À la suite du Conseil des ministres tenu ce jeudi 2 mai 2024, le chef de l'État Bassirou Diomaye Faye a nommé Me Ngagne Demba Touré au poste de Directeur Général de la Société des Mines du Sénégal, en remplacement de Ousmane Cissé.
Cette nomination intervient dans un contexte où le secteur minier sénégalais fait l'objet de vives discussions quant à sa gouvernance et à sa contribution à l'économie nationale. Malgré les richesses du sous-sol, les revenus générés par l'exploitation minière demeurent en deçà des attentes, comme l’évoque un rapport de l'ITIE.
Le nouveau Directeur Général, Me Ngagne Demba Touré, n'est pas un inconnu dans le débat sur la gouvernance du secteur minier. Ironiquement, il a publié une contribution critique intitulée « Gouvernance du secteur minier au Sénégal : une inertie financière persistante » le 28 octobre 2022. Dans cet exercice, il expose les lacunes du système dans la gestion des ces ressources naturelles.
L’intégralité de son texte :
Gouvernance du secteur minier au Sénégal : une inertie financière persistante.
Le Sénégal est un pays vraiment particulier. En dépit d'un sous-sol riche en substances minérales avec une exploitation en pleine abondance, l'Etat a pris l'option de se contenter de miettes là où les compagnies font des profits de plusieurs centaines de milliards.
Selon le rapport de l'ITIE, les revenus générés par l'exploitation minière s'élèvent à 167, 75 milliards F CFA en 2020. Un montant dérisoire comparativement à l'immense quantité de minerais produits. Et pour preuve, le rapport d'analyses des données minières de l'année 2020 produit par le Ministère des mines et de la géologie, sous l'impulsion de la Direction du contrôle et de la surveillance des opérations minières (DCSOM), nous fournit les informations suivantes :
- Zircon : 84 376 tonnes
- Or : 12,4 tonnes
- Phosphate : 2 230 504 tonnes
- Calcaire : 6 558 605 tonnes
- Basalte : 3 700 408 tonnes.
Sans compter la production non négligeable d'autres substances telles que l'argent, l'argile, l'ilménite, l'hormite, le manganèse, la latérite, le leucoxène, la marne, le rutile, le silex, les minéraux lourds, etc.
D'après le même rapport, la valeur financière de cette production se chiffre à 631,4 milliards F CFA.
Cette situation irritante pouvait être renversée si l'Etat avait changé de choix stratégique pour considérer les mines comme un puissant levier de financement des politiques publiques. Mais le Document de Programmation Pluriannuelle des Dépenses (DPPD) 2023-2025 nous en dit autrement.
En effet, dans ce référentiel de pilotage stratégique du secteur, le programme de développement du secteur minier (compte non tenu de la géologie) s'articule autour de trois axes majeurs : le renforcement du système d'information et de gestion minier, la valorisation du potentiel minier et la modernisation du contrôle et du suivi des opérations minières.
Ce qui indique que l'accroissement des revenus tirés de l'exploitation minière ne fait même pas partie des priorités de l'Etat.
Une hérésie qui se traduit dans les indicateurs qui estiment le taux de progression des recettes minières à 7% en 2020.
Pire encore, le gouvernement n'en envisage qu'une augmentation insignifiante de 15% à l'horizon 2025.
Le paroxysme de cette ineptie financière transparaît dans le faible taux de recouvrement des redevances minières qui est aujourd'hui évalué à 60 %. Il en résulte un raisonnement déductif montrant que les compagnies minières ne paient pas 40% des redevances dues à l'Etat.
Un cataclysme qui vient s'ajouter aux innombrables ravages des exonérations fiscales contenues dans le code minier de 2003 et dont la correction s'est avérée infructueuse nonobstant le percutant exposé des motifs du code de 2016.
De tout ce qui précède, il ressort une absence totale de vision dans un secteur aussi stratégique que celui des mines.
