La superpuissance que constitue la Chine est lourdement mise à l’épreuve. Elle est éprouvée aussi bien aux plans économique et diplomatique que sanitaire et politique. Et le monde qui jusqu’ici la regardait en spectateur, a fini de trouver amusant les scènes de quarantaines qui ont fini de couper une région entière du reste de la planète.
Il y aura un avant, et un après-coronavirus. La Chine se relèvera de suite si elle ne risque de mettre longtemps à pallier l’immobilisme qui la cloue au sol, née des conséquences d’une «mal-bouffe» qui asphyxie son économie et confine ses citoyens à domicile. Construire un hôpital en 10-12 jours est un record battu par les autorités chinoises qui ont fait montre d'une détermination à limiter le foyer de contagion de ce qui est communément appelé Covid-19. Les mesures drastiques mises en place par Pékin pour contenir l’épidémie de type SRAS témoignent à la fois de sa capacité à gérer une crise en interne mais aussi de sa propension à éviter l’embrasement au plan régional voire mondial. Mais sur ce dernier point, la propagation à une vitesse grand V du virus laisse aisément deviner que le géant aux pieds d'argile est alité. Il tousse, il éternue mais il tient bon. Sauf qu’il a fini de contaminer le reste de la planète au point de faire muter l’épidémie de coronavirus en probable pandémie avec ses conséquences fâcheuses sur l'économie globale.
Connue pour sa dictature de la pensée unique, la Chine s'échine si bien que mal à porter l'estocade. Elle aurait sans doute gagné du temps, si et seulement si ses autorités avaient pris au sérieux l’alerte alors lancée par le médecin Li Wenliang, lui-même emporté par un virus sur lequel il avait alerté avec ses pairs, sans être entendu. En effet, Pékin avait royalement ignoré, en mars 2019, les alertes lancées dans la revue internationale Viruses par quatre scientifiques chinois de l'Institut de virologie de Wuhan et de l'Académie des sciences chinoise de Pékin. Une décision qui aujourd'hui, a mis en danger la vie de milliers de personnes en Chine mais aussi à travers la planète.
A l'heure où Paris, Berlin et Madrid scrutent les airs et les frontières à la loupe, la Botte, elle, expérimente déjà les quarantaines jusqu'ici propres à la ville de Wuhan, épicentre du coronavirus. Au Sénégal, la polémique sur le rapatriement d'une dizaine de compatriotes bloqués à Wuhan s’est estompée devant la multiplication des foyers de contagion. Le système de santé sénégalais avait fait ses preuves à l’époque d’Ebola, certes. Mais Corona, ce n’est pas Ebola et l’on imagine mal notre pays réussir à contrer Corona, là où un géant comme la Chine piétine, là où des pays européens assistent, impuissants, à l’infiltration sur leur territoire du 'péril jaune'. Pour dire que ceux qui demandaient à l’Etat du Sénégal de procéder au rapatriement immédiat des 13 Sénégalais de Wuhan, devraient pousser leur logique pour demander aussi le rapatriement de plus d'une dizaine de milliers de Sénégalais établis en Lombardie, une région nouvellement affectée par le virus-tueur. C’est cela aussi la responsabilité, au-delà d’une émotion somme toute compréhensible.
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