Les droits humains et le Vih sont étroitement liés. Mieux, le respect de ces droits est essentiel pour prévenir la propagation de la maladie, assurer l’accès aux soins et protéger les Personnes vivant avec le VIH (PVVIH) contre la discrimination et la stigmatisation.
Aussi, est-il que la loi 2010-03 du 9 avril 2010 relative au VIH a pour objectif d’éliminer toute forme de discrimination contre les PVVIH mais aussi de veiller à ce qu’elles jouissent pleinement de tous leurs droits et libertés fondamentaux. Toutefois, «la difficulté de mise en œuvre des programmes de droits humains accentue la vulnérabilité et ouvre la porte à de nouvelles infections au VIH ».
Ce qui fait dire à la référente juridique de l’Alliance nationale des communautés pour la santé (Ancs), Débia Dia qu’une réforme des lois et dispositifs juridiques pour la prise en compte des enjeux de droits humains dans la lutte contre le Sida s’impose. « Il faut une mise à jour des textes juridiques tombés en désuétude », a-t-elle insist
Persistance de la stigmatisation et les discriminations
Elle soutient que beaucoup d'autres obstacles sont à surmonter. « On doit accroitre l'accès au dépistage des populations clés (les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les travailleurs du sexe, les personnes transgenres, et les personnes qui consomment des drogues injectables, etc) et leur accès aux structures de soins et de traitement. Il y a des menaces pesant sur les acteurs qui travaillent avec les populations clés », dit-elle. L’absence de stratégies de communication de crise afin de contrer les discours néfastes dans certains médias est également à déplorer. De même que la persistance de la stigmatisation et les discriminations.
Débia Dia de lister les «défis actuels» tout en soulignant l’importance du respect de la confidentialité et de la vie privée, à l’atelier de formation de formateurs destiné aux journalistes champions en droits humains en collaboration avec leurs confrères spécialisés en santé et les chefs de desk en santé, qui s’est déroulé à Thiès.
«Actuellement, on relève des disparités régionales dans l'accès aux soins et aux services de prévention, des difficultés d'atteindre les populations clés et les groupes marginalisés, la recrudescence des nouvelles infections chez les jeunes, la faible prise en charge des enfants, la dépendance aux financement internationaux, les inégalités entre les sexes et la violence basée sur le genre, et les pratiques, politiques et les lois répressives », a-t-elle exposé.
Comme elle, le directeur exécutif de l’Alliance nationale des communautés pour la santé (Ancs) a plaidé pour une révision de cette loi sur le VIH. « Elle date de plus de 10 ans déjà. Et il y a eu beaucoup d’avancées dans le cadre de la lutte contre le VIH mais aussi des évolutions scientifiques qui ont montré que certains aspects qui ont été pris en compte dans la loi nécessitent des mises à jour. De nouvelles problématiques ont émergé et font que la loi devrait être statué par rapport à cette situation », a éclairé Massogui Thiandoum.
Législation, accès aux soins, traitements, …
Donc, indique-t-il, «nous faisons un plaidoyer et nous allons travailler avec l’Assemblée nationale en organisant une session de formation avec les députés afin de leur montrer quelles sont les limites de la loi. Il faut que de nouveaux textes prennent en compte l’ensemble des avancées dans le cadre de la riposte contre le VIH ».
Il est aussi revenu sur les violations des droits humains dont sont victimes les groupes vulnérables. « Ils n'ont pas accès comme il faudrait au traitement et à la prévention », a-t-il affirmé.
Le Directeur exécutif de l’Ancs de faire savoir que dans le cadre de cette lutte, ils ont misé sur la décentralisation des soins au niveau des postes de santé. «Nous avons formé des acteurs communautaires avec l'encadrement des districts sanitaires pour qu’ils puissent aider le système de santé dans la distribution des antirétroviraux (Arv) au niveau communautaire. Parce que dans certaines zones très éloignées ou en fonction des contextes et des situations particulières certaines catégories de personnes ne vont pas vers les structures de santé », fait remarquer Massogui Thiandoum.
De ce fait, les médiateurs formés ont la responsabilité et la possibilité d'emmener le traitement vers ces PVVIH et les donner les médicaments sous la supervision des professionnels de santé qualifiés à cet effet. « Cela nous permet de combler le gap de la non-fréquentation ou celui de l'inaccessibilité des structures de santé pour pouvoir faire en sorte que personne ne soit laissée en rade », assure-t-il.
3 Commentaires
il faut aussi que les services de dépistages soient accessibles à tous sans exception.
Au dela de ne pas pouvoir s'abstenir il faut se protéger xamp koko sékal, xamo le passé de ta femme, de ton mari, de ton copin, copine...
le VIH est la et fait des ravages, il est partout dans les maisons, appartement, ecole, lycée, université, bureau....
Deug
En Août, 2024 (11:40 AM)Participer à la Discussion