Pourtant, l'axe 1 du Plan Sénégal Emergent l'identifiait parmi les secteurs prioritaires et moteurs de croissance.
Peut-on croire à un changement de cap si les mines ne représentent que 4,2 de l'économie du pays.
Jumma Mubarak !
Par Me Ngagne Demba TOURE
Juriste spécialisé du pétrole, des énergies et des mines,
Militant, membre du MONCAP, membre de la Haute Autorité de Régulation de PASTEF,
SG PASTEF Grand Yoff
Dakar, le 28 octobre 2022
Cette nomination intervient dans un contexte où le secteur minier sénégalais fait l'objet de vives discussions quant à sa gouvernance et à sa contribution à l'économie nationale. Malgré les richesses du sous-sol, les revenus générés par l'exploitation minière demeurent en deçà des attentes, comme l’évoque un rapport de l'ITIE.
Le nouveau Directeur Général, Me Ngagne Demba Touré, n'est pas un inconnu dans le débat sur la gouvernance du secteur minier. Ironiquement, il a publié une contribution critique intitulée « Gouvernance du secteur minier au Sénégal : une inertie financière persistante » le 28 octobre 2022. Dans cet exercice, il expose les lacunes du système dans la gestion des ces ressources naturelles.
L’intégralité de son texte :
Gouvernance du secteur minier au Sénégal : une inertie financière persistante.
Le Sénégal est un pays vraiment particulier. En dépit d'un sous-sol riche en substances minérales avec une exploitation en pleine abondance, l'Etat a pris l'option de se contenter de miettes là où les compagnies font des profits de plusieurs centaines de milliards.
Selon le rapport de l'ITIE, les revenus générés par l'exploitation minière s'élèvent à 167, 75 milliards F CFA en 2020. Un montant dérisoire comparativement à l'immense quantité de minerais produits. Et pour preuve, le rapport d'analyses des données minières de l'année 2020 produit par le Ministère des mines et de la géologie, sous l'impulsion de la Direction du contrôle et de la surveillance des opérations minières (DCSOM), nous fournit les informations suivantes :
- Zircon : 84 376 tonnes
- Or : 12,4 tonnes
- Phosphate : 2 230 504 tonnes
- Calcaire : 6 558 605 tonnes
- Basalte : 3 700 408 tonnes.
Sans compter la production non négligeable d'autres substances telles que l'argent, l'argile, l'ilménite, l'hormite, le manganèse, la latérite, le leucoxène, la marne, le rutile, le silex, les minéraux lourds, etc.
D'après le même rapport, la valeur financière de cette production se chiffre à 631,4 milliards F CFA.
Cette situation irritante pouvait être renversée si l'Etat avait changé de choix stratégique pour considérer les mines comme un puissant levier de financement des politiques publiques. Mais le Document de Programmation Pluriannuelle des Dépenses (DPPD) 2023-2025 nous en dit autrement.
En effet, dans ce référentiel de pilotage stratégique du secteur, le programme de développement du secteur minier (compte non tenu de la géologie) s'articule autour de trois axes majeurs : le renforcement du système d'information et de gestion minier, la valorisation du potentiel minier et la modernisation du contrôle et du suivi des opérations minières.
Ce qui indique que l'accroissement des revenus tirés de l'exploitation minière ne fait même pas partie des priorités de l'Etat.
Une hérésie qui se traduit dans les indicateurs qui estiment le taux de progression des recettes minières à 7% en 2020.
Pire encore, le gouvernement n'en envisage qu'une augmentation insignifiante de 15% à l'horizon 2025.
Le paroxysme de cette ineptie financière transparaît dans le faible taux de recouvrement des redevances minières qui est aujourd'hui évalué à 60 %. Il en résulte un raisonnement déductif montrant que les compagnies minières ne paient pas 40% des redevances dues à l'Etat.
