D’après une étude menée auprès de 4800 femmes, accoucher par césarienne expose à un risque légèrement accru de subir des complications, en particulier pour celles ayant plus de 35 ans.
L’accouchement par césarienne est associé à un risque plus élevé de complications graves pour la mère que l’accouchement par voie basse, selon une étude française publiée au mois d’avril dans le Canadian Medical Association Journal. Si cette intervention chirurgicale visant à extraire le bébé par incision de l’abdomen et de l’utérus est parfois indispensable, elle n’est pas sans risque.
Plusieurs études ont déjà mis en évidence une plus forte proportion de complications graves (hémorragies massives, infections, embolies pulmonaires...) chez les femmes accouchant par césarienne. Mais celles-ci ne permettaient pas «d’isoler les complications résultant de la pathologie ou du contexte clinique ayant mené à l’accouchement par césarienne de celles résultant de la procédure chirurgicale», explique l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) dans un communiqué.
Un risque presque doublé
Les auteurs de cette nouvelle étude - des chercheurs de l’Inserm et de plusieurs universités parisiennes - ont comparé le mode d’accouchement de 1444 femmes ayant connu des complications graves après l’accouchement (d’importantes hémorragies pour la majorité) avec celui de 3464 femmes pour qui tout s’est bien déroulé. Pour réaliser leur analyse, les scientifiques disposaient de connaissances sur l’état de santé de ces femmes avant leur accouchement.
Même s’il est rare que des complications surviennent après un accouchement (1,5% des cas), les résultats montrent que le risque est presque doublé (x1,8) pour les femmes ayant accouché par césarienne par rapport aux femmes ayant accouché par voie vaginale, et multiplié par trois pour les femmes âgées de 35 ans et plus. Les chercheurs émettent l’hypothèse que l’augmentation du sur-risque avec l’âge pourrait être liée à la diminution de la capacité de l’utérus à se contracter après la naissance pour stopper les saignements.
Une naissance sur cinq par césarienne
Même si ces complications restent rares, les chercheurs recommandent aux soignants de prendre en compte ce surrisque dans leur décision du mode d’accouchement, alors que les taux de naissance par césarienne ont fortement augmenté au cours des 20 dernières années dans le monde. «Les femmes et les médecins doivent être informés de ce risque accru pour déterminer la meilleure façon d’accoucher, surtout pour les mères plus âgées», a estimé Catherine Deneux-Tharaux, directrice de recherche à l’Inserm et responsable de l’étude.
Selon le rapport Euro-Peristat, en 2015, la France était «un des pays européens pratiquant le moins la césarienne, avec néanmoins une naissance concernée pour cinq», rappelle l’Inserm. En France, dans moins de la moitié des cas, la césarienne est programmée. Dans les autres cas, elle est réalisée en urgence ou pendant le travail après une tentative d’accouchement par voie basse.
«La césarienne est efficace pour sauver la vie de mères et de nouveau-nés, mais uniquement lorsqu’elle est justifiée par une indication médicale» car elle peut aussi «causer des complications majeures et parfois permanentes», rappelait l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans un document daté de 2014. Selon l’OMS, un taux de césarienne supérieur à 10% n’est pas associé à une réduction des taux de mortalité maternelle et néonatale.
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