La ‘’banale’’ affaire de diffamation opposant le leader de Pastef Ousmane Sonko au ministre Mame Mbaye Niang a rameuté les démons de l’instabilité jeudi dernier, 16 mars 2023. Avec des manifestations violentes à Dakar et dans les autres régions ayant fait au moins deux morts alors que le procès a été renvoyé au 30 mars, on a frôlé le remake de mars 2021. Une situation qui inquiète le fondateur d’AfricaJom Center, Alioune Tine. Invité de l’émission « Objection » de ce dimanche sur Sud Fm, la figure de proue de la société civile sénégalaise, estime que « l’heure est grave », car ce à quoi nous assistons, poursuit-il, « est un combat à la mort pour le pouvoir ».
« Ceci est une des caractéristiques de la pathologie de notre démocratie qui est arrivée à un moment où il n’y a plus de débat substantiel, il n’y a que la confrontation comme alternative. Cela est un échec pour nous tous. Un échec pour le leadership politique, mais également pour le président de la République lui-même », lâche sans ambages Alioune Tine. Selon lui, le président Macky Sall, venu au pouvoir à un moment où le Sénégal a traversé une crise qui s’est réglée par des élections démocratiques après une contestation de la troisième candidature de Wade, avait toutes les cartes en mains pour lustrer davantage la démocratie sénégalaise, jadis citée en exemple dans tout le continent.
Encore que, ajoute Tine, il (le président Sall) avait la charte des assises nationales (qu’il avait signée avec réserve en 2012, NdlR) qui pouvait lui servir de « feuille de route pour renforcer les institutions publiques, la démocratie et une justice indépendante ». Mais, 11 ans après, le constat, d’après l’ancien coordonnateur du M23, est que la démocratie sénégalaise a lamentablement régressée et « les images de la vitre cassée du véhicule de Sonko, sont tout un symbole du miroir brisé de la démocratie sénégalaise sur lequel se projetaient les Africains ».
« On n’a absolument rien tiré des évènements de mars 2021 »
Les incidents de jeudi dernier sont venus encore écorner cette image de marque. Du moins, selon Tine. « La violence et la brutalité par lesquelles Sonko a été extrait de sa voiture, gazé et embarqué dans un fourgon des forces de l’ordre, c’est une image qui se répète et qui doit s’arrêter. C’est une banale affaire de diffamation mais la manière de répondre à cette affaire avec une mobilisation exceptionnelle de toutes les forces (armée, gendarmerie, police) au point qu’on pense qu’on est en guerre, on doit arrêter cela. Cette image n’est pas bonne pour le Sénégal », souligne l’expert Onusien qui reste convaincu que « s’il n’y avait pas de policiers et qu’on le laissait partir Sonko au tribunal, il y serait et le jugement aurait eu lieu ».
Mais constate-il pour le regretter, « on n’a absolument rien tiré des évènements de mars 2021 où on était à un doigt du basculement ». « On a comme l’impression que le pouvoir est dans une logique de venger ce qui s’était passé. Or, il me semble qu’après mars 2021 il fallait organiser un grand débat pour se parler et rectifier. La rectification ce n’est pas une mobilisation exceptionnelle des forces, la répression. C’est pour cela qu’on assiste à une cristallisation des deux côtés et on est dans une logique de : c’est lui ou moi, il faut qu’il disparaisse pour que j’existe. Ceci est une certaine forme d’instrumentalisation politique des institutions », dénonce-t-il.
L’État, poursuit le fondateur d'AfricaJom Center, « n’avait pas à s’immiscer dans cette affaire ». « Si pour une affaire judiciaire entre deux sénégalais, l’État mobilise toutes les forces, cela veut dire que c’est l’État qui est en guerre contre un grand délinquant. C’est cette perception qui doit disparaître définitivement dans une grande démocratie où les problèmes politiques se règlent par le dialogue ou devant des institutions judiciaires auxquelles tout le monde a confiance et qui mette tout le monde au même pied », martèle-t-il.
« Ceci est une des caractéristiques de la pathologie de notre démocratie qui est arrivée à un moment où il n’y a plus de débat substantiel, il n’y a que la confrontation comme alternative. Cela est un échec pour nous tous. Un échec pour le leadership politique, mais également pour le président de la République lui-même », lâche sans ambages Alioune Tine. Selon lui, le président Macky Sall, venu au pouvoir à un moment où le Sénégal a traversé une crise qui s’est réglée par des élections démocratiques après une contestation de la troisième candidature de Wade, avait toutes les cartes en mains pour lustrer davantage la démocratie sénégalaise, jadis citée en exemple dans tout le continent.
