Le débat sur la question de la monnaie se poursuit après que Khalifa Sall a dit exprimer son souhait de voir l'UEMOA être renforcée. Pour le leader et candidat de la coalition Taxawu Sénégal, « une monnaie forte a pour conséquence une économie solide et fait marcher le tourisme ». Khalifa Sall en veut pour preuve le fait que « les pays les plus grands, ce sont les pays qui s’unissent pour avoir une monnaie commune ».
Un argumentaire battu en brèche par le parlementaire Guy Marius Sagna. Le député qui bat en ce moment campagne pour la coalition Diomaye 2024, est convaincu que « la monnaie n'a pas besoin d'être "adossée" à quelque chose, que cela soit le "tourisme" ou autre chose ». « Le président Khalifa doit aussi se souvenir qu'il y a moins de 7 % de la population mondiale qui évolue dans une union monétaire (pays souverains qui partagent une monnaie unique émise par une banque centrale commune) donc être dans l'UEMOA ne veut rien dire dans l'absolu », a-t-il poursuit.
Pour Guy Marius Sagna, Khalifa Sall « semble dire que la zone euro est un de ses modèles » alors que des personnalités politiques ont, pendant longtemps, fustigé l’euro. Il rappelle ainsi, dans un communiqué parvenu à Seneweb, les propos de Georges Roux de Bézieux, vice-président du MEDEF et Louis Gallois.
« Louis Gallois : "pour faire simple, l'euro fort renforce les forts et affaiblit les faibles". Or le projet panafricain de SONKO, de DIOMAYE et de la Coalition DIOMAYE Président n'est pas d'affaiblir le Sénégal en faveur d'un ou d'autres pays ni d'affaiblir les autres au service du Sénégal. Mais plutôt de renforcer, protéger tout le monde et assurer la prospérité et la souveraineté à l'Afrique entière. « Georges Roux de Bézieux, vice-président du MEDEF : "On peut être pro-européen et dire que l'euro trop élevé est un handicap pour les exportations". »
Guy Marius Sagna fait aussi appel à une déclaration de l’ancien président français, Nicolas Sarkozy. "En 2006, Nicolas Sarkozy, candidat à l’élection présidentielle, fustigeait un « euro fort » : « La surévaluation de l’euro par rapport au dollar est une erreur économique grave. […] Continuons comme cela et on ne pourra plus fabriquer un seul Airbus en Europe parce que le dollar sera si bon marché qu’on ira les faire fabriquer aux États-Unis », déclarait-il. Avant d’ajouter : « Il n’y a pas un pays au monde où la monnaie ne soit pas un instrument de politique économique au service de la croissance et de l’emploi », nous informaient Ndongo Samba Sylla et Fanny Pigeaud dans un livre que je conseille à tous les panafricains souverainistes ».
Après ces rappels, le parlementaire se pose des questions sur la position de Khalifa Ababacar Sall par rapport au franc CFA. « Le candidat Khalifa ne défend-il pas le maintien de l'occupation monétaire de nos pays par la France ? Le candidat Khalifa ne défend-il pas ainsi les intérêts de la France et des entreprises du CAC 40 pour le maintien de l'UEMOA et de la colonisation monétaire de nos pays par la France contre le Sénégal et les Sénégalais ? »
Le parlementaire finit dans son communiqué par évoquer les motivations qui poussent son candidat Bassirou Diomaye Faye à vouloir rompre avec le CFA.
La monnaie que propose le candidat sera d’après Guy Marius Sagna un « instrument de politique économique au service du peuple sénégalais ». « Si d'autres pays sont prêts à sortir de l'exploitation monétaire pour ériger une monnaie au service de plusieurs peuples et pas de l'impérialisme, nous sommes preneurs », lance-t-il tout en poursuivant : « Diomaye président est pour une monnaie qui ne facilite pas les importations et qui ne contribue donc pas ainsi à la forte mortalité de nos PME qui est de 54% avec et à cause - en partie - du franc CFA. DIOMAYE PRÉSIDENT est pour une monnaie qui met suffisamment de crédit à la disposition de nos paysans, de nos éleveurs, de notre patronat...ce qui n'est pas le cas du franc CFA. DIOMAYE PRÉSIDENT est pour une monnaie qui permet de lutter efficacement contre le chômage. Le franc CFA fait tout le contraire. »
Le rêve d’une monnaie propre serait donc réalisable et Guy Marius Sagna donne l’exemple du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie ou même des Seychelles. « Ils ont leur propre banque centrale qui émet la monnaie nationale en régime de change flexible. Les taux d'intérêt directeurs sont parmi les plus faibles au monde. Les Seychelles font partie des pays les plus riches du continent africain », a-t-il fait savoir.
21 Commentaires
Ibou
En Mars, 2024 (14:23 PM)Moi
En Mars, 2024 (16:50 PM)Quantbusiness
En Mars, 2024 (17:24 PM)Xnox
En Mars, 2024 (14:25 PM)À part des discours creux c'est très creux.
Toutes les monaies ouest africaine se sont dépréciées face au FCFA allez savoir le pourquoi... Abdoul Mbaye avait raison le débat sur le FCFA est un faux débat, si c'est le nom qui vous dérange eh ben changeons le nom. Encore une fois je répète: on ne gère pas un pays comme on gère un petit quartier.Le panafricanisme c'est bien mais un panafricanisme d'égo est une connerie.
