La position de deux médecins en faveur des procédés d'excision soulève une polémique aux Etats-Unis.
A l'heure où l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) bat campagne contre les excisions encore trop pratiquées dans certains pays d'Afrique et du Moyen Orient, deux gynécologues américains défendent sans rougir ces pratiques pourtant dangereuses pour la santé des concernées.
Le Dr Kavita Shah Arora et le Dr Allan J. Jacobs approuvent sans ambages les excisions minimalistes au nom du respect des traditions culturelles des pays qui les pratiquent. Leur point de vue, qui a aussitôt déclenché un tollé, est paru le Journal of Medical Ethics . "Nous ne disons pas que les interventions sur les organes génitaux de la femme sont souhaitables, mais plutôt que certaines interventions devraient être tolérées par des sociétés libérales", expliquent-ils dans l'article, repris par l'AFP.
Selon les deux Américains, les Occidentaux devraient faire preuve de plus de clémence. Devraient ainsi être tolérées les excisions qui n'ont aucun effet durable sur l'apparence ou le fonctionnement des organes génitaux ou celles qui modifient "légèrement" leur apparence, sans effet durable sur la capacité de reproduction ou sur l'épanouissement sexuel des femmes. Les deux gynécologues vont même plus loin en comparant ces procédés à la circoncision masculine .
Cette opinion a suscité l'ire de certains collègues scientifiques américains qui ont pointé le danger de telles affirmations. Brian D. Earp, un chercheur américain en bioéthique s'inquiète par exemple que l'autorisation d'excisions "minimalistes" conduise à des "fiascos", en soulevant nombre de problèmes légaux, réglementaires, médicaux et sexuels.
La position des deux gynécologues est à contre-courant de celle de l'OMS qui considère les mutilations génitales comme des violations des droits des jeunes filles et des femmes. Plus de 125 millions de jeunes filles et de femmes sont victimes de mutilations sexuelles pratiquées dans 29 pays africains et du Moyen Orient, estime l'OMS.
Les risques pour la santé
La mutilation génitale féminine ou excision regroupe un nombre d'interventions chirurgicales destinées à enlever totalement ou partiellement les organes génitaux externes féminins (clitoris, petites et grandes lèvres). Qu'elle soit réalisée pour contrôler la sexualité féminine ou sous-tendue par un prétendu impératif religieux ou social, ces pratiques d'excision ne sont pas sans risque pour les femmes, filles et nourrissons qui en sont victimes.
Outre les conséquences immédiates pour la santé (douleurs, saignements, infections, lésions des tissus génitaux et risque de choc hémorragique voire de décès), l'impact à long terme affecte durablement la vie des femmes qui développement souvent des problèmes urinaires, vaginaux, sexuels et présentent souvent des risques de complications pendant la grossesse. Elles ont également plus tendance à souffrir de troubles psychologiques (stress, dépression, stress post-traumatique, anxiété, etc).
6 Commentaires
Anonyme
En Février, 2016 (05:27 AM)Anonyme
En Février, 2016 (05:37 AM)Makko Wack
En Février, 2016 (05:51 AM)Anonyme
En Février, 2016 (07:47 AM)Anonyme
En Février, 2016 (08:05 AM)Conforme
En Février, 2016 (13:38 PM)Participer à la Discussion