Parmi les spécialités médicales les plus touchées par le manque de personnel au centre de santé de Kédougou figurent en bonne place les anesthésistes. Les services de la chirurgie générale et de la gynécologie payent un lourd tribut pour ce manque total d’anesthésiste dans la région de Kédougou. Les évacuations vers Tambacounda et Kaolack sont devenues la solution alternative au grand dam des populations obligées de mettre la main à la poche pour faire face aux frais d’évacuation. Seneweb a cherché à en connaître les raisons.
L’unique anesthésiste parti, le bloc opératoire fermé jusqu’à nouvel ordre
Son départ a l’effet d’un choc chez la population locale. En effet, l’unique anesthésiste de la région de Kédougou a plié bagages parce que son contrat qui est arrivé à expiration le 31 décembre 2020, tarde à être renouvelé par les autorités du ministère de la Santé. Du coup, le bloc opératoire du centre reste fermé jusqu’à nouvel ordre. Toutes les urgences chirurgicales sont référées à Tambacounda, confie à Seneweb, docteur Cheikh Fall, gynécologue. « C’est inadmissible que toute une région ne dispose pas d’anesthésistes. Nous sommes obligés de référer toutes les urgences obstétricales vers Kaolack distant de 508 Km de Kédougou à cause du manque de gynécologues à Tamba même. », lance-t-il.
Qu’en pensent les usagers des services sanitaires ? M.D. que nous avons rencontré à la maternité du centre de Kédougou était dans tous ses états. Son épouse devait subir une intervention chirurgicale ; malheureusement, du fait du manque d’anesthésiste, il est obligé de se rendre jusqu’à Kaolack. La mort dans l’âme, M.D. se dit déçu des autorités sanitaires particulièrement du ministre de la Santé qui avait annoncé l’ouverture effective de l’hôpital régional de Kédougou dès le mois de janvier 2021. Il s’interroge : « Comment je vais pouvoir évacuer mon épouse jusqu’à Kaolack avec toutes les conséquences qui pourraient survenir en cours de route? ».
Le traitement salarial, à l’origine du désaccord entre le ministère et les professionnels de santé
Aujourd’hui, ils sont nombreux les patients en chirurgie qui se posent la même question. Malgré tout, ils sont obligés d’emprunter le transport en commun pour évacuer leurs malades face à l’urgence. Ce manque d’anesthésiste pourrait se prolonger encore. Et pour cause, des informations recueillies par Seneweb auprès des autorités sanitaires révèlent qu’il y aurait un désaccord entre l’anesthésiste et le ministère de la Santé et de l’action sociale sur le traitement salarial proposé. Ce qui est à l’origine du retard dans le renouvellement du contrat. En attendant de trouver une issue heureuse entre ces différentes parties, les urgences chirurgicales seront référées à Tambacounda et celles obstétricales à Kaolack distant de 508 Km de Kédougou du fait d’un manque de gynécologue.
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