Un cataclysme qui vient s'ajouter aux innombrables ravages des exonérations fiscales contenues dans le code minier de 2003 et dont la correction s'est avérée infructueuse nonobstant le percutant exposé des motifs du code de 2016.
De tout ce qui précède, il ressort une absence totale de vision dans un secteur aussi stratégique que celui des mines.
Pourtant, l'axe 1 du Plan Sénégal Emergent l'identifiait parmi les secteurs prioritaires et moteurs de croissance.
Peut-on croire à un changement de cap si les mines ne représentent que 4,2 de l'économie du pays.
Jumma Mubarak !
Par Me Ngagne Demba TOURE
Juriste spécialisé du pétrole, des énergies et des mines,
Militant, membre du MONCAP, membre de la Haute Autorité de Régulation de PASTEF,
SG PASTEF Grand Yoff
Dakar, le 28 octobre 2022
31 Commentaires
récompenses aveugles tout azimut
Où va le Sunugal ?
Karim$
En Mai, 2024 (06:48 AM)Reply_author
En Mai, 2024 (07:13 AM)Reply_author
En Mai, 2024 (07:34 AM)Reply_author
En Mai, 2024 (10:48 AM)Bon sang de bon sang il y a au sein de Pastef des cadres, des experts. Nommez-les de grâce!
Reply_author
En Mai, 2024 (10:52 AM)Pk dit on qu'il a un bac+2 et est stagiaire
Alors qu'il se dit juriste et a un M2?
Par ailleurs,diomaye tu es entrain de faire la meme erreur que les precedents.Les dg doivent etre non seulement hyper competents techniquement dans leurs postes mais aussi specialises en management de projet et d'hommes.Il ya des boites telles que la SAR,la somisen,petrosen,kenn douka tiakhanai .tt ce qui concerne le petrole et les mines vs avez fait de grosses bourdes
En nommant biram souley au ministere (grave erreur),il fallait se rattraper sur les directions et mettre des personnes competentes et experimentees dans ce domaine.Il y va de l'echec ou la reussite de votre gouvernement.Dommage.
Reply_author
En Mai, 2024 (08:34 AM)Reply_author
En Mai, 2024 (11:35 AM)Continuez à aboyer, vous n'empêcherez pas la caravane d'avancer, vous vous égosillez pour rien.
Allo
En Mai, 2024 (06:58 AM)Reply_author
En Mai, 2024 (09:37 AM)Arréter de vous focaliser sur les diplômes. la plupart des entreprises de la Silicon valley valorisées en Milliards de $ et qui dépassent le budget du Senegal, ont été crées dans des garages par des jeunes de moins de 25 ans et sans expérience. il l'ont même reproduit chez nous avec Wave ...
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En Mai, 2024 (10:54 AM)arrêtez svp
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En Mai, 2024 (11:00 AM)Moctome Lo
En Mai, 2024 (07:07 AM)Bahna reek
rien de surprenant de ma part !!!
j'ai juste de la peine à ceux qui place naïvement leur espoir à ces gens
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En Mai, 2024 (09:17 AM)Seydou Dembele
En Mai, 2024 (08:04 AM)Deug Deugal
En Mai, 2024 (08:08 AM)Kolev
En Mai, 2024 (08:26 AM)Patrie
En Mai, 2024 (08:35 AM)Reply_author
En Mai, 2024 (08:46 AM)Toi Patrie nanal ndokh tu fais partie des ex Apr.
Sa khol bi dina guena dagg inchallah.
Ba
En Mai, 2024 (12:41 PM)aller voir au port de Dakar, les experts au CV kilométriques sont les grands voleurs des deniers publics. Sic!!!!
