La péridurale, tout le monde connaît : c’est un piqûre faite au cours de l’accouchement pour que la mère ne souffre pas trop. Mais en quoi consiste une péridurale exactement ? Pourquoi est-elle si souvent utilisée ? Et quelles sont les différentes options, ou les alternatives ?
Une péridurale, pour quoi faire ?
Le terme péridurale en lui-même désigne n’importe quelle injection qui est faite dans l’espace péridural, c’est-à-dire dans la colonne vertébrale, près (mais pas à l’intérieur) de la moelle épinière.
Dans le langage courant, on employe le mot péridurale pour parler de l’analgésie utilisée pendant l’accouchement. En l’occurrence, on injecte un produit anesthésique dans l’espace péridural, ce qui endort tous les nerfs qui desservent le bassin. La patiente ne ressent donc plus la douleur de l’accouchement. Et cela s’arrête là : la patiente reste capable de bouger, garde de la sensation dans ses jambes, ressent le passage du bébé dans son bassin, et peut bien entendu pousser pour l’expulser.
Il y a dix ans, la péridurale pouvait être synonyme de perte de contrôle des membres inférieurs, mais ce n’est normalement plus le cas aujourd’hui. Le but des anesthésistes est de supprimer la douleur mais rien qu’elle, et d’utiliser aussi peu d’anesthésiant que possible. La mère doit encore ressentir le passage du bébé dans son bassin, la présence de contractions et l'envie de pousser au bon moment.
Comment gérer les doses d’anesthésiant ?
Le problème de l’accouchement, c’est qu’il a une durée longue et difficile à prévoir : le travail peut durer de quelques minutes à plus de 24 heures… En plus, comme le produit anesthésiant est administré à très petites doses, la douleur augmente très rapidement quand il cesse de faire effet. Il n’est donc pas possible de faire une péridurale « une bonne fois pour toutes ».
En conséquence, aujourd’hui dans la plupart des hôpitaux on met en place un appareil qui va continuer à administrer des doses tout au long de l’accouchement. C’est la patiente qui le contrôle ; quand la douleur augmente, elle peut choisir de recevoir une nouvelle dose sans devoir attendre la visite d’un(e) anesthésiste. La pompe est évidemment configurée pour que les surdoses soient impossibles, et les anesthésistes font tout de même régulièrement des visites aux patientes.
La péridurale, ses risques, ses peurs et ses alternatives
On le voit, la péridurale est aujourd’hui très bien connue et maîtrisée, et elle offre aux femmes un grand confort pendant l’accouchement. Elle est donc choisie par une majorité de patientes. On lui doit de nombreux accouchements dans la sérénité !
Il y a cependant des raisons de s’en passer.
Certaines sont objectives :
- La péridurale, comme n'importe quelle autre méthode d'anesthésie, présente des risques.
- Le fait d'introduire une aiguille dans l'espace péridural entraîne parfois des maux de tête violents.
Les accidents sévères sont cependant très très rares.
Une étude de 2011 a montré que la péridurale avait tendance à augmenter la durée du travail et le nombre d'accouchements au cours desquels il faut utiliser des instruments (ventouse, forceps) ainsi que le nombre d'accouchements par césariennes pour souffrance foetale (le nombre de césariennes, lui, restait stable).
D'autres sont plus personnelles : certaines mères ont besoin de prouver qu'elles sont capables de supporter la douleur, comme elles pourraient accomplir un exploit physique. D'autres ont simplement envie de plus de naturel. D'autres enfin ont peur des aiguilles...
Enfin, certaines raisons de ne pas choisir la péridurale ont prouvé qu'elles n'étaient pas valides, mais restent évoquées. Ainsi, une péridurale ne fait pas de mal au bébé et n'empêche pas sa mise au sein. Si elle influe sur la durée de l'allaitement maternel, c'est de manière très subtile et en conjonction avec de nombreux autres facteurs.
Quand la péridurale est impossible pour des raisons médicales, on utilise un produit dérivé de la morphine qui peut être injecté dans les veines. Mais cette procédure demande une surveillance de plus près par un(e) anesthésiste, et il présente l’inconvénient d’agir aussi sur le bébé. Certes, cela ne prête pas à conséquence parce que la durée d’action du produit est très courte et que le bébé se réveille rapidement, mais on comprend que la péridurale, qui normalement ne touche pas du tout le bébé, soit préférée dans la très grande majorité des cas.
Accoucher sans médicaments ?
En raison du (faible) risque de complications pour le bébé, par peur des piqûres ou de l’anesthésie, ou simplement pour voir si elles en sont capables, de plus en plus de femmes souhaitent essayer d’accoucher « sans péri ». Et c’est possible ! Il existe de nombreuses techniques de gestion de la douleur qui éliminent le besoin de médicaments – l’hypnose est l’une des plus efficaces, mais pas la seule, et on peut combiner plusieurs solutions pour parvenir à son résultat.
8 Commentaires
Brk
En Mars, 2014 (09:02 AM)Sdf
En Mars, 2014 (11:16 AM)Femm
En Mars, 2014 (13:21 PM)Mossanne
En Mars, 2014 (13:40 PM)Lionne
En Mars, 2014 (15:28 PM)@brk
En Mars, 2014 (18:53 PM)M
En Mars, 2014 (19:51 PM)May Ladj Kécé
En Juin, 2014 (15:47 PM)Participer à la Discussion