Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a dissous, hier jeudi, l’Assemblée nationale. Retour sur les temps forts qui ont marqué cette XIVe législature.
L’élection législative de 2022 a été marquée par une forte concurrence entre la majorité présidentielle et l’opposition. Le contexte politique était déjà explosif, notamment à cause de la préparation des élections présidentielles de 2024 et des mobilisations populaires contre le régime de Macky Sall.
Listes invalidées
Plusieurs listes de candidatures, aussi bien de la majorité que de l’opposition, ont été invalidées par le Conseil constitutionnel, entraînant une vague de protestations :
La coalition Yewwi Askan Wi (YAW), dirigée par des leaders comme Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Barthélemy Dias, a vu sa liste nationale des titulaires rejetée pour des raisons administratives. Le Conseil constitutionnel a invoqué des erreurs dans le dépôt des candidatures, notamment des incohérences dans la désignation des titulaires et suppléants sur la liste. Cela signifiait que YAW ne pouvait pas présenter de candidats sur la liste proportionnelle.
La coalition présidentielle d’alors Benno Bokk Yakaar a également fait face à une invalidation de sa liste nationale des suppléants. Là encore, des erreurs administratives ont été signalées par le Conseil constitutionnel, ce qui a empêché la coalition présidentielle d’avoir des suppléants pour sa liste nationale.
Cette situation a suscité de vives réactions et des tensions dans le pays. L'opposition, notamment Yewwi Askan Wi, a dénoncé une manœuvre politique pour limiter leur représentation à l’Assemblée nationale. Des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes, certaines dégénérant en violences.
Du côté de la majorité, l'invalidation de la liste des suppléants a été perçue comme une perte stratégique, bien que moins importante que celle de l’opposition, puisque BBY conservait ses titulaires sur la liste nationale.
Malgré ces invalidations, les élections ont eu lieu en juillet 2022. L’absence de la liste titulaire de Yewwi Askan Wi pour le scrutin proportionnel a eu un impact sur la répartition des sièges, mais la coalition de l’opposition a tout de même réussi à obtenir un nombre significatif de sièges à l’Assemblée, aboutissant à un parlement plus fragmenté et un affaiblissement de la majorité présidentielle.
Douloureuse installation des députés
La nouvelle configuration imposée par les résultats du scrutin a créé une situation de quasi-égalité entre les deux blocs, ce qui a préparé le terrain pour une session d’installation particulièrement disputée.
L’un des points les plus sensibles de cette séance était l’élection du président de l’Assemblée nationale. Ce poste est crucial, car il définit le contrôle de l’agenda parlementaire. BBY, la coalition au pouvoir, a proposé le député Amadou Mame Diop comme candidat pour le poste de président de l’Assemblée, alors que l’opposition, notamment YAW et Wallu Sénégal, contestait cette nomination.
L’opposition voulait imposer son candidat et dénonçait une manœuvre pour conserver le contrôle de l’institution malgré une perte de popularité de la majorité. Les députés des deux camps se sont affrontés sur la procédure, chaque camp accusant l'autre de vouloir contourner les règles parlementaires.
Ce qui fait que la séance d’installation s’est rapidement transformée en une série d’affrontements verbaux et physiques entre députés. Des bagarres ont éclaté dans l’hémicycle, perturbant le déroulement de la séance. Les députés ont échangé des insultes, des menaces, et dans certains cas, en sont venus aux mains, créant une ambiance chaotique. Le député Guy Marius Sagna s’est fait remarquer en s’emparant de l’urne de vote.
La tension était telle que la gendarmerie a dû intervenir à plusieurs reprises pour tenter de rétablir l’ordre dans l’hémicycle. Cet incident est particulièrement notable, car l’intervention des forces de l’ordre dans un parlement est rare et reflète la gravité de la situation. L’opposition a fait obstruction aux débats, utilisant des stratégies comme le blocage physique et des interruptions répétées. L’élection du président de l’Assemblée a dû être retardée de plusieurs heures en raison de ces incidents.
Malgré ces protestations, le candidat de la majorité, Amadou Mame Diop, a finalement été élu président de l’Assemblée nationale. Il a remporté 83 voix, tandis que l’opposition, divisée sur la stratégie à adopter, n’a pas pu imposer son candidat. L’élection de Diop a été critiquée par l’opposition, qui l’a considérée comme un résultat d'une manœuvre politique visant à maintenir le contrôle de l’Assemblée malgré la quasi-parité des résultats électoraux.