Encore que, ajoute Tine, il (le président Sall) avait la charte des assises nationales (qu’il avait signée avec réserve en 2012, NdlR) qui pouvait lui servir de « feuille de route pour renforcer les institutions publiques, la démocratie et une justice indépendante ». Mais, 11 ans après, le constat, d’après l’ancien coordonnateur du M23, est que la démocratie sénégalaise a lamentablement régressée et « les images de la vitre cassée du véhicule de Sonko, sont tout un symbole du miroir brisé de la démocratie sénégalaise sur lequel se projetaient les Africains ».
« On n’a absolument rien tiré des évènements de mars 2021 »
Les incidents de jeudi dernier sont venus encore écorner cette image de marque. Du moins, selon Tine. « La violence et la brutalité par lesquelles Sonko a été extrait de sa voiture, gazé et embarqué dans un fourgon des forces de l’ordre, c’est une image qui se répète et qui doit s’arrêter. C’est une banale affaire de diffamation mais la manière de répondre à cette affaire avec une mobilisation exceptionnelle de toutes les forces (armée, gendarmerie, police) au point qu’on pense qu’on est en guerre, on doit arrêter cela. Cette image n’est pas bonne pour le Sénégal », souligne l’expert Onusien qui reste convaincu que « s’il n’y avait pas de policiers et qu’on le laissait partir Sonko au tribunal, il y serait et le jugement aurait eu lieu ».
Mais constate-il pour le regretter, « on n’a absolument rien tiré des évènements de mars 2021 où on était à un doigt du basculement ». « On a comme l’impression que le pouvoir est dans une logique de venger ce qui s’était passé. Or, il me semble qu’après mars 2021 il fallait organiser un grand débat pour se parler et rectifier. La rectification ce n’est pas une mobilisation exceptionnelle des forces, la répression. C’est pour cela qu’on assiste à une cristallisation des deux côtés et on est dans une logique de : c’est lui ou moi, il faut qu’il disparaisse pour que j’existe. Ceci est une certaine forme d’instrumentalisation politique des institutions », dénonce-t-il.
L’État, poursuit le fondateur d'AfricaJom Center, « n’avait pas à s’immiscer dans cette affaire ». « Si pour une affaire judiciaire entre deux sénégalais, l’État mobilise toutes les forces, cela veut dire que c’est l’État qui est en guerre contre un grand délinquant. C’est cette perception qui doit disparaître définitivement dans une grande démocratie où les problèmes politiques se règlent par le dialogue ou devant des institutions judiciaires auxquelles tout le monde a confiance et qui mette tout le monde au même pied », martèle-t-il.
17 Commentaires
Reply_author
En Mars, 2023 (16:34 PM)Un très grand nafekh partisan.
Nit
En Mars, 2023 (16:20 PM)Zoom
En Mars, 2023 (16:20 PM)Je propose qu'a chaque fois il y a greve ou manifestation,il faut compté un jour égal une année de plus pour Macky.
Wa salam
Reply_author
En Mars, 2023 (16:41 PM)Reply_author
En Mars, 2023 (16:42 PM)Lynx
En Mars, 2023 (16:25 PM)Wa Salam
Mais il n'a pas les beloches de le dire.
Je n'ai jamais vu Alioune Tine condamner un acte ou des propos de Sonko. C'est incroyable le degré de malhonnêteté de ce vieux.
Dans Un Pays Sérieux?
En Mars, 2023 (16:39 PM)Hein
En Mars, 2023 (16:51 PM)Reply_author
En Mars, 2023 (17:47 PM)Yandecodou
En Mars, 2023 (16:41 PM)H B
En Mars, 2023 (16:41 PM)il parle comme un partisan. une diffamation ne peut pas être banale.
Dieu aime les hommes justes et pas les nafecs.Alioune, si vous ne pouvez pas trancher juste, reste dans ton coin pour ne pas dire"Shut up"
L etat et les citoyens de Bons sens doivent rester debout contre ces mercenaires politiques et terroristes.
La main de l etat doit etre plus dures
La rue réplique: Le peuple , c est nous !
Ça a conduit où ? À la Guillotine pour Louis 16 et Marie Antoinette. C est le fruit de l aveuglement et de l arrogance. Autre exemple, autre temps, autre lieu.
Marley Bob
En Mars, 2023 (17:21 PM)Participer à la Discussion