Dans le but de protéger la nature, Mgr Benjamin Ndiaye, archevêque de Dakar, a demandé aux catholiques de son diocèse d’utiliser des foulards au lieu des rameaux pour la procession du dimanche des Rameaux et de la passion du Seigneur.
« Pour entrer dans la Semaine sainte, nous n’avons pas besoin de contribuer à la disparition des palmiers, ni d’aggraver la désertification inquiétante de notre environnement », a estimé Mgr Benjamin Ndiaye, dimanche 18 mars, en marge des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), dans le diocèse de Dakar.
Dans ce pays sahélien menacé par la désertification, Mgr Benjamin Ndiaye compte faire de l’Église un bouclier de protection de la flore.
Il s’agit concrètement de remplacer les traditionnels rameaux par des foulards, pour acclamer le Christ, comme les foules de Jérusalem (cf. Jn 12,12-16). À travers ce changement, il souhaite « sensibiliser » sur le péril écologique, en conformité à la doctrine chrétienne, relayée dans l’encyclique Laudato Si, du pape François, sur la sauvegarde de « la maison commune », signée le 24 mai 2015, en la solennité de la Pentecôte.
L’archevêque de Dakar a exhorté en outre les curés et administrateurs de paroisse, les agents pastoraux, les responsables des mouvements d’action catholique, l’ensemble des fidèles laïcs et toutes les personnes de bonne volonté, d’une part, à « sensibiliser » sereinement sur cette question, et d’autre part, à accepter ce changement « qui ne porte pas atteinte à l’action liturgique ». L’enjeu, selon lui, est de célébrer le dimanche des Rameaux et de la Passion, « sans dégrader un écosystème déjà assez fragilisé ».
Des paroisses en avance
Cette idée de l’archevêque n’est pas nouvelle dans son diocèse. Dans certaines paroisses, l’utilisation de foulards à la place des rameaux est déjà vieille de près d’une dizaine d’années. « On utilise les foulards à la place des rameaux depuis bientôt 7 ans ou plus à la Paroisse Marie Immaculée des Parcelles assainies », révèle Charles Gaïky Diène.
Dans cette paroisse, les jeunes partaient à Mboro pour chercher les rameaux qu’ils revendaient entre 200 et 300 FCFA (entre 0,30 et 0,45 €). Ce paroissien salue cette volonté de se battre pour « préserver » la nature. C’est la même situation à la paroisse Saint-Jean-Bosco de la Foire où l’utilisation des foulards date de « trois ans », toujours dans le même.
Message très tardif
Mais dans pratiquement toutes les autres paroisses de Dakar, le message de l’archevêque n’est pas bien passé. C’est le cas de la paroisse Notre-Dame-des-anges de Ouakam où les rameaux vendus par les scouts ont été utilisés pour commémorer l’entrée de Jésus à Jérusalem. « Nous pensons que l’idée est très belle mais, l’archevêque aurait pu, à travers ses services, divulguer l’information le plus tôt et le plus largement possible », estime Julie Diatta, une paroissienne. À la paroisse Saint-Pierre-de-Baobab, dans le quartier Karack à Dakar, foulards et rameaux étaient agités marquer l’entrée dans la Semaine sainte.
« Les gens qui cherchent les rameaux s’étaient déjà engagés à le faire », commente Pierre Bassène un autre catholique. Selon lui, les directives de l’archevêque de Dakar seront mieux suivies l’année prochaine. « Comme il l’a dit, l’environnement souffre de cette coupe des rameaux tous les ans. Le plus grave au Sénégal, c’est qu’il n’y a pas la culture du reboisement. »
Charles Senghor
4 Commentaires
Anonyme
En Mars, 2018 (00:32 AM)Latdior2012
En Mars, 2018 (06:04 AM)Tchipiriiiiiii !
En Mars, 2018 (06:13 AM)Anonyme
En Mars, 2018 (10:26 AM)Participer à la Discussion