Habib Sy a très tôt commencé la politique. C’est à l’école qu’il intègre les mouvements de contestation. D’ailleurs, en mars 1971, alors qu’il est en classe de 5e, il est arrêté et renvoyé de l’internat, pour des faits de grève.
En 1974, en classe de 1re au lycée Faidherbe de Saint-Louis, l’’’élève rebelle’’ adhère au Parti démocratique sénégalais (PDS).
Arrivé à l’université de Dakar en 1976, il fait partie des étudiants qui ont créé le premier mouvement estudiantin du PDS.
En tant qu’étudiant, il a eu l’honneur d’accompagner Me Abdoulaye Wade lors de sa première campagne présidentielle de 1978.
Il réussit au concours de l’ENAM (École nationale d’administration et de magistrature) en 1981. Il opte pour la section financière. Ainsi, il fera partie de la deuxième promotion des commissaires aux enquêtes économiques.
À l’époque, il était le seul diplômé de l’ENAM (actuelle ENA) qui n’avait pas peur de militer dans l’opposition.
Alors qu’il était en fonction à la Direction du Commerce extérieur, surviennent les événements du 16 février 1994. Six policiers sont tués au cours des manifestations de l’opposition sur le boulevard Général De Gaulle.
Il est placé en détention à la maison d’arrêt de Rebeuss pendant quatre mois et demi, en compagnie de Me Wade et d’autres leaders politiques et religieux, dont Landing Savané, Serigne Papa Malick Sy, Cheikh Tidiane Sy, Papa Oumar Kane, etc. Étant considéré comme un élément dangereux, il est sévèrement puni par les autorités.
Sous la houlette de Me Wade, les détenus des événements du 16 février entament une grève de la faim pour exiger leur jugement ou leur libération.
Au bout de cinq jours de diète, le gouvernement d’Abdou Diouf cède. Ils sont libérés ainsi que les autres détenus politiques.
Après leur libération, Abdou Diouf et Me Wade entament des pourparlers à l’issue desquelles le PDS intègre le gouvernement de majorité présidentielle élargie.
Habib Sy est nommé Directeur de cabinet d’Abdoulaye Wade, ministre d’État auprès du Président de la République.
Auparavant, Habib Sy décline le poste de ministre que Maitre Wade lui avait proposé avec l’accord du Président Abdou Diouf.
Le PDS sort du gouvernement de Diouf en 1998 avec la démission d’Abdoulaye Wade. Ils ont ainsi commencé à préparer les élections législatives de 1998 et la Présidentielle de 2000.
Cependant, le PDS connaîtra de vives tensions après sa sortie du gouvernement. Idrissa Seck et Ousmane Ngom en seront les principaux acteurs. Ce dernier démissionne et crée son propre parti. Maître Wade décide de confier la gestion du parti à Habib Sy, mais celui-ci décline l’offre au motif qu’il doit plutôt l’aider à resserrer les rangs, redresser la situation, plutôt que d'apparaître comme quelqu’un qui profite de la situation pour se faire un nom.
Plusieurs fois ministre
En 2000, l’élection présidentielle consacre l’accession au pouvoir de Me Abdoulaye Wade.
Parmi les cadres du PDS, Habib Sy est celui qui a occupé le plus de postes ministériels au Sénégal.
Il fut administrateur général de la fondation Trade Point. Il est nommé par la suite ministre d’État, ministre de l’Agriculture et de l’Hydraulique en 2004. En février 2006, il devient ministre d’État, ministre des Infrastructures et de l’Équipement, des Transports terrestres et des Transports maritimes intérieurs. Neuf mois plus tard, il devient ministre d’État, ministre des Infrastructures, de l’Équipement et des Transports terrestres. En 2007, il est nommé ministre d’État, ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et des Transports aériens.
Mais pas que. Dans le gouvernement de Souleymane Ndéné Ndiaye, toujours sous le magistère d’Abdoulaye Wade, il sera encore bombardé ministre d’État, ministre de la Fonction publique, de l’Emploi, du Travail et des Organisations professionnelles.
En septembre 2009, à l’issue d’un énième remaniement, Habib Sy est nommé directeur de cabinet du président Wade.
Pendant plus de vingt ans, le candidat à la Présidentielle du 24 mars prochain a occupé les fonctions de secrétaire général de la section communale de Linguère et de la fédération départementale du PDS.
Il a été le seul président de convention régionale de Louga pendant une dizaine d’années et fut élu député sur la liste départementale de Linguère. Mais il n’a pas pu exercer sa fonction de parlementaire, car étant ministre en même temps.
Habib Sy crée sa formation politique qu’il nomme Parti de l’espoir et de la modernité (PEM Yaakaar U Reew Mi) en 2018. Le parti dispose d’un député à l’Assemblée nationale, d’une adjointe au maire de la ville de Dakar, d’un adjoint au maire de Thiès-Ouest et de plusieurs conseillers municipaux, dont la majeure partie à Linguère.
10 Commentaires
Ndank
En Mars, 2024 (16:09 PM)Reply_author
En Mars, 2024 (23:20 PM)La Verite
En Mars, 2024 (17:45 PM)Oumar
En Mars, 2024 (17:59 PM)Heio
En Mars, 2024 (18:56 PM)Senegalrekk
En Mars, 2024 (19:13 PM)Participer à la Discussion