L'agence internationale de la recherche sur le cancer classe comme cancérogènes "probables" ou "possibles" cinq pesticides dont le glyphosate, principal composant du Roundup.
Sommes-nous assez protégés des risques de cancer liés aux pesticides ? Le débat est relancé à l'occasion d'une nouvelle classification de l'Agence internationale de recherche sur le cancer (Iarc). Dépendante de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'agence pointe du doigt cinq pesticides pour leur dangerosité et leur rôle supposé dans la survenue du cancer. Les 17 experts venus de 11 pays différents qualifient comme cancérogènes "probables" le malathion, le diazinon et le glyphosate. Et les deux insecticides tetrachlorvinphos et le parathion sont classés cancérogènes "possibles".
Le glyphosate constitue un des désherbants les plus utilisés dans l'agriculture intensive. On le retrouve notamment dans le Roundup, l'herbicide de la multinationale américaine Monsanto. L'IARC, dont les affirmations ont une valeur informative et non contraignante, précise que le glyphosate a été observé dans l'air, dans l'eau et dans la nourriture. Mais les niveaux d'exposition de la population sont jugés "généralement bas".
Selon les experts, il existe des preuves "limitées" que le glyphosate, le malathion et le diazinon jouent un rôle dans le développement de lymphomes non hogkiniens, des cancers qui affectent le système immunitaire. Le malathion pourrait augmenter le risque de cancer de la prostate, tandis que le diazinon pourrait être associé au cancer du poumon.
Vers le retrait du glyphosate dans les jardineries ?
Faut-il s'alarmer ? Si l'Iarc s'est basée notamment sur des études d'exposition agricole aux Etats-Unis et au Canada, des expériences menées sur des animaux en laboratoires, des voix s'élèvent chez les scientifiques pour appeler à la prudence en l'absence de réelles nouvelles preuves scientifiques.
En France l'association écolologiste "Générations futures" "se félicite de la classification de l'IARC qui reconnait la dangerosité avérée du glyphosate". Elle demande le retrait le retrait du marché, et notamment des jardineries, des pesticides à base de glyphosate.
L'an dernier, le professeur Séralini (auteur d'une étude controversée sur les OGM Monsanto) de l'université de Caen avait déjà mis en cause les pesticides. Il concluait que leur toxicité était sous-estimée et serait en réalité 100 à mille fois supérieure à ce qui est affiché, en raison des nombreux adjuvants.
1 Commentaires
Gaz
En Mars, 2015 (14:25 PM)Participer à la Discussion