L’objectif de mettre fin au VIH/sida d’ici 2030 demande une action communautaire qui rompt d’avec la discrimination et la stigmatisation des personnes vivant avec la maladie et des populations clées, les plus touchées par la prévalence du VIH, a déclaré vendredi la présidente de Coalition Plus, Pr Hakima Himmich.
"Il faut continuer à pousser les innovations pour un monde sans sida avec les communautés les plus touchées par le virus", a-t-elle exhorté au cours d’un point de presse tenu vendredi, en marge de l’ouverture du congrès de la coalition, à l’occasion de ses 10 ans.
Pour arriver à mettre fin à cette épidémie en tant que menace de santé publique, il faut accélérer et innover tout en arrivant à toucher tous les individus vivant avec le VIH, a-t-elle souligné.
Aujourd’hui, a assuré la présidente de Coalition plus, tous les acteurs s’accordent sur la "pertinence de la démarche communautaire pour que les PVVIH, les personnes les plus vulnérables soient systématiquement associées aux processus de décisions et à la mise en œuvre opérationnelle des programmes de santé qui les concernent directement".
"La société civile avec les communautés jouent un rôle important et doit être partie prenante de toutes les actions de la réponse mondiale de lutte contre le sida qui n’aurait pas eu tous ses résultats sans leurs actions", a assuré le Directeur de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Patrick Brenny.
Il a souligné qu’"il est essentiel de briser cette discrimination, de changer notre discours pour faire de la lutte, une discussion normale familiale communautaire".
Dans la déclaration faite à New York en 2016, a-t -il rappelé, un des objectifs c’était de faire en sorte qu’au moins 30% des initiatives soient mises en œuvre par la société civile dans le plan de relance de la riposte.
"On est en train d’imaginer l’impossible, si on pense qu’on peut mettre fin à l’épidémie en continuant de discriminer et de stigmatiser les personnes vivant avec le VIH/sida et les populations clés", a-t-il avancé.
Cette stratégie qui met hors des interventions la communauté des personnes vulnérables (professionnelles du sexe, hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, et utilisateurs de drogues injectables), ne devrait pas permettre d’encourager les gens à se dépister et à suivre un traitement correcte, a-t-il ajouté.
"Les attitudes discriminantes et stigmatisantes envers les personnes vivant avec la VIH sont les mêmes il y a 30 ans. Si cela continue, c’est impossible d’arriver à cet objectif d’élimination", averti le représentant de l’ONUSIDA.
Pour la secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le sida (CNLS), Safiétou Thiam, l’une des clefs de la riposte à l’épidémie réside dans une meilleure prise en compte des besoins des communautés les plus vulnérables au virus, qui représentent à elles seules 27% des nouvelles infections à VIH, en Afrique de l’Ouest et du Centre.
C’est avec ces communautés que des solutions innovantes de dépistage et de soins doivent se construire afin d’avoir une réponse efficace face à l’épidémie, a-t-elle souligné.
Le Congrès regroupe pour trois jours des membres de Coalition Plus, une union d’organisations communautaires de lutte contre le sida, dont l’Alliance nationale des communautés pour la santé (ANCS).
Sante
1 Commentaires
Anonyme
En Juin, 2018 (22:37 PM)Participer à la Discussion