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En Mai, 2024 (09:05 AM)Reply_author
En Mai, 2024 (09:26 AM)Lol
En Mai, 2024 (09:04 AM)Reply_author
En Mai, 2024 (09:31 AM)Reply_author
En Mai, 2024 (10:25 AM)Deug
En Mai, 2024 (09:05 AM)QUI PEUT M'EXPLIQUER. THIEY SENEGAL
Babs
En Mai, 2024 (09:09 AM)Reply_author
En Mai, 2024 (09:20 AM)Certes le choix est difficile dans la mesure où tous les scandales et détournement de deniers publics et mal gouvernance, proviennent des sachants! Et ceci dans tous les domaines. Nous avons vu des magistrats, des professeurs de droits, des économistes, des généraux, des hauts gradés des FDS, des journalistes de haut niveau, des marabouts....qui sont adeptes de la mauvaise gouvernance, et du retard que le Sénégal a connu depuis les indépendances...
Je pense sincèrement que la construction d'un pays est surtout basé sur l'honnêteté d'abord et ensuite connaissances et expériences peuvent lui emboîter le pays!
Mon opinion est de leur donner un peu de temps pour voir si le projet sera traduit en actions developpement et pour cela, il faudra du temps...
Et même pour savoir se sont la mariée est capable, faut lui donner la dépenser et qu'elle aille au marché et cuisine. C'est un temps et une dépense et le jugement suivra...
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En Mai, 2024 (11:04 AM)Reply_author
En Mai, 2024 (10:51 AM)C'est bien cela, pourquoi ne pas essayer un marchand ambulant de Petersen ou un Bara gnindi du marché de Thiaroye ou alors un charretier pendant que nous y sommes. Vous prenez un greffier dont le boulot est de transcrire les actes de jugement au Tribunal et vous lui demander de gérer le secteur des Mines où se déploient des multinationales aguerries dont des Sud-africaines, c'est la meilleure façon de sacrifier les intérêts de ce pays. Ce qui vous intéresse, c'est le flouze qu'il va drainer vers les caisses du Parti. Tout simplement parce qu'il a participé de façon active à votre entreprise insurrectionnelle. L'expérience et l'expertise, vous vous en foutez, c'est le cadet de vos soucis. C'est quoi le critère qui a valu ce poste de DG, sur son CV ; s'est battu et a fui au Mali. Vous êtes inqualifiables. Ce n'est pas de vengeance, c'est du mépris pour ceux qui ont cru en vous et voté pour vous. Cette extrême naïveté des Sénégalais va se payer cher et cash.
Reply_author
En Mai, 2024 (12:16 PM)Quel est le rôle d'un directeur ?
La fonction Direction et Administration générale consiste à définir les objectifs, prévoir et choisir les actions à accomplir, contrôler leur réalisation, prendre d'éventuelles mesures correctives. Il faut pour cela avoir une vision à long terme et surtout une capacité à mobiliser l'ensemble de l'entreprise. (administré)
Quel est le rôle d'un ingénieur?
Le métier de l'ingénieur consiste à poser, étudier et résoudre de manière performante et innovante des problèmes souvent complexes de création, de conception, de réalisation, de mise en œuvre et de contrôle de produits, de systèmes ou de services. (exploitation)
CV lourd égal voleur
Grand intellectuel égal voleur
Depuis 64 ans ce sont le les plus grands diplômés qui sont les goulots d'étranglement du développement du sénégal.Nous avons tiré les leçon des rapport des corps de contrôle sous Macky les hauts cadres sont des voleurs
Grognon
En Mai, 2024 (09:59 AM)Mais bon, on ne comprend pas mais il a peut-être lu de livres qui parlent de pétrole aussi. On ne sais jamais !!!!!
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En Mai, 2024 (12:45 PM)En Egypte quand les frères musulmans ont gagné les élections et se préparaient a foutre le bordel. L'armée a pris ses responsabilités
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En Mai, 2024 (10:43 AM)Tourem
En Mai, 2024 (12:54 PM)Reply_author
En Mai, 2024 (13:41 PM)Mefiance
En Mai, 2024 (17:27 PM)Ce gamin,seul sa DAWA l intéresse
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