Directeur des infrastructures aéroportuaires et responsable politique à Ziguinchor, Souleymane Ndiaye, secrétaire général de la S2D fait une lecture de la dernière conférence de presse de la coalition Yewwi Askan wi (YAW) qui maintient sa manifestation prévue ce vendredi, malgré l’interdiction formulée par le préfet de Dakar. Voici l’intégralité de sa réaction. Il passe au crible les dernières sorties des leaders de l'opposition et appelle au respect de la loi.
Toutes les personnes responsables et respectables qui étaient dans cette coalition Yaw l'ont boycottée
Le premier constat clair est qu'il ne reste plus, dans cette coalition qui a perdu toute sa crédibilité, que Khalifa Sall et Ousmane Sonko comme leaders. Toutes les personnes responsables et respectables qui étaient dans cette coalition l'ont boycottée. Ce qui est inquiétant c'est qu'apparemment, le YAW a, pour le moment, le plus besoin d'être yewwi (affranchi).
Deuxièmement, j'ai l'habitude de rappeler que le Sénégal est une démocratie confirmée. Et, c'est cette même administration qui a permis deux alternances dans ce pays, dans une totale transparence et surtout dans la paix, malgré les divergences politiques notées à l'époque. C'est pourquoi c'est manquer de respect à cette administration et insulter la conscience collective du peuple que de vouloir faire croire que le passage à témoin du pouvoir ne peut se faire au Sénégal que par la "rue", comme aime si bien à le chanter Monsieur Ousmane Sonko. La vérité c'est qu'il sent que sa côte de popularité est en baisse et veut abuser du peuple pour réussir un hold-up du pouvoir légitime par des voies illégitimes, et enfin installer dans ce pays, un régime de terreur. Ce que les Sénégalais ne connaissent pas.
Sa posture montre qu'il manque gravement de culture politique et surtout de connaissances géopolitiques. Dans un contexte où le Sénégal est en passe de devenir une puissance pétrolière et gazière, dans ce même contexte où nous vivons une instabilité politique et sécuritaire dans les pays voisins, il y a mieux à faire que de vouloir tromper l'intelligence du peuple et de manipuler la jeunesse pour ses propres intérêts hégémoniques.
Quiconque a, ne serait-ce qu'un peu de culture politique, devrait comprendre que le Sénégal est en train de devenir une destination privilégiée pour les investisseurs et cela va impulser le développement et permettre de générer des milliers et des milliers d'emplois justement pour la jeunesse.
Sonko est le seul citoyen sénégalais qui soit toujours en campagne présidentielle
Je rappelle à ce propos que le premier indicateur pour les investisseurs c'est la stabilité politique et sociale du pays, et grâce aux infrastructures réalisées par son Excellence le Président de la République Monsieur Macky, vous verrez que le pays va se développer très rapidement. Le monde ne s'est pas fait en un jour. Mais, pour le Sénégal, tous les indicateurs montrent que nous sommes sur une bonne rampe. Le FMI prévoit d'ailleurs une croissance à 2 chiffres les prochaines années.
Et, c'est de cela que la démarche de Monsieur Ousmane Sonko veut priver le Sénégal et ses enfants.
Monsieur Ousmane Sonko est le seul citoyen sénégalais qui soit toujours en campagne présidentielle. Nous lui rappelons que la prochaine présidentielle n'est plus très loin. C'est en 2024. Le moment venu, il aura très certainement la possibilité de présenter son programme aux Sénégalais qui vont en définitive choisir.
Pour le moment, l'heure est au travail. Si son emploi du temps est vierge et qu'il a du temps à tuer. Ce n'est pas le cas de milliers et de milliers de Sénégalais. On l'a vu faire le tour de la ville de Ziguinchor juste pour le curage des caniveaux. Ça n'a pas de sens. On n'invite pas la presse juste pour ces activités qui sont une routine pour les communes.
Ce qui est sûr c'est que le risque de trouble à l'ordre public invoqué par le Préfet pour interdire la manifestation de YAW est réel. Il n'y a pas besoin d'être très intelligent pour le comprendre. Quand quelqu'un invite le peuple à la révolte de manière non équivoque, il appartient aux autorités administratives garantes de la sécurité des personnes et des biens de prendre leurs responsabilités. Sonko est de mauvaise foi quand il dit qu'il ne fait qu'informer le préfet de sa décision de manifester. Si c'était le cas, il n'avait qu'à faire une simple annonce de presse. Mais, si on passe par le préfet, c'est parce qu'il y a des règles et des préalables. C'est parce que le préfet est le juge de l'opportunité de ce genre de manifestations. L'administration est régie par des règles claires et l'occupation de l'espace public est bien réglementée et encadrée. L'espace public ce n'est pas la cour de sa maison, ce n'est pas une zone de non droit. Quand vous occupez l'espace public, vous créez forcément des entraves à la liberté des autres sur ce même espace, sans compter les risques de trouble à l'ordre public et l'ordre public qui doit être maintenu à tout moment. Par conséquent, il n'y pas débat là-dessus. Sinon que de la mauvaise foi.
D'autre part, tout le monde sait que le monde traverse une conjoncture internationale et c'est difficile pour toutes les nations. Beaucoup moins d'ailleurs pour les Sénégalais, grâce aux subventions de l'Etat. Est-ce une raison pour créer un climat d'insécurité dans ce pays ? Les Sénégalais ont une tradition de paix et ils le lui feront comprendre.
Pour finir, nous saluons le professionnalisme de nos services de renseignement et de nos forces de défense et de sécurité grâce à qui il a été possible d'anticiper et d'arrêter des éléments qui peuvent nuire à la sécurité du pays. L'enquête suit son cours. Nous faisons confiance au professionnalisme de nos magistrats qui sauront, avec les enquêteurs tirer cette affaire au clair et éclairer les Sénégalais.
Monsieur Sonko doit sur ce sujet savoir raison garder, car qui s'excuse s'accuse. Personne ne l'a taxé de rebelle, à ce stade de l'enquête. Le procureur a juste dit que toutes les personnes mêlées de près ou de loin seront interpellées. C'est une phrase qu'ils ont l'habitude d'utiliser. C'est du sérieux et prenons le comme tel, sans personnaliser le débat. Il s'agit de la sécurité de l'Etat, ni plus ni moins, en tout cas, pour le moment.