Ass
En Mars, 2024 (14:35 PM)Il faut bien réformer le FCFA, rendre la banque centrale plus autonome pour pouvoir profiter du levier monétaire. Mais nous devons rester dans l'intégration.
le pire avec ces annonces à la con, la monnaie va perdre sa valeur car ceux qui ont de l'argent vont par anticipation transformer les CFA en devises
Reply_author
En Mars, 2024 (15:48 PM)Juste relever quelques bêtises de Guy Marius Sagna dans ses propos :
- - Comparaison n’est pas raison : Vouloir comparer le Sénégal avec un pays européen relève de l'absurdité car ce n'est ni le meme environnement, ni le meme contexte.
- Le plagiat ne reflete pas la même réalité : évoquer les citations des hommes politiques européens dans un contexte occidental pour le plaquer aux réalités sénégalaises et africaines relève de l'absurdité.
- - Entre une monnaie flottante et une monnaie fixe il ya difference : La phrase de Sarkozy reprise par notre "nouveau économiste" Guy Marius Sagna fait beaucoup plus allusion aux inconvenients d'une monnnaie fixe forte par rapport à une monnaie flottante. Et encore une fois, ce n'est pas le meme contexte que le Sénégal.
- - Les professions de foi sont différentes de la réalité, de la faisabilité et des mécanismes de mise en œuvre : entre vouloir et pouvoir, il ya gros fossé qu'il faudra franchir. Guy Marius dit que Diomaye veut développer le Sénégal au travers d'une monnaie locale mais il n'a pas dit l'ESSENTIEL, c'est à dire le COMMENT et MECANISMES à mettre en oeuvre???? Donc c'est un discours creux et pompeux.
- - Enfin, dans les pays comme le Maroc, la Tunisie et les Seychelles, un certain Guy marius sagna ne pourra jamais exister ou serait déjà mort car il n’ya pas trop de démocratie (ou libertinage) et de bordel comme au Sénégal. Comme quoi le développement nécessite une certaine discipline, une certaine autorité, une certaine rigueur dans le travail et un certain respect des Institutions, ... ETC. Malheureusement, nous ne pouvons pas retrouver tous ces préalables dans ce Guy Marius SAGNA et ses camarades de parti, le PASTEF.
Mor
En Mars, 2024 (14:36 PM)Gms Doucement
En Mars, 2024 (14:41 PM)Ce que Guy est totalement faux , une monnaie bien struturée a besoin d'être adossée soit à secteur (primaire, secondaire ou tertiaire) fort avec une certaine maitrise de l'inflation ou bien de la déflation. La force ou la faiblesse d'une monnaie repose ainsi sur les offres et demandes de monnaie sur le marché des changes. C'est la raison pour laquelle la confiance accordée à une monnaie au niveau international peut également être considérée comme un indicateur de force ou de faiblesse.
Xorom-sukeur
En Mars, 2024 (14:50 PM)Khaliss
En Mars, 2024 (15:35 PM)Tout ça pour faire les "sachants" alors qu'on a rien dans le crane! Le marché vous attend,et malheureusement ce sont les populations qui vont souffrir. Ces politiciens (nouveaux) ne vont rien sentir puisqu'ils auront bien rempli leurs..poches avant! Attendons rek...
Quantbusiness
En Mars, 2024 (15:53 PM)Il ne donne que des mauvais exemples. La plupart des pays en Afrique qui ont leur propre monnaie ont connu de troubles caracterisees par une volatilite extreme de leure monnaie et une inflation galopante. Meme le Nigeria qui a une taille economique beaucoup plus eleves et des reserves de devises significatives. C'est encore pire avec des pays qui sont comparables avec le Senegal comme le Ghana ou la Gambie. Cette derniere a connu des periodes ou le taux d'inflation etaient de plus de 53%, 23% ...etc. Il faut se preparer a une aventure avec le Pastef au pouvoir.
Quantbusiness
En Mars, 2024 (16:11 PM)Bill
En Mars, 2024 (15:53 PM)On en a marre de ce système (politicards, affairistes et profitards qui jouent tout le temps la belle partition de la France.
Vive la coalission Diomaye Président.
Moussa
En Mars, 2024 (16:10 PM)Quantbusiness
En Mars, 2024 (16:49 PM)Je doute fort bien des connaissances de monsieur l'honorable depute ou depite (looooool) excellence Guy Marius Sagna aka Mohamed le nouveau musulman.
Bill
En Mars, 2024 (16:20 PM)Ce qui est bizard au Sénégal, c que tous les détenteurs de licences ou de masters de Sc éco se croient économistes, ceux de droit se diront Juristes, constitutionalistes, etc;
Té so liré sen mémoires yi diomi.
Nianthio
En Mars, 2024 (19:18 PM)Arrêtez vos conneries et vos rêves. Où en êtes vous avec la monnaie du sud?
Ce débat c'est un débat d'experts qui mérite d'être débattu avant les élections pour que les gens soient informés des avantages et des inconvénient et les caractéristiques de chaque choix mais venir ici nous faire étalage de citations c'est pas ce qu'on attend.
De wakhé kham kham té bayi wakh sa khalate bi
Enchaîné
En Mars, 2024 (20:33 PM)N'ayez pas peur mes frères, soyez courageux. Demain nos enfants et arrières petits enfants parleront de nous comme des héros. Ensemble nous pouvons devenir meilleur.
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