‘’Nous ne pouvons pas rester comme des spectateurs et laisser se dérouler aux yeux des Sénégalais un complot sous prétexte que Macky Sall souhaiterait obtenir un troisième mandat avec la complicité des dealers et non leaders de l’opposition’’. Ces propos sont de Barthélémy Dias, tenus en septembre 2019. Une sortie qui avait suscité une vive réaction de la part de certaines têtes de l’opposition.
Quelques mois plus tard, en janvier, Dias fils se faisait emboîter le pas par Franck Daddy Diatta, secrétaire général du Mouvement des élèves et étudiants libéraux (Meel).
« Les soi-disant opposants du Front national de résistance sont en train de saborder la primauté de l’intérêt du peuple sénégalais à l’autel du gouvernement du Président Macky Sall sous prétexte d’un dialogue qui est la plus grande farce de la décennie », renchérissait-il.
Ce jeune libéral accusait ainsi Oumar Sarr et compagnie de se livrer à un « deal » avec le régime de Macky Sall.
Attendu depuis quelques jours, le nouveau gouvernement est venu confirmer toutes ces accusations. Idrissa Seck devient ainsi président du Conseil économique, social et environnemental en remplacement d’Aminata Touré, proche du chef de l’Etat.
Une nomination qui parait logique au vue de l’attitude du patron de Rewmi depuis la dernière présidentielle en février 2019. L’homme a cessé de critiquer le pouvoir depuis lors, quelle que soit la situation. C’est dans cette logique également que s’inscrit l’entrée dans le gouvernement de Yankhoba Diattara, un poulain de l’ancien maire de Thiès.
Autre nomination, celui d’Oumar Sarr, ancien coordonnateur national du Pds. Lui aussi s’est éloigné des rangs du Pds, avec Babacar Gaye et d’autres. Et depuis lors, il était dans une dynamique qui le rapprochait davantage du pouvoir.
Quant à Aïssata Tall Sall, elle a été la première à sauter le pas, à quelques semaines de la présidentielle, à la surprise quasi générale. Ces nominations viennent aujourd’hui donner raisons à ceux qui pensaient que le dialogue national, celui politique en particulier n’était qu’un prétexte pour que des opposants puissent s’approcher du pouvoir et finir dans un gouvernement de majorité élargi.
D’ailleurs, depuis que la question du statut du leader de l’opposition a été agitée, il était manifeste que Macky Sall et son camp étaient favorables à Idrissa Seck. Cette nouvelle donne va sans doute lui conférer d’office ce statut, avec la bénédiction de Macky Sall, grand artisan du calcul politicien.
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