Secrétaire général du Syndicat autonome des médecins du Sénégal, Dr Amadou Yéry Camara a du mal à comprendre la décision du chef de l’Etat de desserrer l’étau dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. « C’est une nouvelle qui nous a surpris. Au moment où les cas augmentent, on s’attendait, au moins à un statut quo, faute d’être plus ferme », se désole-t-il.
Dr Camara s’attendait à un changement du côté des mosquées vu la pression et les multiples violations de la loi. Il fallait nécessairement harmoniser, reconnait-il, pour fermer toutes les mosquées ou laisser tout le monde prier. Cependant, il ne se doutait pas d’un tel assouplissement. Surtout dans l’impréparation. « Les mesures d’accompagnement doivent se faire en amont. Avec une disponibilité des masques et la rigueur dans leur utilisation. On s’attendait certes à une réorientation, mais là, on est très surpris », souligne-t-il.
Le spécialiste pense qu’il fallait maintenir l’interdiction du transport interurbain, mais aussi la fermeture alternée des marchés. De même, il s’interroge sur le respect des mesures barrières à la mosquée. « Il y a des endroits sensibles comme le lieux d’ablution où les gens se passent les instruments. Ensuite, les fidèles se prosternent aux mêmes endroits. Il y a le contact avec le nez, les yeux et même la bouche. Tout cela devait être étudié sérieusement», confie-t-il à Seneweb.
Et lorsque le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye déclare qu’il n’y aura pas plus de 12 fidèles à la mosquée, le médecin se veut sceptique. « Si c’est ça, il y aura moins de risque, mais j’attends de voir ».
Dr Camara pense qu’il fallait impliquer les autorités administratives pour voir quels sont les lieux de culte qui peuvent satisfaire les conditions imposées par la lutte contre la pandémie du Covid-19 avant toute réouverture.
Maintenant que la décision est prise de lâcher la corde, le secrétaire général du Sames pense qu’il faut revoir la stratégie sanitaire. « Il reste à reconsidérer l’aspect médical. Or, le Président ne s’est pas appesanti sur ce point. Je pense qu’il faut voir la possibilité de laisser les cas asymptomatiques à domicile pour soulager les structures de santé », suggère-t-il.
Dans tous les cas, regrette-t-il, il y aura des risques supplémentaires pour la population en général, le personnel soignant en particulier.
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