C'est la grande ferveur à Touba où le Magal de Kazou Rajab est célébré ce lundi 28 février 2022. Ainsi, plusieurs milliers de fidèles ont rallié la capitale du mouridisme, en provenance de divers horizons, pour prendre part à ce plus grand rassemblement de pèlerins, après le grand Magal. Seneweb est allé à la rencontre des hôtes.
Cinquante-quatre après son rappel à Dieu, Serigne Fallou Mbacké est plus que jamais dans les cœurs. Cet humaniste, homme moderne, multidimensionnel et sociable est célébré ce lundi, à l'occasion du Magal de Kazou Rajab commémorant sa venue au monde.
Après une pause de deux ans à cause du coronavirus, le cachet populaire a encore gagné cette année en ampleur. En effet, plusieurs milliers de talibés ont rallié Touba pour se souvenir de cet homme de Dieu qui a marqué de son empreinte la Mouridiya.
En ce jour de Kazou Rajab, Touba connait des embouteillages à saturation maximale. Véhicules, voitures hippomobiles et piétons se disputent les artères principales de cette partie de cette cité.
En effet, le mausolée de Serigne Fallou est, à l’intérieur de la grande mosquée, le point focal des fidèles. Hommes, femmes et enfants y défilent. Pour bon nombre de talibés, c’est ici le mouroir de leurs angoisses existentialistes.
Fatou Diop, une demoiselle en provenance de la Petite Côte confie au micro de Seneweb : «J’ai 25 ans. Je viens soumettre ma principale doléance à Serigne Fallou : avoir un bon époux. Toutes mes amies m’ont dit de venir confier ma prière à Serigne Fallou pour être satisfaite.» Quant à Safietou, une dame d’âge mûr, elle explique vouloir «un enfant qui portera le nom de Serigne Fallou. Et je suis sûre que ma prière sera exaucée».
Fallou Seck, lui, est de Touba. Il distribue, gratuitement, du café-Touba et des sachets d’eau en répétant «Barké Serigne Fallou, Barké Serigne Fallou». A en croire à notre interlocuteur : «Je veux, par la baraka de Serigne Fallou, une visibilité dans mes affaires».
Beaucoup de raisons font courir, en dépit de la forte chaleur, les fidèles vers le mausolée de Serigne Fallou Mbacké, mais aussi vers son actuel khalife Serigne Abo Mbacké et ses frères Serigne Abdou Fattah Mbacké, Serigne Mourtalla Fallilou à 28, Serigne Cheikh Oumy à Ndamatou et Serigne Abdou Karim à Ndindy. Partout, le Saint Coran est lu et les panégyriques de Cheikh Ahmadou Bamba déclamés.
«Le Kazou Rajab, c'est comme le grand Magal, pour nous les commerçants», déclare Tapha Diouf. Selon lui, les clients sont là et les marchandises s'écoulent bien. «Il suffit de mettre l'effigie du marabout et les talibés achètent le produit sans marchander». L’allée, qui va de la grande mosquée au marché Ocass, est jalonnée d’étals débordant de bibelots, de tee-shirts, etc.
De Serigne Fallou Mbacké, l’histoire retient qu’il fut l’un des continuateurs les plus fidèles et les plus zélés de l’œuvre de Cheikh Ahmadou Bamba. Son khalifat, de 1945 à 1968, est resté célèbre pour bon nombre d’acteurs politiques sénégalais qui ont eu à bénéficier de ses conseils.
Fils de Cheikh Ahmadou Bamba et de Sokhna Awa Bousso, Serigne Falilou est venu au monde au quartier Darou Salam à Mbacké, en 1888, une nuit qui coïncide aussi avec le retour du Prophète Mohammed de son voyage nocturne avec les cinq prières quotidiennes, un des piliers de l’islam.
L’homme au parcours miraculeux, communément appelé ‘’Borom na ame mou ame’’, qui était le représentant de Cheikhoul Khadim de 1945 à 1968, s’est illustré grâce à ses bienfaits dont son pèlerinage à La Mecque, un an après le rappel à Dieu de son vénéré père, l’achèvement de la construction et l’ouverture de la grande mosquée en 1963, etc.
Cette nuit bénie que Khadim Rassoul a chantée dans ses ‘’Xasidas’’, a été magnifiée hier dans une ambiance générale dans la ville sainte où l’ombre de ‘’Borom Ndindy’’, qui a quitté ce monde en 1968, y plane toujours grâce à son parcours exceptionnel.
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