Le président Bassirou Diomaye Faye a jugé possible jeudi à Bamako et Ouagadougou une réconciliation entre la Communauté des Etats ouest-africains et les trois pays du Sahel qui ont rompu avec la Cedeao sous la conduite des juntes qui les dirigent.
M. Faye, investi en avril, s'est rendu jeudi chez le voisin malien avant d'atterrir au Burkina Faso, effectuant sa première visite dans deux des trois Etats qui, avec le Niger, ont annoncé en janvier leur sortie de la Cedeao, l'accusant d'être inféodée à l'ancienne puissance coloniale française et de ne pas les avoir assez soutenus contre le jihadisme.
Les trois pays ont formé l'Alliance des Etats du Sahel (AES) et fondé une force antijihadiste conjointe.
M. Faye a dit avoir longuement parlé de la Cedeao avec le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta. La position malienne, "quoique rigide, n'est pas totalement inflexible", a-t-il dit à la presse au côté du colonel Goïta.
La Cedeao est "très malmenée", mais "nous ne devons pas nous résigner et dire qu'on ne peut plus rien faire. Il y a des difficultés, il faut parler aux uns et aux autres et les comprendre et à partir du niveau de compréhension et des écarts de position, voir ce qu'il est possible de bâtir à partir du socle qui est existant", a-t-il dit.
"Je ne désespère pas de voir la Cedeao repartir sur des bases nouvelles qui nous évitent la situation que nous traversons aujourd'hui", a-t-il dit sans préciser la forme d'une éventuelle réconciliation.
Il avait dit vouloir faire revenir au sein de la Cedeao ces trois pays.
M. Faye a cependant assuré ne pas être venu à Bamako en tant que "médiateur de la Cedeao", mais pour une "prise de contact" qui l'a conduit dans plusieurs autres pays ouest-africains auparavant. "Je ne suis mandaté par aucune instance de la Cedeao", a-t-il insisté.
Arrivé au Burkina dans l'après-midi, M. Faye a été accueilli à Ouagadougou par le chef du pouvoir militaire, le capitaine Ibrahim Traoré.
Les relations entre ce pays et la Cedeao ont également été évoquées. "Je comprends aujourd’hui que les positions soient quelque peu figées, mais je perçois dans chacune de ces positions une fenêtre d’ouverture qui permet de nouer un fil de dialogue", a déclaré le président sénégalais, cité dans un communiqué du pouvoir burkinabè.
Selon la même source, M. Faye a affirmé "l'engagement" de son pays "aux côtés" du Burkina. Les deux Etats souhaitent "raffermir" leurs "relations", notamment sur "le plan commercial", selon ce texte.
5 Commentaires
Karim-usa
En Mai, 2024 (07:13 AM)Reply_author
En Mai, 2024 (08:56 AM)Bathie
En Mai, 2024 (10:53 AM)Si cette dépendance change, si l'Afrique de l'ouest coupe le cordon avec cet ancienNeo colon, les choses sérieuses reprendront, mais sinon, le Sénégal travaillera en synergie avec AES et bâtira avec eux des projets économiques ambitieux. Les infractuctures (Trains, Ports et autoroutes, énergies etc) d'abord et la transformation des ressources naturelles ensuite.....
Si AES et Sénégal décidaient de construire un train à grande vitesse, le Niger diversifier ait ses services portuaires et ne dépendrait plus du Bénin avec son bas talon...
Vive les retrouvailles africaines!!
Le Mali a besoin du Sénégal comme continuité et le Sénégal, du Mali comme interland....
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