La
fin du mois de Ramadan a entraîné un net ralentissement des affaires
chez les vendeurs de dattes dakarois, contrairement aux marchands de
café, dont l’activité a repris des couleurs, a constaté l’APS, jeudi.
Sur
l’avenue Peytavin, dans le centre-ville, Mamadou Diallo, qui expose
encore ses dattes sur une table, se dit nostalgique du jeûne musulman
qu’il considérait comme sa traite à lui.
"Je continue de vendre des dattes malgré la fin du Ramadan. J’avoue que
ce n’est plus la même chose, car peu de clients viennent maintenant",
déplore-t-il.
Selon lui, "les gens consomment moins ce fruit en dehors du mois béni du
Ramadan". Un fruit qui, selon lui, représente beaucoup pour les
Musulmans, car sa consommation durant le ramadan est une recommandation
du prophète Mohamed.
"Je garde tout de même espoir, parce qu'il y a certains croyants qui
poursuivent le jeune six jours après la Korité", ajoute-t-il.
Si les vendeurs de dattes connaissent une période de vache maigre, il en
va autrement pour les marchands de café qui se disent "très heureux de
la fin du jeûne".
"Depuis mardi, j’ai repris mon petit commerce de +café Touba+ et je
rends grâce à Dieu", dit Birane Ndiaye, trouvé en train de servir la
boisson à des clients.
"J’ai l’impression que les gens avaient hâte de prendre le café le
matin, car j’ai les mêmes clients deux ou trois fois par jour".
Rien d'étonnant alors si Alpha Sow, un ressortissant guinéen trouvé en
train de tirer son charriot de café, se dit "satisfait de la fin du
ramadan".
"J’avais rangé mes bagages pendant le Ramadan, parce que les gens
observaient le jeûne. Maintenant, ça marche bien pour moi", se
réjouit-il.
"Durant le Ramadan, je ne travaillais que la nuit, alors que les gens
prennent le café très tôt le matin pour garder la forme matinale",
ajoute ce Guinéen installé à Dakar depuis cinq ans.
Le "café Touba", qui doit son nom à la ville sainte de Touba et qui
était traditionnellement consommé par des mourides, aurait été ramené au
Sénégal par le fondateur de la confrérie, Cheikh Amadou Bamba, à son
retour d'exil du Gabon, selon plusieurs sources. Il est servi souvent au
cours de cérémonies religieuses.
"Depuis quelques années, son utilisation tend à se répandre dans les
villes, toutes confessions confondues. Le diar, utilisé aussi en
médecine traditionnelle, est réputé être bon pour les yeux et des études
lui reconnaissent une activité antimicrobienne", indiquent les mêmes
sources.
SC/ASG/BK/DND
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