L'Organisation mondiale de la Santé a décidé de tirer la sonnette d'alarme sur la surconsommation d'antibiotiques dans le monde. Elle a en fait le sujet de sa journée mondiale de la santé jeudi pour montrer à quel point ceci est une urgence selon elle. Les bactéries deviennent, en effet, de plus en plus résistantes à cause de cette forte prise mondiale d'antiobiotiques.
Selon l'OMS, de nombreuses infections courantes ne pourront plus être soignées si les habitudes ne changent pas SIPA
Un cercle vicieux. Plus la population consomme d'antibiotiques, plus la résistance des bactéries augmente et plus il faut en consommer pour les combattre. Depuis plusieurs années, cette surconsommation inquiète l'Organisation mondiale de la santé qui en a fait le thème de sa journée mondiale de la santé célébrée jeudi. « L’émergence et la propagation de germes pathogènes résistants aux médicaments se sont accélérées. De plus en plus de médicaments essentiels deviennent inefficaces », a déclaré la directrice générale de l'OMS, Margaret Chan.
Une urgence selon elle car si aucune mesure n'est prise pour corriger cette situation, « nous allons vers une ère post-antibiotiques, dans laquelle de nombreuses infections courantes ne pourront plus être soignées et recommenceront à tuer », a-t-elle averti. Un phénomène dont on aperçoit les premiers signes. En 2010, plus de 500.000 personnes dans le monde ont en effet contracté des formes particulièrement résistantes de tuberculose et un tiers en sont morts.
Un risque d'impasse thérapeutique
La France n'est pas épargnée par le phénomène dont les autorités sanitaires ont pris conscience en 2002 avec notamment le lancement de la campagne de communication « Les antibiotiques, c'est pas automatique ». Mais des bactéries multirésistantes sont tout de même apparues sur le territoire. En consommant trop d'antibiotiques, nous transformons les bactéries, qui vont ensuite trouver refuge dans notre organisme et qui vont ensuite pouvoir se diffuser dans la population.
« Face à de des bactéries multirésistantes, on craint de se trouver devant des situations d'impasses thérapeutiques » s'inquiète le Anne-Claude Crémieux, Professeur des maladies infectieuses à l’hôpital Raymond Poincaré. Pour contrer ce risque, c'est l'ensemble de la société qui doit changer d'attitude : les malades consomment trop d'antibiotiques tandis que certains médecins en prescrivent plus qu'il n'en faut.
Par Romain Katchadourian
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