Diamel, situé dans la commune de Matam (nord du Dandé Mayo), lutte farouchement, depuis hier nuit, contre l’avancée des eaux du fleuve, en vain. À bout de souffle, les populations désemparées, qui n’ont pu contrer l’onde de crue en provenance du fleuve et de l’un de ses défluents, à partir d’amoncellements de sacs de sable, ont regardé durant toute une nuit la grande déferlante submerger leur village. Au petit matin, le constat de l’ampleur des dommages est ahurissant.
Après l’épisode d’une première inondation moins dévastatrice, il y a quelques jours, la deuxième submersion, dont les eaux sont d’une vitesse plus grande, est à l’origine de considérables dégâts. Tout le quartier est impacté. Les habitations et les voies sont inondées, le poste de santé, les écoles, le marché, les commerces et plusieurs ateliers sont envahis par les eaux. Une calamité pour d’aucuns, une rébellion du fleuve pour des habitants, en majorité des pêcheurs dont les enfants ne vont plus à l’école et où il n’est plus possible d’aller se soigner.
Baba Hamady, un sexagénaire, avoue qu’une crue aussi capricieuse n’avait jusque dans les lointains souvenirs, jamais autant détruit de biens. De l’avis d’Aminata Oumar, une vendeuse au marché du village, « en plus des bâtiments, des champs des pépinières et des vivres ont été détruits. Même la volaille n’a pu résister aux eaux ». Sans revenus, la cheffe de famille se dit obligée de braver les eaux pour se rendre au marché qui est lui aussi inondé, avec seulement les étals en surface. « Certes, la situation est dramatique, mais il faut bouger pour nourrir la famille », fait-elle savoir.
Au niveau de Diamel en proie aux eaux où les déplacements se font à partir de charrettes ou de pirogues, à défaut de patauger, la mobilité relève du parcours du combattant. Tout un dilemme pour les personnes âgées qui éprouvent d’énormes difficultés pour rallier la mosquée qui est ceinturée par les eaux.
Face à la situation, des voix qui en appellent à l’aide les pouvoirs publics flambent sur les réseaux sociaux. « Malgré les nombreuses alertes à l’endroit de l’État pour la mise en place de solutions structurelles, c’est tous les riverains du fleuve qui paient un lourd tribut face à ces inondations », fait remarquer un impacté. Avant de se désoler « qu’au niveau du village de Diamel où le poste de santé est inondé, aucun dispositif sanitaire, de secours ou de déplacement des populations [n’ait été mis en place] ».
3 Commentaires
Quel Sonko croire?
Décidément, le Sénégal est totalement inondé de......
Inspecteur Columbo
En Octobre, 2024 (11:33 AM)Participer à la Discussion