Le Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine (FRAPP) et l'ancienne parlementaire Aminata Touré ont fait face à la presse avec plus d'une dizaine de collectifs de sénégalais en lutte au siège du FRAPP. Les discussions ont tourné autour de la situation des travailleurs, des étudiants et des populations.
Les collectifs de différents secteurs d’activités ont profité de cette tribune pour parler de leurs maux en termes de traitement salarial, de manque de prise en charge médicale, de licenciement abusif, d’arriérés de salaires entre autres. A tour de rôle, plus d’une dizaine de collectifs ont fait face à la presse. Ils dénoncent ce qu’ils considèrent comme «une injustice» dans leurs milieux professionnels respectifs. Ibrahima Dia, représentant de la biscuiterie Wehbe, a pointé du doigt 12 ans de souffrance, 12 ans de misère pour licenciement abusif. Après des procédures judiciaires, ils ont appris que leurs dossiers sont introuvables. «Nous avons porté plainte et la procédure traîne toujours », a regretté ce dernier.
Les étudiants ont eu droit à leur tribune. Ceux de l’université du Sahel ont évoqué leurs difficultés à accéder à leurs diplômes. Ils lancent un appel à l’Etat du Sénégal pour le respect des engagements. Leurs camarades de l’Université du Sahel, plus précisément la promo 6, fustigent la sélection d’étudiants pour le master. Ils informent que sur 3.000 étudiants, 1.000 sont sélectionnés. Ces derniers ont entamé une action en justice pour non-respect du système licence, master, doctorat.
Les problèmes fonciers des populations de Joal Fadiouth, ceux de Tchiky avec les entreprises de ciment qui exploitent l’argile, la construction du centre de santé de Gandiaye, les difficultés de la filière porcine à Malicounda ont aussi été évoquées lors des échanges.
« Nous voulons rendre plus visible, plus audible, l’injustice dont sont victimes les sénégalais »
Ce sont des occasions pour augmenter la tonalité de leurs voix. C’est ce qu’a affirmé Guy Marius Sagna, leader de Frapp-France dégage, militant anti-impérialiste. «Nous voulons rendre plus visible, plus audible, l’injustice dont sont victimes les sénégalais », a déclaré le parlementaire. Le mouvement porte le combat à côté des collectifs. « Nous comptons organiser des manifestations et lançons un appel aux victimes de spoliation foncière, celles qui vivent des injustices pour ces combats », a plaidé Guy Marius Sagna. Le leader de Frapp a magnifié le soutien de l’ancienne parlementaire Aminata Touré dans les luttes à venir.
« Il est dommage qu’on en soit là en 2023 »
Aminata Touré s’est réjouie de l’invitation du mouvement Frapp. «Je me reconnais dans certaines revendications car j’ai connu un contentieux du travail qui a duré 25 ans. Il est dommage qu’on en soit là en 2023. J’exprime ma solidarité à tous ces collectifs», a affirmé d’emblée l’ancienne parlementaire.
« L’Etat doit régler ces contentieux en tant que garant du respect des droits des citoyens », estime-t-elle. Aminata Touré prône la réforme du conseil supérieur de la magistrature qui doit s’ouvrir à d’autres forces telles que les représentants des travailleurs, des employeurs entre autres. « La question de la justice est une question sociale, d’équité car cela garantit la paix », juge-t-elle.
D’après l’ancienne Ministre de la justice, ces questions centrales interpellent l’Etat qui doit apporter des réponses rapides à travers la justice, l’accélération des dossiers de contentieux, la mise en place d’une commission nationale de gestion du domaine foncier.
4 Commentaires
Nianthio
En Février, 2023 (18:48 PM)Err
En Février, 2023 (19:28 PM)Participer à la Discussion