Alors que des traitements efficaces permettent de guérir la majorité des hépatites virales C, d'autres maladies du foie émergent comme la surcharge en graisse du foie, nouvelle cause de cirrhoses et de cancers hépatiques, qui progresse de façon inquiétante dans les pays industrialisés, selon les spécialistes
Liée à l'épidemie d'obésité, de surpoids et de diabète dans le monde, cette maladie fréquente, surnommée "Nash", une forme avancée du foie gras non alcoolique, est devenue la première cause de transplantation du foie aux Etats-Unis, a souligné le Pr Lawrence Serfaty (Hôpital Saint-Antoine, Paris) à l'occasion du congrès dédié à cet organe "Paris Hepatology Conference", organisé lundi et mardi
Cette hépatite ou "stéatohépatite" non alcoolique se caractérise par une accumulation de graisses dans le foie entraînant inflammation, destructions de cellules, et formation de tissu cicatriciel (fibrose). Restée longtemps ignorée, elle est devenue une cause en progression de cancer du foie.
Il n'existe aucun médicament approuvé, aucune pilule miracle, contre la Nash qui concerne 1% de la population en France et 5% aux Etats-Unis, selon les spécialistes.
Le meilleur traitement actuel repose sur la perte de poids grâce à un régime hypocalorique (pauvre en sucres à absorption rapide et lente) et la pratique régulière d'une activité physique. Une perte de poids de 8 à 10% permet d'améliorer la fonction hépatique et réduit le risque cardiovasculaire, première cause de mortalité chez ces patients. L'équilibre du diabète, voire la chirurgie bariatrique dans les obésités sévères, contribuent également à améliorer l'état du foie.
"Une centaine de compagnies, essentiellement américaines, ont des molécules en développement (phases 1 à 3)" et il y a plus d'une centaine d'essais dans le monde visant plusieurs cibles (la fibrose, le métabolisme des lipides, du glucose, l'inflammation...)", selon le Pr Serfaty. Le traitement sera probablement une combinaison, ajoute-t-il, citant le nom de deux molécules à venir, l'acide obéticholique et l'elafibranor.
Les maladies chroniques du foie (virales, alcoolique, métabolique...) touchent près d'un milliard de gens dans le monde. La Nash représente 10% d'entre elles, loin derrière les hépatites virales, mais elle pourrait atteindre 25% dans le futur, relève le Pr Patrick Marcellin, président du congrès. En France, avec un tiers d'adultes en surpoids et 15% qui présentent une obésité, le nombre de Nash devrait augmenter inévitablement, s'inquiètent les spécialistes.
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