Quasi-cohabitation
Les dernières élections législatives ont abouti à une répartition très serrée des sièges à l’Assemblée nationale. La coalition Benno, traditionnellement dominante (82 sièges contre 125 précédemment), a perdu de nombreux sièges par rapport aux élections précédentes, en raison de la montée en puissance des coalitions d’opposition Yewwi Askan Wi (YAW) et Wallu Sénégal (80 sièges).
Cette fragmentation est à l’origine d’une quasi-cohabitation. L’opposition a utilisé sa force parlementaire pour tenter de bloquer certains projets de loi présentés par la majorité, obligeant le gouvernement à faire des compromis. Ce climat de confrontation a compliqué l’adoption de certaines réformes et la gestion des priorités nationales.
Toutefois, l'intercoalition Yaw-Wallu s’est finalement effritée et même Yewwi a volé en éclats suite à des divergences politiques entre Pastef et Taxawu Sénégal. Ce qui fait que presque tous les votes ont été favorables à Bby.
10 Commentaires
Danger
En Septembre, 2024 (16:28 PM)Reply_author
En Septembre, 2024 (17:15 PM)Patriote
En Septembre, 2024 (17:25 PM)Qui ne se souvient pas des urnes enlevées, des micros cassés,des invectives et autres violences comme l'agression de Amy Diop Gnibi?
Nous vivons tous au Sénégal et la plupart des députés ne nous sont pas inconnus, ceux de l'opposition comme ceux du pouvoir.
En quoi les députés de Yewi sont-ils supérieurs à leurs collègues des autres partis et coalitions comme on le chante souvent ?
Sont- ils mieux nés,mieux éduqués ou plus expérimentés que leurs collègues des autres partis ou coalitions ?
Pourquoi jeter l'opprobre sur les députés de BBY alors que leurs collègues louent la qualité de leur travail lors des travaux en commission ?
Pourquoi agiter les noms de Farba Ngom ,de x ou y comme épouvantails pour discréditer la coalition BBY ?
Le peuple est divers et l'assemblée nationale doit refléter cette diversité.
Tous ceux qui sont investis ont une petite expérience de la vie qui peut servir à faire avancer le pays qu'ils soient cultivateurs, pêcheurs, éleveurs , artisans ou autres.
Vouloir les écarter au profit des chômeurs Bac + 4 serait une grave injustice.
Quand on a reçu une éducation gratuite jusqu'au master, on doit pouvoir se prendre en charge au lieu de chercher à faire du parlement une chasse gardée.
On parle de représentation nationale.
Gnépa thi bokk.
Qui ne se souvient pas des urnes enlevées, des micros cassés,des invectives et autres violences comme l'agression de Amy Diop Gnibi?
Nous vivons tous au Sénégal et la plupart des députés ne nous sont pas inconnus, ceux de l'opposition comme ceux du pouvoir.
En quoi les députés de Yewi sont-ils supérieurs à leurs collègues des autres partis et coalitions comme on le chante souvent ?
Sont- ils mieux nés,mieux éduqués ou plus expérimentés que leurs collègues des autres partis ou coalitions ?
Pourquoi jeter l'opprobre sur les députés de BBY alors que leurs collègues louent la qualité de leur travail lors des travaux en commission ?
Pourquoi agiter les noms de Farba Ngom ,de x ou y comme épouvantails pour discréditer la coalition BBY ?
Le peuple est divers et l'assemblée nationale doit refléter cette diversité.
Tous ceux qui sont investis ont une petite expérience de la vie qui peut servir à faire avancer le pays qu'ils soient cultivateurs, pêcheurs, éleveurs , artisans ou autres.
Vouloir les écarter au profit des chômeurs Bac + 4 serait une grave injustice.
Quand on a reçu une éducation gratuite jusqu'au master, on doit pouvoir se prendre en charge au lieu de chercher à faire du parlement une chasse gardée.
On parle de représentation nationale.
Gnépa thi bokk.
Emploi
En Septembre, 2024 (18:26 PM)Nit
En Septembre, 2024 (18:40 PM)j'ai lu dans le titre XIVE comme (SIVE)
j'ai essayé de googler...
Reply_author
En Septembre, 2024 (18:57 PM)Affaire Corruption
En Septembre, 2024 (20:35 PM)Participer à la Discussion