Si les principaux facteurs de risques cardiovasculaires sont aujourd'hui bien connus, leurs interactions sont rarement prise en compte. La prévention des maladies cardiovasculaires devrait être établie en fonction des interactions des facteurs de risque.
La prise en compte des facteurs de risques des maladies cardiovasculaires et de leurs interactions, permettrait d'améliorer les politiques de prévention, selon les résultats d'une étude publiée dans la revue médicale PLoS One . En effet, il existe 12 sortes de facteurs qui interagissent entre eux.
En France, la prévention contre les maladies cardiovasculaires ne semble pas fonctionner : en effet, on compte encore 300 à 400 000 accidents cardiovasculaires majoritairement des AVC et des infarctus du myocarde, dont 1/3 de cas mortels et 2/3 de patients touchés par des handicaps moteurs et cérébraux.
"Si les principaux facteurs de risques cardiovasculaires sont aujourd'hui bien connus, leurs interactions sont rarement considérées" observe Pierre Meneton, premier auteur d'une étude visant à combler ce manque. "Grâce à la cohorte GAZEL, nous avons pu analyser dans quelle mesure la survenue de chaque facteur de risque était prédite par les autres facteurs, et inversement, avec l'idée que la prise en compte de ces interactions pouvaient présenter un intérêt en terme de prévention" explique-t-il.
4 groupes de facteurs de risque
Les chercheurs ont analysé toutes les interactions entre les 12 facteurs de risque. Ils ont observé 47 relations significatives dont 22 réelles. "Le résultat de toute notre étude tient en un schéma qui récapitule les relations entre les différents facteurs de risques" explique Pierre Meneton.
Il existe des facteurs non modifiables (sexe, âge, antécédents familiaux) qui prédisent les autres facteurs mais ne sont pas prédits par eux.
Les maladies cardiovasculaires dépendent de facteurs liés au mode de vie ( tabagisme , sédentarité, alcoolisme ) qui prédisent beaucoup d'autres facteurs - sauf les non modifiables - mais sont très peu prédits par les autres facteurs.
Les chercheurs ont aussi observé que les facteurs cliniques en amont (troubles du sommeil, obésité, dépression) présagent beaucoup d'autres facteurs de risque et sont eux-mêmes prédits par de nombreux autres. Mais, les facteurs cliniques en aval ( hypertension , dyslipidémie, diabète ) qui sont annoncés par beaucoup d'autres facteurs mais n'en prédisent que très peu.
"Il est nécessaire de mieux prendre en compte les interactions entre tous ces facteurs de risque en pratique médicale" conclut Pierre Meneton, espérant que cette étude puisse déjà fournir un cadre aux praticiens.
0 Commentaires
Participer à la Discussion