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Politique

«100 jours de ‘Diomaye’», Sonko, fiscalité, inondations… : les notes du maire de Kaolack, Serigne Mboup

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«100 jours de ‘Diomaye’», Sonko, fiscalité, inondations… : les notes du maire de Kaolack, Serigne Mboup
Il a beau avoir affronté le suffrage universel direct, d’abord aux Locales de 2022 (élu à 64%) puis à la présidentielle de 2024 (10e sur 19 candidats), l’édile de la capitale du Sine-Saloum refuse l’étiquette «homme politique», encore moins de choisir un camp entre l’opposition et le pouvoir. «Je reste toujours un homme du développement, un homme du centre. J’ai toujours été comme ça, que ce soit sous Diouf [Abdou, président de la République, 1981-2000], Wade [Abdoulaye, 2000-2012] ou Macky Sall [2012-2024]», rappelle-t-il dans un entretien paru ce vendredi dans L’Observateur et dont nous publions de larges extraits. Le patron du groupe CCBM a aussi abordé la question des inondations et de l’assainissement dans sa ville, tiré le bilan des premiers pas du nouveau régime, évoqué la situation difficile des entreprises sénégalaises et levé le voile sur ses relations avec l’actuel chef du gouvernement. Les intertitres et les exergues sont de Seneweb.

INONDATIONS

Focus sur les marchés. «Comme vous le savez, Kaolack a été épargné ou en tous cas n’a pas été touché par les inondations depuis notre élection à la tête de la mairie, précisément au cours des années 2022 et 2023. Cela grâce à la prise en charge et la mise en œuvre par l’équipe municipale d’un certain nombre de mesures et d’actions préventives. Mais pour cette année, il faut relever que compte tenu du fait que c’est l’État, à travers le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, dirigé par Cheikh Tidjane Dièye, le préfet et les autorités déconcentrées qui ont été les maîtres d’œuvre, la municipalité a préféré concentré ses efforts dans le centre-ville, notamment le marché et ses environs. Pour preuve de la pertinence de notre option stratégique, il n’y a pas eu d’inondation sur ces lieux cités. Aujourd’hui, la mairie, en collaboration avec les services déconcentrés, a pris d’importantes mesures d’actions, en espérant que tout sera réglé sous peu.»

Sabotage. «Comme vous le savez, Kaolack est une ville politique et très politisée. Les acteurs politiques locaux de l’ancien régime s’évertuaient à des actes de sabotage, comme par exemple, l’obstruction des canaux de drainage des eaux de pluie, rien que pour combattre l’équipe de la municipalité. Il y a aussi une sorte de communication malsaine, déshonorante et indigne à laquelle se livrent certains acteurs politiques comme par exemple attendre qu’il pleuve, pour filmer les scènes d’inondation et les publier, au lieu de faire des efforts collectifs pour aider les populations sinistrées. Cela, même le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a pu le constater et déplorer. Mais, il appartient aussi aux populations de veiller à la préservation et à l’entretien de leur cadre de vie en dénonçant ceux qui cherchent à donner une mauvaise image de la ville de Kaolack et de son équipe municipale au lieu de la soutenir. Donc que ce soit à Kaolack ou à Dakar, le combat politicien, les pratiques de politique politiciennes devant des faits naturels graves, devraient cesser.»

14 mesures. «La mairie a déployé de gros moyens à la suite d’une réunion tenue d’urgence sur initiative du maire, en présence du préfet, du colonel-commandant de zone et des corps décentralisés de l’État. A l’issue de cette rencontre, nous avons pris 14 mesures fortes à mettre en œuvre avant le 22 juillet. Je suis convaincu que tout sera fait pleinement et que la ville de Kaolack retrouvera son lustre d’antan comme au cours des deux dernières années où il n’y a pas eu d’inondation.»

ASSAINISSEMENT

Compétence non transférée. «En tous cas, pour ce qui relevait de notre mission, comme le curage des canaux, nous l’avons entièrement et correctement exécuté. L’assainissement n’est pas de notre compétence. Autrement dit, ce n’est pas une compétence transférée, dévolue aux mairies. Kaolack est en retard de 50 ans dans ce domaine et le maire que je suis, qui n’a fait que deux ans à la tête de la municipalité, a réalisé des efforts considérables avec des résultats, là où tous ses prédécesseurs n’ont pratiquement rien fait. Nous ne sommes pas restés les mains croisées. Au contraire, pour cette année, nous nous sommes lancés dans un programme de fermeture des canaux avec l’achat du matériel nécessaire. En gros, à Kaolack, nous avons quasiment, avec ce programme de fermeture des canaux ouverts, fait revenir les travaux publics.»

