste Sénégal, triste peuple drogué par l'opium des religions !!!!
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