L’islamologue Oustaz Alioune Sall a suggéré vendredi à Thiès, la tenue de discussions entre les responsables des deux commissions d’observation du croissant lunaire pour éviter le démarrage du jeûne en rangs dispersés.
Oustaz Alioune Sall abordait le thème de ‘’l’unité des musulmans’’ lors de la conférence annuelle de la station régionale de la radio Sud FM (privée), qui a eu lieu devant ladite radio au quartier 10-ème.
Regrettant le fait que les musulmans du Sénégal aient entamé le jeûne du mois de Ramadan les uns après les autres, il a appelé de ses vœux le retour à cette harmonie dans le démarrage du jeûne et la célébration des fêtes musulmanes dans le pays.
Pour ce faire, ‘’il faudrait qu’on fusionne les commissions (d’observation du croissant lunaire) en une seule et que toutes les parties se fassent confiance’’, a préconisé en wolof, l’animateur d’émissions religieuses à Sud Fm. Cela nécessite que des discussions se tiennent, estime encore le religieux.
Le cas contraire, cette situation va perdurer, pense-t-il. ‘’D’ici 2040, nous ne démarrerons plus le Ramadan ensemble, parce qu’une commission tire, l’autre pousse’’.
Le jeûne a démarré le mardi 7 mai pour la majorité des musulmans du pays, conformément à la décision de la Commission nationale d’observation du croissant lunaire (CONACOCL).
La veille, lundi, une partie de la communauté avait commencé à jeûner, suivant la déclaration de la Commission de la Coordination des musulmans du Sénégal (CMS).
‘’Une commission se base sur la vision universelle de la lune, l’autre suivant une vision selon la zone. Si chacune campe sur sa position, a des arguments pour la défendre, nous resterons divisés et cela nous poussera à ne plus nous faire confiance’’, analyse-t-il.
‘’Même si l’une des parties voit la lune, l’autre ne s’y référera pas pour ne pas lui donner du crédit, et c’est le début de la passion’’, poursuit-il.
Il a ajouté, avec un brin d’humour : ‘’peut-être qu’Aly Ngouille Ndiaye (ministre de l’Intérieur) va nous y aider’’. ‘’Il pourrait réussir ce que Yaya Jammeh avait réussi en Gambie’’, note-t-il.
L’ancien président gambien, a-t-il dit, avait amené les partisans des deux écoles à s’entendre sur une vision, et depuis lors les fêtes en ordres dispersés ont disparu en Gambie.
L’unité des musulmans, selon le prédicateur, signifie avoir la même croyance, la même législation, les mêmes sources (le Coran et la sounna), les mêmes objectifs, les mêmes joies et malheurs.
Toutefois l’islamologue précise que l’unité n’exclut point la diversité. ‘’Dieu ne nous a-t-il pas dit : ‘soyez identiques, mais soyez unis’’.
Les injonctions divines et les hadiths du prophète allant dans le sens de l’unité font florès, a-t-il laissé entendre, citant entre autres, le célèbre verset coranique : ‘’Agrippez-vous au câble d’Allah et ne vous divisez point’’.
‘’Les musulmans entre eux sont comme des briques qui se soutiennent les unes les autres’’, dit un hadith du Prophète (PSL), a poursuivi Oustaz Alioune Sall, qui est aussi responsable d’un daara (école coranique).
Pour lui, ‘’l’unité est bien possible’’, pourvu seulement ‘’que chacun en fasse sa préoccupation’’.
’’L’unité a un prix’’, poursuit le conférencier, soulignant la nécessité pour chacun de faire une concession. ‘’Si celui qui a une fréquence supérieure ne veut pas descendre et celui d’en bas ne veut pas monter, ils ne vont jamais se retrouver’’, relève-t-il, utilisant le vocabulaire de la radio.
Le conférencier a souligné l’importance de l’unité aux yeux de l’islam, à travers ses actes cultuels. Toutes les injonctions que Dieu a faites aux croyants dans le Coran, sont adressées à la communauté, relève Oustaz Sall : ‘’Prosternez-vous, inclinez-vous, faites la prière, donnez la zakat’’, a t-il cité, entre autres.
L’abstinence pendant un mois de toute une communauté, le Hajj (pèlerinage) regroupant des musulmans de toutes origines ou encore les prières en communauté, sont autant d’illustrations de cette unité à laquelle Dieu appelle les musulmans, a t-il souligné.
’’Tous ces actes, nous les faisons ensemble, et nous ne pouvons pas nous unir, où se situe le problème ?’’, s’est-il encore demandé, non sans louer les efforts accomplis par le passé par les guides des confréries musulmanes sénégalaises pour parvenir à cette unité qui fera la force de l’islam.
