La vente de chapelets compte parmi les activités les plus rentables à Tivaouane à l’occasion du gamou, si l’on en croit de nombreux commerçants installés sur l’esplanade de la grande mosquée de la capitale de la Tidjanya.
Assis sur des nattes de prière ou à même le sol quelquefois, les vendeurs de chapelets exposent à l’attention des fidèles de milliers de chapelets, variétés multicolores aux perles multiformes.
Intrigué par la présence du reporter de l’APS, un soixantenaire s’approche, caftan assorti d’un bonnet laissant entrevoir des cheveux gris, avant de se présenter pour nouer contact.
Abdoulaye Watt est responsable de cette place et doyen de tous les vendeurs de chapelets de la grande mosquée de Tivaouane.
Il renseigne que lui et ses compagnons sont installés là depuis 1976, année marquant le début des travaux de la grande mosquée de Tivaouane. "Depuis lors, dit-il, je ne fais que ça".
Selon Abdoulaye Watt, le commerce de chapelets est "une activité lucrative", principalement à l’occasion des grands événements religieux comme le gamou à Tivaouane, qui commémore l’anniversaire de la naissance du Prophète Mohammed (PSL).
"Je gagne bien ma vie avec. J’ai acheté une maison grâce à cette activité. Et je parviens même à assister financièrement mes semblables", affirme le vendeur.
Mieux, à force de se côtoyer, les vendeurs de chapelets, en provenance des quatre coins du Sénégal, se sont regroupés en "une entité unique" désormais, pour s’entraider et défendre s’il le faut leurs intérêts.
Abondant dans le même sens, Djibril, vendeur de chapelets originaire d’Agnam (Matam, nord), assure qu’à l’occasion du gamou, un vendeur peut par exemple se retrouver avec un chiffre d’affaires de "500.000 francs CFA ou plus".
"Tout dépend de la nature des chapelets. Il y en a de bonne qualité comme les marjanes, les koukk, les bakhlines et les Yousrous qui coûtent plus chers", a-t-il expliqué, soulignant que la dernière catégorie de chapelet peut coûter jusqu’à 200.000 mille francs CFA.
Les perles de ces chapelets musulmans viennent d’Inde, sauf les perles en bois communément appelés "ndialabanes", originaires du Mali voisin, apprend-on.
Abdoulaye Ciss, pèlerin venu de Yenne, commune rurale du département de Rufisque, à Dakar, vient de s’offrir un chapelet qu’il ne se lasse plus d’égrener.
"C’est à Yenne que j’avais pris la décision d’acheter un chapelet à Tivaouane, car l’offre est diversifiée et les prix sont très abordables par rapport aux cantines ordinaires dédiées", explique-t-il, avant de rappeler que le chapelet est un accessoire indispensable pour tout disciple tidjiane voulant se conformer aux règles prescrites par sa tarikha.
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