«Kaolack aux oubliettes». «Pour Kaolack, il faut que l’État débourse des milliards et des milliards pour réussir l’assainissement et réaliser de bonnes routes ; parce que sans de bonnes routes, l’assainissement ne sera pas réussi. Je pense que c’est cela qui devrait être le combat et la plaidoirie des politiciens, activistes et autres, au lieu de chercher à freiner ou à dénigrer ceux qui s’emploient de jour comme de nuit, à faire émerger la ville de Kaolack. Il y a aussi le fait que le gouvernement passé avait relégué Kaolack aux oubliettes, parce que l’on entendait partout dans les autres régions des investissements comme des routes, des hôpitaux… sans citer Kaolack. Le seul grand projet digne de ce nom ici à Kaolack, c’était le cœur de ville que le gouvernement avait entamé sans pouvoir le terminer. Il aura fallu l’intervention d’un privé pour que ledit projet puisse être réalisé. Et c’est ce qui fait la fierté des Kaolackois aujourd’hui.»

100 JOURS DE «DIOMAYE»

Économie et emplois. «On a un bon espoir pour ce début puisque l’on sent une volonté d’imposer la transparence dans tous les actes, mais aussi communiquer, être proches des populations et préserver les ressources de notre pays. Mais en cent jours, on ne peut pas réaliser quelque chose de visible. On ne peut que dresser une feuille de route claire. Et à ce niveau, je les attends dans les secteurs de l’économie et de la création d’emplois.»

«Diomaye»-Sonko. «Ils sont jeunes et leur jeunesse est un atout parce que le Prophéte Mohamed a été envoyé en mission par Dieu à l’âge de 40 ans. Et il se trouve que ce régime est conduit par un duo alors que depuis l’Indépendance, le Sénégal est dirigé par un Président hyper puissant. Donc le duo qu’incarnent le Président Diomaye et le Premier Ministre Ousmane Sonko est un atout qui permettra de développer le Sénégal pendant 10 ou 20 ans avec une croissance soutenue, donc pas de rupture. Rappelez-vous que Senghor avait son programme, puis Abdou Diouf a tout changé. Ensuite Abdoulaye Wade est venu tout chambouler et enfin quand Macky Sall est arrivé au pouvoir, il a lui aussi tout changé. Donc si chaque 5 ans le Sénégal change de trajectoire, cela ne s’accommodera pas avec un développement continu. Mais si eux, ils ont la possibilité de dérouler cette vision, ce projet pour cinq, dix ou vingt ans, cela me rassure fortement.

Création de richesses. «[…] Le gouvernement, à mon avis, devrait activer les leviers qui mènent à la création de richesses et donc d’emplois et de renforcement du pouvoir d’achat. Je vois qu’ils font beaucoup d’effort pour la réduction du train de vie de l’État et surtout des produits alimentaires, mais il est aussi bon d’encourager les entreprises pour la création d’emplois. Moi, en tant que chef d’entreprises, je suis en train de travailler sur beaucoup de projets qui vont générer beaucoup d’emplois particulièrement le Projet de Domitexka qui sera lancé sous peu à Kaolack avec l’appui de la coopération allemande. Ce projet va générer plus de 2000 emplois directs et 2000 emplois indirects. Il y a aussi le projet d’extension du montage automobile, le réseau de distribution de produits alimentaires, le projet de culture du riz… Ce sont ces leviers de créations d’emplois qui nous permettront de consommer localement. Et cela va beaucoup aider à l’atteindre la souveraineté économique ou alimentaire.»

DIFFICULTÉS DES ENTREPRISES

Conjoncture post-Covid 19. «Depuis l’avènement du Covid-19, et les tensions vécues au Sénégal, beaucoup d’entreprises sont en difficulté. Les banques ne les financent plus. Maintenant, c’est au nouveau régime de voir comment booster ces entreprises. Il y a des méthodes et des canaux qui permettent d’arriver à cela. Ça existe presque dans tous les pays. En ce qui nous concerne, nous avions au cours de l’audience que nous avait accordé le chef de l’État, fait des propositions en rapport avec les chambres consulaires, pour dire comment appuyer les PME et le secteur informel par des leviers efficaces. Cela est confirmé dans le rapport de l’ANSD qui dit clairement que les Chambres de commerce et de métier sont des structures d’appui très poches de la population et qui ont réalisé des résultats. Ces structures d’appui existent au Sénégal depuis 1800 et sur l’ensemble des régions du Sénégal. Donc discuter avec le patronat, avec les associations est toujours bon, puisque c’est toujours le secteur privé, mais encourager les chambres consulaires à encadrer les entreprises est encore meilleure.»

