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Infection du site opératoire : l’OMS supprime le rasage et les antibiotiques systématiques

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Infection du site opératoire : l’OMS supprime le rasage et les antibiotiques systématiques

Pour la première fois, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a colligé 400 articles pour en extraire des recommandations généralisables dans le monde entier concernant la prévention des infections post-opératoires.

« Personne ne devrait tomber malade en allant consulter ou en recevant des soins. La prévention des infections en chirurgie n’a jamais été aussi importante, mais elle est complexe et nécessite toute une panoplie de mesures » explique le Dr Marie-Paule Kieny, sous-directeur général de l’OMS, branche Système de santé et innovation.

On trouve au fil des lignes directrices publiées par l’OMS dans The Lancet Infectious Diseases 13 recommandations à appliquer avant l’intervention et 16 pendant et après l’acte chirurgical [1,2]. Elles vont de simples précautions – comme s’assurer que les patients se douchent avant l’intervention ou décrire le meilleur moyen de se laver les mains – à des recommandations sur les antibiotiques, les désinfectants, les incisions et les fils de suture.

L’adoption de ces mesures devrait permettre de réduire l’incidence des infections opératoires qui concernent 11 % des patients opérés dans les pays en développement. Mais elle devrait aussi contribuer à limiter la propagation des résistances aux antibiotiques dans les pays développés.

En préopératoire : la fin du rasage, l’antibiotique 120 minutes avant l’acte

La douche préopératoire est indispensable en utilisant un savon antimicrobien de préférence. Un savon classique peut aussi être utilisé dans les pays en développement. L’accès à l’eau peut être un problème dans certaines régions du globe.

Le rasage n’est plus de mise ni en préopératoire ni en salle d’opération. Dans certaines indications, telles la chirurgie crânienne, une tondeuse peut être utilisée. Le rasoir dont l’utilisation peut exposer à des microcoupures, doit être évité.

Les mains des chirurgiens et des aides opératoires doivent être lavées à l’eau et au savon ou à l’aide de gel hydro-alcooliques en l’absence d’eau courante.

Le site opératoire doit être désinfecté avec des solutions antiseptiques contenant de l’alcool. Dans les pays en développement, ses solutions peuvent être fabriquées localement au sein des pharmacies hospitalières.

La prophylaxie antibiotique, lorsqu’elle est indiquée, doit débuter avant l’intervention, idéalement dans les 120 minutes avant l’incision.

Lorsque la chirurgie est programmée chez des patients en dénutrition, une supplémentation préopératoire est souhaitable afin de faire prendre du poids au patient et de lutter contre les carences.

Les traitements immunosuppresseurs ne doivent pas être suspendus avant l’intervention.

Des recommandations sur la décolonisation intestinale, nasale et anale complètent le texte.

En per et post-opératoire : oxygéner, réchauffer, irriguer

 

La prophylaxie antibiotique ne doit pas être prolongée après l’intervention.

Oxygéner les patients avec une fiO2 de 80 % pendant l’intervention et si possible de 2 à 6 h après l’intervention permet de réduire l’incidence des infections.

Des couvertures simples ou chauffantes doivent être utilisées pour maintenir la température du corps à 37 °C en dépit du déshabillage et de la température basse des blocs opératoires.

Que les patients soient diabétiques ou non, un strict contrôle de la glycémie doit être obtenu en peropératoire.

La normo volémie doit être de règle et les apports adaptés aux sorties. Priorité doit être donnée aux fluides disponibles localement et à ceux dont l’équipe a l’habitude.

Les champs opératoires à usage unique, adhésifs et des protecteurs des sites opératoires doivent être utilisés dans la mesure du possible.

L’incision doit être irriguée avec une solution aqueuse antiseptique, les solutions antibiotiques n’ont pas leur place.

Les fils de suture recouverts d’un antibactérien (triclosan) peuvent être utilisés pour tous les types de chirurgie.

La mise en place d’un drain ne doit pas inciter à prolonger le traitement antibiotique prophylactique. Le drain doit être laissé en place tant qu’il recueille du liquide en quantité.

Les pansements standards n’augmentent pas le risque d’infection.

Des recommandations sur l’utilisation des appareils de pression négative et sur la réalisation de flux laminaires en salle d’opération complément le texte de l’OMS.



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