La santé est un secteur bouillant. Elle souffre d’un déficit de ressources humaines, de plateaux médicaux, de la concentration des structures dans la capitale et dans certaines villes de l’intérieur. Plus préoccupant, les soins ne sont pas accessibles à une écrasante majorité de la population. C’est ce dossier qu’a hérité le docteur Ibrahima Sy qui a remplacé le docteur Marie Khemesse Ngom Ndiaye à la tête du ministère de la Santé et de l’Action sociale. Le nouveau ministre de la Santé veut s’attaquer à la prise en charge des urgences. Mais qui est le docteur Ibrahima Sy ?
On peut répondre qu’il n’est pas trop connu bataillon. Il est l’inverse d’autres membres du Gouvernement comme Ousmane Sonko. Il y a peu d’éléments sur le nouveau Ministre de la Santé et de l’Action sociale. D’où la pertinence de dresser son portrait. D’ailleurs ceux qui sont allés très vite en besogne lui ont prêté la fonction de médecin. Il n’en est pas un. En effet, le docteur Ibrahima Sy est Maître Assistant depuis 2017 au Département de Géographie de l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar. Mais, il est humecté dans le domaine de la santé.
Pas nouveau dans le monde de la santé
En tant qu’expert, il a déjà travaillé pour le compte du ministère qu’il dirige aujourd’hui. Ses centres d'intérêt scientifiques concernent l’environnement, le changement climatique, l’épidémiologie spatiale, la santé publique et la santé urbaine. Un si riche parcours surtout dans le contexte de One health (Une seule santé) qui inclut tout l’écosystème. Le tout nouveau patron de la santé a été chercheur associé au Département de recherche pour le développement du Centre de Surveillance Écologique (CSE) à Dakar, au Sénégal. Cela, après son doctorat en géographie de la santé à l'Université Louis Pasteur (ULP) de Strasbourg, en France. S’y ajoute qu’il a travaillé dans le secteur de la recherche en santé. D’abord à l’Université de Strasbourg (UDS), puis respectivement à l’Institut National de Recherche en Santé Publique (INRSP) en Mauritanie, au Centre Suisse de Recherche Scientifique en Côte d'Ivoire (CSRS), à l'Institut Tropical et de Santé Publique Suisse (Swiss-TPH) en Suisse et au Centre de Suivi Ecologique (CSE). Ce n’est qu’après toute cette trajectoire, qu'il rejoint le département de Géographie de l’UCAD en février 2017.
Auteur et co-auteur, Dr Sy a de nombreuses publications dans l’escarcelle
Dans le domaine de la recherche, il est l’auteur de plusieurs publications. L’actuel ministre de la Santé est auteur et co-auteur de nombreuses publications et rapports dans les domaines de l'environnement, du changement climatique, de l’épidémiologie spatiale et de la santé publique. Il est membre de l'Association internationale d'écologie et de santé (IAEH) et évaluateur pour de nombreuses revues scientifiques. Il siège dans des comités de lecture. Dr. Ibrahima Sy a aussi travaillé depuis plus de 13 ans en qualité d’expert international dans les domaines de l’environnement, du climat et de la santé auprès de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Fonds Mondial pour le Paludisme, le VIH-Sida et la Tuberculose, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), l’Agence Française de Développement (AFD),Save The Children International (SCI) et le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale (MSAS), etc.
Un professeur assidu
Le passage du docteur Sy à l’Université restera une tache indélébile. Les étudiants se souviennent encore d’un « homme attentionné, plein d’affection, et surtout soucieux de son travail ». « J'ai rencontré Ibrahima Sy en 2018. Il nous enseignait alors la géographie de la santé. L'année suivante, il m'a encadré en Master 2. Je retiens un homme assidu. Il ne manquait presque jamais de cours. Parfois, lorsque les étudiants de l'UCAD étaient en grève, il nous emmenait à l'ENEA sur la route de Ouakam. Il est charitable et altruiste » témoigne El Hadji Ibrahima Faye, journaliste-écrivain. Il souligne que Dr Sy est également un redoutable pédagogue. « Son cours sur la gouvernance de la santé était vraiment attendu par les étudiants. On sentait qu'il maîtrisait parfaitement la carte sanitaire du Sénégal. Pour les projets mémoire et les mémoires, il n'hésitait jamais à encourager les étudiants à donner le meilleur d'eux-mêmes », raconte El Hadji Ibrahima Faye qui ajoute qu’il accueillait volontiers les étudiants dans son bureau de travail au CSE pour corriger leur mémoire. « Je ne le connais pas, il ne s’est jamais emporté devant les étudiants. Il nous expliquait souvent l’état des structures sanitaires du Ferlo et des zones reculées du Sénégal. Je lui conseille d’être serein. Le secteur de la santé est très complexe. Les problèmes n’en manquent pas. Je l’invite à une gestion inclusive.
Un des rédacteurs du programme Jotna en 2010 et du Programme Diomaye Président
Le docteur Sy était jusqu’à sa nomination comme ministre de la santé quasi-anonyme. Pourtant, il milite depuis 2017 au parti Pastef dans le département de Podor. Ismaïla Wone, coordonnateur départemental de Pastef Podor « a connu le ministre Sy en fin 2017 lorsqu'en tant qu'universitaire, il a rejoint le parti ». C’est d’ailleurs le Président Diomaye Faye qui le lui a présenté. « Nous sommes du même département » dit-il. D’ailleurs, le coordinateur estime que sa nomination s'inscrit dans l'ordre normal des choses. En 2019, déjà renseigne-t-il, le ministre a fait partie de ceux qui ont rédigé le programme Jotna de Ousmane Sonko sur la partie environnement et santé. Et la version retouchée du programme Diomaye président.