Fiscalité. «La pression fiscale, c’est quoi ? Ce n’est pas encourager les entreprises qui ne payaient pas l’impôt, à venir payer cet impôt. Maintenant, par rapport à l’élargissement de l’assiette fiscale, nous, on n’a rien à y dire. Ce que nous déplorons ce sont les redressements fiscaux qui risquent de plomber l’économie, du fait des pénalités lourdes. Comme c’est destiné au Fond commun, cela doit être réglementé au maximum à 10% du montant, que ce soit pour la Douane ou les Impôts. Parce qu’il faut savoir que si un Chef d’entreprise sent que son entreprise est menacée, il prendra la solution de sa fermeture. Et là, ce seront les employés, les banquiers, l’État et enfin la population qui vont perdre. Donc, l’investissement est un risque.»

ENGAGEMENT POLITIQUE

«Ni opposition ni pouvoir». «Je n’ai jamais été un homme politique. Je suis entré en politique pour servir mon pays et sa population, étant donné que dans ce pays, il n’y a que les acteurs politiques à qui on prête oreille attentive. Les autres, ils ne font que subir. Sous cet angle, c’est bon de faire de la politique, autrement dit, recueillir la volonté des populations, proposer des solutions et s’employer à agir pour le bien de la communauté. C’est ça, à mon avis la politique du développement. Je m’y consacre quand il y a des élections des élections pour mieux réussir et mettre en œuvre facilement cette vision, cette volonté. Mais, je n’ai pas de parti politique, je ne milite dans aucun parti politique. Je suis plutôt de la société civile citoyenne. C’est pour cela que j’ai eu en 2010, la confiance des Kaolackois qui m’ont élu à la tête de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture avec un taux de 72% et à la tête de la mairie avec un taux de 64%. Pour la dernière présidentielle, le fait que le Conseil constitutionnel ait accepté mon dossier, a été très encourageant, très motivant par rapport à d’autres qui ont duré dans l’arène politique et qui n’ont pas pu passer le filtre des parrainages. Mieux, sur 19 candidats, le fait que je sois classé dixième a été aussi une bonne entrée. Je reste toujours un homme du développement, un homme du centre qui n’est ni de l’opposition ni du pouvoir. J’ai toujours été comme cela que ce soit Diouf, Wade ou Macky Sall. 
Ousmane Sonko. «On se connait depuis 2009. On a des contacts, des échanges puisque nous avions une vision commune sur le social et l’enseignement religieux. Mais nous n’avons jamais eu des relations politiques encore moins un programme politique commun. Soyons clair, je reste toujours un partenaire de l’État du fait de ma position d’homme d’affaires et de premier magistrat de la ville de Kaolack.»


1 Commentaires

  1. Auteur

    The Therapist

    En Juillet, 2024 (14:36 PM)
    Voici la traduction en français :



    Le maire de Kaolack, bien que participant aux élections, refuse de s'identifier comme un politicien. Il se positionne comme un "homme de développement" et un centriste, évitant de s'aligner avec l'opposition ou le gouvernement. Cette position suggère un désir d'être perçu comme pragmatique et axé sur les résultats plutôt que sur la politique partisane. Le texte souligne des défis importants dans la gestion urbaine, particulièrement concernant les inondations et l'assainissement. Les commentaires du maire révèlent la relation complexe entre le gouvernement local et national dans la résolution de ces problèmes, le sabotage politique et la politisation des problèmes urbains, ainsi que les ressources et l'autorité limitées au niveau municipal pour répondre aux besoins majeurs en infrastructure. Le texte fait référence au nouveau régime (probablement post-élection 2024), indiquant une période de changement politique au Sénégal. La vision prudemment optimiste du maire envers la nouvelle direction, particulièrement le "duo Diomaye-Sonko", suggère l'espoir d'une approche de développement plus soutenue. Le maire souligne la nécessité de créer des emplois, de soutenir les entreprises locales et de développer l'économie. Il met en évidence :

    le besoin de soutien gouvernemental pour les PME et le secteur informel, ainsi que les préoccupations concernant les politiques fiscales et leur impact sur les entreprises.

    Le maire se présente comme une figure non partisane, soulignant son expérience dans les affaires et son accent sur le développement. Ce positionnement pourrait être vu comme une tentative d'attirer une base plus large au-delà des lignes de parti traditionnelles. Il existe une tension claire entre les besoins locaux (comme à Kaolack) et les priorités nationales. Les commentaires du maire suggèrent que certaines régions se sentent négligées par le gouvernement central. Le maire plaide pour une approche à long terme et cohérente du développement, critiquant les fréquents changements de direction avec chaque nouvelle administration. Dans l'ensemble, ce texte offre une vue nuancée de la politique locale au Sénégal, mettant en lumière les défis de la gouvernance, l'interaction entre la politique locale et nationale, et les luttes continues avec l'infrastructure de base et le développement économique. Il révèle également le positionnement complexe des dirigeants locaux qui essaient de naviguer entre les besoins de développement, les réalités politiques et leurs propres ambitions politiques. Nous avons besoin de quelqu'un comme Mboup pour diriger le Sénégal, il a une vision solide.
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