Pour lui, la centralité de l’unité tient au fait que c’est à travers la confiance mutuelle et l’amour que les musulmans peuvent accomplir les obligations collectives qui sont plus nombreuses en islam et qui peuvent amener la société de l’avant.
’’La division est aussi grave que l’idolâtrie’’ en islam, et par conséquent ses auteurs seront punis dans l’au-delà, avertit-il.
8 Commentaires
Mohammed
En Mai, 2019 (01:39 AM)Lemou
En Mai, 2019 (05:16 AM)Senegal Mo Nekh Dé
En Mai, 2019 (13:55 PM)La.science évolue et du temps,du prophète (PSL) on avait pas ces moyens techniques ultra précis. Il faut savoir évoluer du temps,du prophète bilan utilisait que sa voix pour faire l'appel à la.priere maintenant on a une sonorisation qui peut porter la voix à des km
Lune
En Mai, 2019 (14:29 PM)Si vous vous souvenez vers la fin des années 90 jusqu’au début des années 2000 il y avait toujours divergence entre les mourides et les tidianes. Les mourides à l’époque préférant toujours attendre un ndigeul. Entre temps les deux confréries ont réussi à harmoniser leur position et à se faire confiance. C’est là que sont survenus les Ibadous, les Omariens, les Tallénes et consorts. Les Ibadous en leur sein même ont des positions différentes. Je connais l’un des plus grands imams Ibadous du pays pour avoir grandi dans le même quartier que lui mais il se conformait souvent à la Mecque. Pourtant dans ses discours il disait que si un musulman ou pays musulman voit la lune il fallait jeuner. Or, il est arrivé une année où l’Egypte avait jeûné ou rompu le ramadan en premier mais il a attendu la Mecque. C’est là que j’ai compris qu’il y avait une petite incohérence dans la démarche. Les familles Omariennes et Tallénes ont voulu à un moment se démarquer des ´mourides et Tidianes quand bien même ils sont tidianes. L’explication est que ces deux grands groupes ont toujours bénéficié des largesses du pouvoir à leur détriment. Donc il fallait se démarquer pour mettre en doute leur pratique cultuelle. En 2012 tout le monde disait que la famille Omarienne et l’Eglise sont les groupes les plus neutres et équidistants avec le pouvoir politique. Mais ça c’était avant que Maky n’accede au pouvoir.
En tout état de cause, ce débat prouve que les sénégalais sont des ignorants car pour eux cette divergence n’existe que chez nous.Aux Comorres, État Islamique il y a deux ans un groupe de musulmans dit salafiste qui n’a pas voulu se conformer à la décision de la Commission en fêtant la korité en premier a été stoppé par une rafle et des matraques de la police.
Ce qu’il faut savoir c’est que tous les pays du monde ont leur propre Commission ou Comité pour déterminer le début et la fin du ramadan. Certains optent pour la science, d’autres cumulent la science et l’observation tandis qu’un autre groupe choisit l’observation uniquement. Et puis au Sénégal même l’option delà science se heurtera à des problèmes. Imaginez les scientifiques qui disent que personne ne pourra voir la lune à l’œil nu mais il y aura toujours des gens pour vous sortir la lune à Ouest foire ou au Palais même. C’est à ne rien y comprendre
Malheureusement au Sénégal certains veulent imposer leur vision des choses en accusant la Commission dirigée par Yanne Thiam de nager dans l’erreur. Or, certains en veulent à ce Monsieur simplement parce qu’il aurait choisi de prier un autre jour que celui qu’il avait indiqué il y a quelques année paraît il. C’est un argument léger car cela signifie qu’un Imam qui prêche et se comporte autrement ne devrait pas être suivi dans ces prêches...
Qui a vu un pays comme la Turquie, l’Arabie saoudite, l’Indonésie, le pakistan, l’Irak, le Mali dire qu’au Sénégal on a aperçu la lune par conséquent nous allons jeuner. Le même complexe qu’on a vis à vis de la France on le développe malheureusement en matière religieuse oubliant que malgré nos divergences on arrive à vivre en paix contrairement à tous ces pays musulmans que j’ai cité. Dans ces pays les gens s’entretuent pour des considérations religieuses. Même l’Arabie Saoudite a sa petite minorité qui est ostracisée alors qu’ici chacun met libre cours à son choix sans que cela n’offusque personne.
Je ne suis ni Tidiane ni mouride mais si on remarque bien ce sont toujours ceux qui jeûnent en premier qui veulent mettre en doute le jeune des seconds en inondant les médias et réseaux sociaux de propos désobligeants.
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