Trop timide pour un politicien
Le docteur Sy est timidité déconcertante en politique. Pendant sa prise de contact avec certains des services de son département, les indiscrétions ont surtout parlé de sa timidité avant de vite lui accorder le bénéfice du débutant. Mais le coordinateur du département de Podor confirme. « Nous avons un lien très étroit. Nous parlons quasiment tous les jours au téléphone. Il y a une grande complicité entre nous. Sa modestie me fait même oublier qu'il est plus âgé que moi. Brillant, simple et très poli, peut-être même trop poli, trop timide, trop correct, c’est peut-être un obstacle en politique mais il fera un bon manager parce que très structuré et surtout très méthodique » témoigne-t-il. Toutefois, il reconnaît que l’homme ne badine pas avec les responsables du parti et surtout avec les principes. « C’est un homme loyal et serviable. Je vous dirai que, tous les mois que son excellence a été en prison, chaque semaine, il passe me prendre à mon lieu de travail pour aller lui rendre visite. Je rappelle qu'il travaille de manière transversale sur beaucoup de questions liées à la santé, Géographie santé environnement, santé épidémiologie. Il est vraiment dans son domaine. C’est un excellent profil pour ce ministère » dit-il. En attendant, le temps fera le vrai profil du ministre de la santé…
23 Commentaires
Dieng
En Avril, 2024 (09:54 AM)Ner
En Avril, 2024 (10:00 AM)Salif Diallo
En Avril, 2024 (10:17 AM)Salif Diallo
En Avril, 2024 (10:17 AM)Reply_author
En Avril, 2024 (10:57 AM)Reply_author
En Avril, 2024 (14:47 PM)Accouchements à Dos D'ânes
En Avril, 2024 (18:13 PM)Reply_authorhamidou
En Avril, 2024 (19:55 PM)🤠
Youssou Mbargane
En Avril, 2024 (09:56 AM)Depuis Zeng notre bled a dépassé ces konneries.
Senegal
En Avril, 2024 (10:46 AM)Reply_author
En Avril, 2024 (00:39 AM)Moulaye
En Avril, 2024 (10:51 AM)Reply_author
En Avril, 2024 (12:52 PM)Le personnel est une vraie nébuleures, beaucoup de personnes émargent au budjet et sont inconnus. C' est le résultat du népotisme et de privilèges offerts à des copains , syndicalistes, politiciens.
Le changement systèmique commence par la maitrise des effectifs de la santé. Il faut déployer une ruse de sioux pour avoir un tableau fiable, cela peut se faire par un audit rigoureux des effectifs de la santé. C'est le point de départ pour des changements durables.
Une fois les effectifs connus, il y'aura inévitablement des réductions qui pourront se faire sur la base de compétences et mérites.
Dr
En Avril, 2024 (12:28 PM)A Chacun Son Domaine
En Avril, 2024 (12:15 PM)Corro
En Avril, 2024 (13:12 PM)Ces médecins, ne demandent rien à l’état, ils veulent juste exercer leurs métiers à titre privé, entreprendre, investir, soigner les sénégalais en créant bien sur des emplois pour les jeunes diplômés de la santé.
Seulement , au lieu de les encourager en tant qu’investisseur et créateur d’emploi , le ministère à travers des lourdeurs administratifs retarde la délivrance du papier ( un arrêté ministériel) qui doit leurs permettre de démarrer leur activité.Les procédures d'instruction de nos dossiers sont longues , et lourdes financièrement : avant de démarrer l’instruction de ton dossier , on te demande d’engager d’abord des charges financières fixe et d’attendre la réponse du ministère. Ces charges sont : La location, le recrutement du personnel soignant avec des contrats, les impôts, les charges sociales des employés (qui sont chez eux). L’attente peut durer des mois voir plus d’une année, pendant toute cette attente : il faut payer la location, les salaires, les impôts (location et IS revenu des employé engagés), les charges sociales. Et au bout du compte, en cas de rejet : on perd tout l’investissement (des millions) et on recommence !!!!!!
Comment le Sénégal pourra avancer, si pour investir et créer des emplois, on doit subir tout cela !!!!
Pourquoi l’administration de la santé met autant de temps pour répondre à un citoyen sénégalais qui veut investir dans son domaine de compétence, qui en fait la demande, si oui ou non ,il en a l’autorisation.Nous avons vraiment de l’espoir avec le changement prôné par le PROJET de PASTEF
Jean
En Avril, 2024 (13:16 PM)Iso
En Avril, 2024 (13:49 PM)Fais attention aux directeurs généraux de Marie khemesse, ils vont finir par t'avoir.
Connaisseur
En Avril, 2024 (14:26 PM)Reply_author
En Avril, 2024 (14:44 PM)Reply_author
En Avril, 2024 (15:35 PM)Plainhuman
En Avril, 2024 (16:51 PM)Impossible de constituer un Gvmt sans qu'il y ait un fils de Fouta. Cette région est le berceau du Sénégal n'en déplaise aux aigris haineux....
Reply_author
En Avril, 2024 (17:24 PM)Pour ton enseigne tes ploucs ne termineront même pas leur mandat.Somnoler dans les mosquées woooyyy 🤣🤣🤣!!
Gherté
En Avril, 2024 (19:35 PM)Reply_author
En Avril, 2024 (11:12 AM)Diagne Nar
En Juillet, 2024 (10:27 AM)Participer à la Discussion