Guinée, Liberia, Sierra Leone, la fièvre hémorragique virale Ebola est désormais transfrontalière en Afrique de l'Ouest. Et inquiète beaucoup les autorités sanitaires de ces pays et de leurs voisins. Le Maroc a annoncé mardi avoir renforcé son dispositif de contrôle sanitaire aux frontières, en particulier à l'aéroport de Casablanca, "par mesure de précaution". L'Arabie Saoudite a de son côté suspendu l'octroi de visas pour le pèlerinage à La Mecque de fidèles en provenance de Guinée, où 22 cas sur 122 suspectés ont été confirmés positifs au virus, et du Liberia.
Des précautions loin d'être superflues puisque cette maladie est l'une des plus graves connues chez l'homme : son taux de létalité peut atteindre 90%. La dernière manifestation du virus date de 2012, en République démocratique du Congo où il a tué 69 personnes. Depuis sa découverte en 1976 dans ce même pays, le nombre de décès total qui y sont liés avoisine les 1?600.
Son origine exacte demeure encore inconnue, mais le virus a été introduit dans la population humaine via des animaux sauvages, vivants ou morts. "En Afrique, l’infection a été constatée après la manipulation de chimpanzés, de gorilles, de chauves-souris frugivores, de singes retrouvés malades ou morts dans la forêt tropicale", précise l'Organisation mondiale de la santé. Il se propage ensuite dans les communautés par transmission interhumaine.
"Il est souvent trop tard"
Il suffit pour cela d'un contact avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques (urine, sperme) de personnes infectées ou par l’intermédiaire d’environnements contaminés. Les patients qui en sont atteints souffrent brutalement de fièvre intense, de douleurs musculaires, de céphalées. Ces premiers symptômes, qui ressemblent à ceux du paludisme, sont suivis de vomissements, de diarrhée, d’une éruption cutanée, d’une insuffisance rénale et, dans certains cas, d’hémorragies.
"L’Ebola est d’autant plus redoutable que ses virus ne sont pas tout de suite repérés par l’organisme. Quand ce dernier réagit, il est souvent trop tard. Les virus ont créé des caillots, bloquant les organes vitaux et provoquant d’importantes hémorragies. Les malades peuvent saigner abondamment, y compris par le nez ou via leur urine", explique Médecins sans Frontières (MSF). Les sujets restent contagieux tant que le virus est présent dans leur sang et leurs sécrétions.
La recherche au point mort
Il n’existe pas de vaccin, ni pour l'homme ni pour les animaux. "Plusieurs vaccins en sont au stade des essais, mais aucun n’est disponible pour un usage clinique", précise l'OMS. Ni même de traitement spécifique, mais il est possible de réduire sa mortalité en s’attaquant à ses symptômes?: les patients ont besoin d’une réhydratation au moyen de solutions d’électrolytes ou par voie intraveineuse. "Des vitamines et des anti-douleurs peuvent aussi être utiles", affirme MSF.
Cette absence de traitement efficace, de vaccin et de connaissances sur l'origine du virus montre que les recherches sur le sujet sont très limitées, "même si plusieurs pays s’y intéressent pour parer des menaces de guerre bactériologique ou de bioterrorisme", ajoute MSF. Le nombre peu élevé d’épidémies et de malades ne facilite pas les investigations. Les principaux gestes de prévention consistent à éviter tout contact avec des animaux sauvages et à respecter les règles d'hygiène de base.
1 Commentaires
Victoire_houdote
En Mai, 2014 (09:00 AM)Participer à la Discussion