« Nous voyons le bout du tunnel, mais nous devons rester vigilants », prévient l’universitaire Felwine Sarr sur Sud FM, ce dimanche. Analysant les racines profondes de cette crise politique qui a retenti aux quatre coins du monde, le directeur de l’UFR Crac (Unité de formation et de recherche des civilisations, religions, art et communication) de l'UGB n’y est pas allé avec le dos de la cuillère.
Selon lui, « le régime du président actuel (Macky Sall, NDLR) a défait les institutions, il les a affaiblis, les a attaqués et a entravé leur fonctionnement. Les exemples sont légion. Ce n’est même pas nécessaire de revenir là-dessus ».
« On a tous suivi, ces deux dernières années, les différents épisodes où l’État de droit a refusé de se soumettre au droit. Le politique a tenté de capturer les institutions et il n’a pas totalement réussi. Les institutions se sont rebiffées et ont joué le rôle qu’on attendait d’elles. C’est peut-être cela un des éléments à retenir de cette crise qui n’est pas encore finie. Nous sommes à une étape importante », rembobine-t-il.
C’est l’une des premières leçons, parmi tant d’autres, à tirer d’ailleurs de cette sombre page de l’histoire de la démocratie sénégalaise sont multiples. Il faudra, estime-t-il, « faire en sorte d’autonomiser les institutions, les rendre indépendantes des tentatives de capture et les faire incarner par des personnes qui sont de profonds démocrates et qui ont le sens de leur rôle historique dans l’équilibre de la nation et dans son destin ».
Mieux, plus qu’une simple autonomisation, l’enseignant-chercheur et philosophe ajoute : « Une fois que la crise sera derrière nous, il faudra mettre en place des mécanismes pour refonder et renforcer nos institutions ». Cela prendra du temps, d’après M.Sarr, mais ça reste une impérieuse nécessité pour la consolidation de la démocratie sénégalaise qui a chancelé dernièrement.
« Renouveler les imaginaires du politique », une urgence
Cette crise, poursuit Felwine Sarr, a également permis de voir les limites des partis politiques traditionnels ‘’qui sont réelles’’. « Elle a permis de voir le désir de renouvellement du politique, de la manière dont on envisage la politique. Peut-être que l’un des chantiers pour nous c’est de renouveler les imaginaires du politique. Comment on fait la politique ? Que signifie s’engager en politique ? Quelles sont les attentes ? Comment on crée un lien de confiance ? », souligne-t-il.
Selon lui, « il y a certains types de vieilles pratiques qui ont eu cours durant de longues années, elles se sont essoufflées et ont montré qu’elles ne répondent plus aux aspirations des Sénégalais ».
Elle (la crise) dévoile, en outre, l’urgence de changer la nature du régime et de mettre fin à l’hyper présidentialisme « extrêmement fort » qui finit par impacter toutes les autres institutions. « Cela vient de notre histoire politique. On se souvient tous de la crise de 1962 qui opposait Mamadou Dia au président Léopold Sédar Senghor. Une crise qui est du fait qu’il y avait deux têtes dans l’Exécutif. Pour éviter ce genre de crise institutionnel, lors de la Constitution de 1963, on a donné des pouvoirs forts au président de la République. Ce dont on s’est rendu compte dans le temps, c’est que ces pouvoirs sont devenus exorbitants et l’on doit les rééquilibrer », argue-t-il.
Monsieur Sarr est d’avis que le président de la République doit avoir les pouvoirs pour remplir sa mission, mais il ne doit pas être « l’absolu maître du jeu ». « Il n’est ni un empereur ni un roi. Il ne doit pas être celui qui tient par sa main fragile et périssable le destin de la nation », persiste-t-il.
Par conséquent, pense l’auteur d’"Afrotopia", « réduire les pouvoirs du président de la République, les ramenés à leur juste mesure est un chantier que nous devons engager. Il doit y avoir des contrepouvoirs qui régulent l’absolu du pouvoir, lui fixer une limite ».
14 Commentaires
Nianthio
En Février, 2024 (15:19 PM)Reply_author
En Février, 2024 (15:42 PM)-Ministère intérieur gnou def bam neutre bagna far fénn.
-Élections yi gnikoy organisé nekk gnou neutre té président bagna tici am bénn sagn sagn.
-Dolél justice bi ba président dautouko mana utiliséti dici khékh ay adversaire.
-Lepp louy andi conflit d'intérêt gnou dàq ko
-Wagni bou bakh pouvoir ak privilège yi gnii diokh politicien yi ndakh gnoom dangay leen koy diokh pour gnou liguéyal ci askan wi gnou walbatikou diko khékhé
Amsa
En Février, 2024 (17:50 PM)Beau Gars
En Février, 2024 (15:27 PM)Eutou Rewmi
En Février, 2024 (17:57 PM)Ils vont sortir des contributions pour essayer de consoler leur Maitre.....ces laudateurs....ces malhonnetes. Le peuple est fier de votre engagement pour un Senegal, libre et democratique.
Saf Sap
En Février, 2024 (20:15 PM)Mbis
En Février, 2024 (02:43 AM)Participer à la Discussion