La Commission économique pour l’Afrique (Cea) de l’Organisation des nations-unies (Onu) a dévoilé, dans un rapport parcouru par Seneweb, quelque ‘’sept stratégies de déconfinement’’ pour les pays du continent africain, dans le cadre de la riposte contre le Covid-19.
L’organisation onusienne révèle qu’en Afrique, au moins 42 pays ont imposé un arrêt partiel ou total des mouvements et des activités de leur population. Ce, pour stopper la propagation du Covid-19. Or, ces mesures de confinement ont des coûts économiques considérables qui, à leur tour, menacent des vies, mettent en péril les moyens d’existence des populations et exacerbent la pauvreté.
C’est pourquoi, elle rappelle la «nécessité» d’adopter des stratégies de deconfinement permettant, d’après le document, de sauver des vies et de protéger les moyens d’existence des populations.
Ainsi, sept stratégies de déconfinement ont été recensées à partir de propositions et d’essais réalisés dans le monde entier. Elles sont évaluées en fonction de la mesure dans laquelle chaque stratégie minimise l’incertitude relative au nombre de décès et un «niveau de regret» correspondant leur est attribué.
«Un niveau de regret plus élevé indique un plus grand risque que l’incertitude ait un impact négatif et potentiellement catastrophique sur le nombre des décès», indique le rapport de la Cea selon lequel, dans la plupart des cas, les pays appliquent une combinaison de plusieurs stratégies, telles que les tests, le traçage des contacts et la réouverture segmentée et progressive. De nombreux pays qui appliquent la stratégie de réouverture segmentée et progressive prennent en compte deux facteurs notamment l’ordre de priorité de leurs secteurs économiques et l’échelonnement de leurs mesures de réouverture.
«Les exemples du Rwanda (encadré 4), de l’Espagne (encadré 5) et de l’Afrique du Sud (encadré 8) illustrent trois approches de la levée progressive des mesures de confinement», li-t-on dans ce document.
Qui relève «dans ces trois cas, la levée progressive des restrictions du confinement s’accompagne de l’instauration de mesures préventives obligatoires, telles que le port du masque en public, le lavage des mains et la distanciation sociale. Ces mesures traduisent une «nouvelle normalité» qui pourrait subsister longtemps après la levée des mesures de confinement».
«Certains pays africains sont gravement sous-équipés»
Toutefois, la Cea n’a pas manqué d’alerter: «si la maladie à coronavirus est répandue et est susceptible de resurgir dans un pays, alors un déconfinement prématuré débouchera probablement sur de fausses économies, une réouverture entraînant une nouvelle flambée de Covid-19 causera vraisemblablement un nouvel effondrement de l’activité économique».
S’agissant, par ailleurs, de la mise en place de dispositifs adéquats pour affronter le Covid-19, l’Afrique a encore du pain sur la planche, prévient-on dans ce document. Car, selon les premières estimations, la demande cumulée de kits de protection individuelle en Afrique pourrait dépasser 884 millions d’unités, tandis que 74 millions de kits de dépistage pourraient être nécessaires, en fonction de l’ampleur de la propagation du virus.
«Le pic de demande de lits pour les services de soins intensifs pourrait atteindre entre 0,1 et 1,6 million d’unités et celui pour les respirateurs entre 30 000 et 40 000 unités. Certains pays sont gravement sous-équipés, la Guinée-Bissau ne disposerait pas du tout de respirateurs, tandis que le Malawi compte 25 lits de soins intensifs pour une population de 17 millions d’habitants. L’augmentation de l’offre posera des problèmes dépassant le simple financement, la capacité d’absorption et des goulots d’étranglement, comme le manque de médecins formés, sont des problèmes difficiles à résoudre à brève échéance», révèle la Commission économique pour l’Afrique de l’Onu.
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