Les 75 (45 puis 30) rapports rendus public par la Cour des Comptes ont le mérite d’avoir levé le voile sur le niveau de prédation dont les deniers publics ont fait l’objet durant ces douze dernières années. De la Miferso, à l’Aner, en passant par l’Aser, le Puma, la Sn Hlm, le Prodac, les industries extractives, les collectivités territoriales… les ressources publiques sont à un niveau de dilapidation sans commune mesure. Au moment où la Bamboula financière sans limite s’organise au sommet de l’administration, c’est le contribuable sénégalais qui trinque.
A l’office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) en plus d’un manquant en caisse de 98 millions de francs CFA décelé, de graves fautes de gestion des ressources humaines ont été découvertes. Un manquement qui s’illustre notamment par des recrutements sans rapports avec les besoins de l’Onas, lesquels ont un impact sur les charges et la masse salariale.
En 2017, confient les magistrats-contrôleurs de la Cour des Comptes, « l’Onas comptait 766 agents dont 539 prestataires. (…) Le personnel permanent est composé à 45% d’une population âgée de plus de 50 ans ». Selon le rapport, on constate également que « le personnel dit prestataire représente plus de 70% du personnel utilisé par l’ONAS ». « La gestion du personnel constitue un enjeu fondamental pour le devenir de l’Onas. En effet, l’incidence de ce personnel sur les charges est énorme. Les contrats de prestations sont reconduits d’année en année sans tenir compte des besoins de l’Office », soulignent les auditeurs.
Ces abus constatés, ajoute la Cour, « peuvent s’illustrer par les contrats de prestations signées par l’ancien DG, Alioune Badara DIOP pour 3 agents basés à Saint-Louis sans indication de tâches à exécuter avec un salaire mensuel de 500 000 FCFA ». Dans leur contrat, poursuit le rapport, « il est mentionné que ‘’M. D. exécute ses prestations de conseiller spécial chargé des administrations locales zone 2 en collaboration avec la Direction générale et en toute indépendance et conserve la liberté d’organiser et de développer son travail et toute activité propre à rentabiliser celle de l’ONAS. Il donne la garantie que ladite prestation et qu’aucun secret découvert dans le cadre de ce contrat ne sera révélé’’. Au moment de la finalisation de ce rapport, M. DIEYE continue toujours de bénéficier de son contrat ».
La dette des salariés s’élève à 123 millions FCFA
Ces pratiques peu catholiques font monter en flèche la masse salariale de l’Onas qui représente en moyenne 25% des charges d’exploitation, avec un taux de croissance global de 98,55% entre 2012 et 2017, passant de 2 204 027 868 à 4375 839 336 FCFA et un taux de croissance annuel moyen de 15%. Au moment où la boite croule sous ses charges très onéreuses, d’autres avantages accordés au personnel viennent s’accrocher comme un boulet. Il s’agit de prêts, avances et acomptes. Ce la Cour reproche à l’administration à ce propos c’est l’absence de suivi qui a donné cours à des abus.
« Le personnel de l’Onas bénéficie de prêts à court terme et de prêts à long terme ainsi que de divers systèmes d’avances de fonds approuvés par le Conseil d’administration. Il faut préciser que ces prêts et avances sont cumulés par les employés en raison de l’absence de leur suivi systématique », constate la Cour qui souligne qu’en « 2017, la dette des salariés au titre de ces avantages s’élève à 123 203 553 FCFA ».
5 Commentaires
Nit
En Mai, 2024 (12:51 PM)Le salopard de Marrakech semblent être à l'abri après tous son carnage financier.
Vhy
En Mai, 2024 (13:39 PM)No Name
En Mai, 2024 (14:50 PM)Participer à la Discussion