Si à Tambacounda il y a eu une adhésion communautaire autour de la campagne de vaccination contre la fièvre jaune, à Kédougou par contre, des réticences ont été notées au niveau de certains points de prestation notamment dans les arrondissements de Fongolimbi et de Bandafassi où les populations assimilent ce vaccin à celui de la COVID-19. Surtout du côté de Ninéfecha où les bédik sont catégoriques. « Nous n’allons pas nous faire vacciner. Car il y a beaucoup de non-dits derrière cette substance qu’ils veulent inoculer en nous. Ils veulent anticiper le vaccin contre la COVID-19. Et puis nous avons toujours soigné la fièvre jaune avec le vin de palme depuis la nuit des temps » fulmine A. Keita que Seneweb a joint au téléphone.
Même son de cloche du côté de Fongolimbi où certains points de prestation n’ont pas encore enregistré de candidats à la vaccination contre la fièvre jaune. Des réticences sont encore signalées dans les départements de Saraya et de Salémata où des missions de sensibilisation sont dépêchées en ce moment pour essayer de convaincre les plus sceptiques à une adhésion sur les bienfaits du vaccin.
A Kédougou, les autorités sanitaires mettent à contribution les enseignants pour inverser la tendance. « Tous les directeurs d’écoles et principaux de collège sont invités à être des relais auprès de ces populations pour une sensibilisation autour de l’importance de ce vaccin. J’invite tous les enseignants à montrer l’exemple en se vaccinant devant les élèves et les parents d’élèves les premiers pour mieux convaincre la communauté », lance l’inspecteur de l’éducation et de la formation Mamadou Barry lors de la cérémonie de lancement officielle de la campagne de vaccination.
Présidant la cérémonie, le préfet du département de Kédougou, Thierno Souleymane Sy a supplié les populations de venir de se faire vacciner avant de souligner que « L’Etat a mis beaucoup de moyens dans cette opération. Il ne faudrait pas que ces efforts soient vains. Je rappelle que cette maladie est extrêmement grave donc j’invite la population à sortir pour se faire vacciner pour être à l’abri de surprises. », lance-t-il.
Pour cette première journée, la mobilisation n’était pas au rendez-vous. Cependant, avec les stratégies de communication revues et remises en œuvre par les différents districts de la région, les autorités pensent pouvoir apporter une adhésion de ces populations au vaccin.
A rappeler que pour cette présente campagne de vaccination contre la fièvre jaune, 114275 personnes sont concernées soit 95% de la population de la région de Kédougou. Cependant, avec ces cas de réticences notées çà-et-là, les objectifs pourraient ne pas être atteints.
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