Au départ, elles étaient six, mais à l’arrivée, seule Anta Babacar Ngom est sur la liste des candidats retenus, les quatre (Mimi Touré, Assome Diatta, Aida Mbodj et Amsatou Sow Sidibé) étant recalées au parrainage, tandis que Rose Wardini s’est retirée au dernier moment. Troisième femme candidate à une élection présidentielle au Sénégal, la cheffe de file du mouvement Alternative pour la relève citoyenne (ARC) peut-elle réellement créer la surprise ?
L’élection présidentielle sénégalaise, finalement fixée au 24 mars 2024, sera la douzième depuis l’indépendance en 1960 et une seule des six femmes candidates initialement en lice figure sur la liste des prétendants : il s’agit de Anta Babacar Ngom. En cette journée du 8 mars, dédiée aux droits des femmes, Seneweb s’est intéressé à son profil.
Agée de 39 ans, la présidente du mouvement Alternative pour la relève citoyenne (ARC) fait désormais partie des très rares (trois depuis l’indépendance) candidatures féminines au poste de magistrature suprême. Portée, depuis 2015, à la tête de Sedima, -entreprise de son père-, l’une des plus grosses filiales agro industrielles au Sénégal, elle semble être consciente des défis qui l’attendent. «Mon engagement n’est pas le fait d’un caprice ou d’une lubie », confiait-elle à « Jeune Afrique », affirmant avoir voulu sauter le pas dès 2021, après les émeutes meurtrières provoquées par l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko, dans le cadre d’une affaire de mœurs.
Si, à l’époque, Anta Babacar Ngom Diack échoue à emporter l’adhésion de sa famille, deux ans plus tard, à l’été 2023, alors que des violences se sont reproduites, elle y parvient en annonçant, à la fin d’août, sa candidature, qui se veut être celle « de la renaissance du Sénégal ».
Faire mieux que Diouma Dieng Diakhaté et Amsatou Sow Sidibé !
Formée au Canada et en France, elle met en avant son expérience de « capitaine d’industrie » à la tête de la Sedima depuis la fin de 2015, avant de se retirer pour se consacrer « exclusivement » à ces échéances électorales. « Elle a beau avoir fait ses preuves à la tête de l’une des plus importantes structures privées du pays et appartenir à une grande famille de la banlieue de Dakar, elle n’est pas connue dans les quatorze régions du Sénégal », commente pour nos confrères du magazine panafricain un connaisseur de la famille Ngom, qui juge l’entrée dans la course à la présidentielle « prématurée ».
Autre point faible à ses yeux : qu’Anta Babacar Ngom Diack ait fait partie de l’équipe de campagne de Macky Sall lors du scrutin de 2012. « Je me suis en effet engagée durant six mois afin qu’il devienne le quatrième président de la République, tout en sachant que je retournerai dans l’industrie dès l’investiture passée », raconte la candidate.
« Si je ne peux qu’être déçue par le fait que le projet imaginé n’a pas été mis en œuvre, j’ai la chance de n’être responsable d’aucun bilan. Mon manque d’expérience politique, que certains qualifient de faiblesse, est pour moi une force », affirme-t-elle, expliquant être en train de constituer une « génération Anta Babacar », à savoir un noyau de militants proposant localement des activités sportives, culturelles et éducatives à destination des 18-35 ans.
Elle « incarne la volonté des femmes de prendre toute leur place dans le développement de notre pays, ce que l’on ne peut que saluer », met en avant un acteur du monde économique, se réjouissant du nombre de prétendants issus de cette sphère, mais anticipant la nécessité de se rassembler in fine derrière celui ou celle qui franchira l’obstacle des parrainages.
« Si ce n’est pas cette fois-ci, ce sera la suivante… », ajoute la même source, rappelant la difficulté pour des personnalités extérieures à l’appareil politique de tirer leur épingle du jeu. « L’expérience a montré que, bien souvent, les gens ne votent pas pour un programme ni même pour une personne, mais se laissent guider par des considérations plus terre à terre, comme un petit billet », reprend-il, pour expliquer la quasi-impossibilité pour un novice en politique de percer.
Aujourd’hui, Anta Babacar, qui compte faire basculer la hiérarchie politique nationale, veut faire mieux que ses « ainées » Diouma Dieng Diakhaté et Amsatou Sow Sidibé, les seules femmes sénégalaises qui ont, jusque-là, eu à participer à une élection présidentielle. La juriste et la styliste faisaient ainsi partie des 14 prétendants à la magistrature suprême dont la candidature a été validée par le Conseil Constitutionnel.
Mais leurs scores n’ont pas été reluisants. Ainsi, si la candidate du parti Initiative démocratique « Dioubeul » n’a récolté que 3 354 voix, soit 0,12%), le leader de Caar Lenen s’est adjugé quelque 5 167, soit 0,19%.
7 Commentaires
Bonne journée de la femme
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En Mars, 2024 (08:57 AM)le Senegal n'est pas un poulailler
Karim$
En Mars, 2024 (09:18 AM)Reply_author
En Mars, 2024 (10:08 AM)Reply_author
En Mars, 2024 (01:55 AM)Moom
En Mars, 2024 (09:34 AM)Si elle n'était pas fille à papa riche etc... elle ne serait même pas cuisinière dans un cortège de campagne.
Franchement qu'elle aille s'occuper de sa société qui marche bien et qui emploie des centaines de Sénégalais.
Pour le reste, je ne voudrai pas d'elle dans l'Administration Sénégalaise, encore moins dans l'appareil d'état.
Tourem
En Mars, 2024 (10:43 AM)Participer à la Discussion