Une étude réalisée sur des rats démontre une relation entre carence en vitamine D chez la mère et troubles du développement cérébral. Néanmoins, l'intérêt d'une supplémentation chez la femme est encore sujette à débat.
Déjà efficace pour lutter contre l'obésité des enfants, réduire le risque d'autisme, la vitamine D pendant la grossesse diminuerait les troubles du développement cérébral et les troubles du comportement chez l'enfant, selon les résultats d'une étude publiée dans la revue médicale Journal of Endocrinology. Ces conclusions ont été obtenues chez les rats.
LA VITAMINE D CONTRE LES TROUBLES DU COMPORTEMENT DE L'ENFANT
Les chercheurs de l'université d'Australie-Occidentale (University of Western Australia, UWA) ont mené leur étude avec des rongeurs. Ils ont évalué les altérations des marqueurs de la fonction cérébrale et des comportements sociaux des rats adultes nés de mères déficientes en vitamine D pendant la grossesse et l'allaitement. Ils ont découvert que les rongeurs ayant des mères carencées en vitamine D présentaient des comportements sociaux anormaux, une altération de la chimie du cerveau et une altération de l'apprentissage et de la mémoire.
"Notre étude renforce le fait que les niveaux de vitamine D au début de la vie influencent le développement du cerveau et peuvent avoir un impact sur la façon dont le cerveau fonctionne plus tard dans la vie. (...) Nous savons que l'environnement dès le plus jeune âge peut être déterminant sur la santé des enfants en grandissant et, bien que cette étude porte sur les rats, ces données indiquent que les niveaux de vitamine D pendant la grossesse sont importants pour le développement cérébral et peuvent constituer un facteur de risque d'anomalies neurodéveloppementales, comme les troubles du spectre de l'autisme" (TSA), explique le Dr Caitlin Wyrwoll.
Pas de supplémentation nécessaire
Ce n'est pas la première étude à démontrer un tel lien puisqu'en 2016, des chercheurs britanniques avaient eux mis en évidence une relation entre supplémentation en vitaminé durant la grossesse et développement de troubles sociaux chez les enfants. 801 592 petits Britanniques avaient été suivis jusqu'à l'âge de 6 ans.
Une étude Cochrane réalisée en 2016 à partir de 15 essais portant sur 2833 femmes, a des conclusions plus nuancées que le dr Caitlin Wyrwoll puisque selon les auteurs :"la prise de vitamine D par les femmes enceintes, en dose unique ou continue, (...) pourrait réduire le risque de pré-éclampsie, de faible poids de naissance et d'accouchement prématuré. Cependant, lorsque vitamine D et calcium sont combinés, le risque d'accouchement prématuré est augmenté".
Seule la supplémentation en acide folique est réellement nécessaire pendant la grossesse : une carence favorise le risque de malformations congénitales.
Les autorités sanitaires ne recommandent pas non plus une supplémentation systématique : "En l’absence de preuve suffisante quant à ses avantages, la vitamine D n’est pas systématiquement proposée aux femmes enceintes" (HAS, 2005).
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