Universitaire émérite et professeur de droit qui défendait courageusement ses positions, Ismaïla Madior Fall était adulé. Mais ça c’était avant qu’il s’engage en politique aux côtés du président Macky Sall. Depuis qu’il a pris la carte de l’Apr, il reçoit une pluie de critiques, notamment pour sa défense du troisième mandat… Plus de dix ans après, le ministre de la justice revient sur les raisons de cet engagement qui, selon lui, n’entre guère en conflit avec sa carrière professionnelle. Mieux, il estime que les deux casquettes (l’homme politique et l’enseignant-chercheur) sont « indistinguables ».
« Je suis professeur, j’enseigne le droit et la science politique depuis une trentaine d’années. C’est ça mon métier, ma profession, ma vie. J’ai formé une cinquantaine de docteur en droit et science politique qui sont devenus eux-mêmes des agrégés. Mais je suis par la suite entré en politique, membre d’un gouvernement, ministre, collaborateur d’un président de la République. Je me suis dit après l’université, la cité ! J’ai fait ma vie universitaire, maintenant je m’engage dans la cité qui est plus large », a souligné d’emblée Ismaïla Madior Fall, invité de l’émission Objection de ce dimanche sur Sud Fm.
Le garde des sceaux de poursuivre : « J’ai acquis, en toute humilité, de l’expérience aussi bien dans l’université que dans mes nombreuses activités en Afrique et dans le monde qui puissent justifier que je m’engage au service de ma cité et aux côtés d’un homme en qui je crois à la vision : le président de la République Macky Sall ».
Ses prises de positions dans l’espace public sont souvent sujettes à controverse. A ce propos, il précise : « Ismaïla Madior Fall l’enseignant-chercheur et l’homme politique sont indistinguables. Mais j’essaie, dans la mesure du possible, à chaque fois que je me prononce de bien identifier et de préciser l’occurrence d’intervention. A l'université, quand je préside le jury du concours d’agrégation de droit public, je le fais en tant que professeur de droit. Quand une question scientifique de droit se pose, je l’aborde en tant qu’universitaire. En revanche, quand je m’exprime sur l’espace public en tant politique, je le précise ».
Ainsi sa déclaration à Rufisque en faveur d’une troisième candidature de Macky Sall qui avait suscité un grand tollé est à mettre à l’actif de l’homme politique et non du garde des sceaux. « Quand je m’exprime à Rufisque sur le troisième mandat, c'est l’homme politique qui parle. Ce jour-là, j’ai dit qu’il y a une dimension juridique dans la question qui va être judiciaire avec le conseil constitutionnel. Ce jour-là j’ai dit cette dimension juridique je ne m'y prononce pas. En revanche, en tant que politique, le président Macky Sall est notre candidat et nous allons nous évertuer que sa candidature soit portée par la base et la majorité des sénégalais ».
Toutefois, ajoute-t-il, « si les gens considèrent qu’en tant que ministre de la justice j’aurais pu garder le silence, pourquoi pas. C’est une opinion. Mais, je ne suis pas celui qui dit le droit et mes propos ne peuvent pas influer. Les membres du conseil constitutionnel sont nommés pour un mandat de 6 ans non renouvelable. Ils ne peuvent pas être révoqués ni changés pendant 6 ans. Statutairement ils ont les moyens de leur indépendance ».
8 Commentaires
Lol
En Mars, 2023 (15:59 PM)Au sommet de sa puissance, l'empire Romain a coupe la tete a Galilee, pour avoir refuser de mentir que la terre ne tourne pas! lorsque le courage cede devant la puissance, alors les braves femmes de "talatay nder se retournent dans leur tombes! Enseignons nos valeurs!
Paradox
En Mars, 2023 (18:05 PM)Ndar
En Mars, 2023 (20:03 PM)Ibrahima Ngom
En Mars, 2023 (21:30 PM)Participer à la Discussion