Les quotidiens continuent d’évoquer
le dernier réaménagement gouvernemental, mais l’actualité sportive
cherche aussi à se faire une place avec les remous toujours de mise au
sein de la Fédération sénégalaise de football (FSF) et qui font repartir
de plus belle la discorde au sein de la famille du ballon rond, une
conséquence de la non-qualification des Lions pour la CAN 2013.
‘’Les Sénégalais entre espoir et
attentes’’, après le dernier réaménagement gouvernemental, qui a vu le
nombre de ministres passer de 25 à 30, pour 12 entrants contre 7
sortants, souligne Le Soleil à sa Une.
Le journal a recueilli les avis de députés (opposition et majorité) de
responsables politiques, du monde sportif et de la société civile. ‘’Si
nombre d’entre eux apprécient, il n’en demeure pas moins qu’ils ont des
attentes’’, résume Le Soleil, citant le journaliste et analyste Mame
Less Camara selon qui ce réaménagement part du ‘’constat lucide que le
gouvernement ne marchait pas bien’’.
Le Premier ministre, Abdoul Mbaye, avait expliqué que ce réaménagement
obéissait à un ‘’souci d’efficacité et d’efficience’’ de l’action
gouvernementale. Les départements ou ministères concernés étaient ‘’trop
lourds’’ ou ‘’trop volumineux’’, de sorte qu’il fallait les éclater,
avait fait valoir le chef du gouvernement.
Direct Info part de ce réaménagement pour se poser une question : ‘’Les
N°2 des partis sont-ils maudits’’, en allusion notamment au départ de Me
Alioune Badara Cissé de son poste de ministre des Affaires étrangères à
l’issue du dernier réaménagement gouvernemental. M. Cissé est le numéro
deux de l’Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel.
‘’L’histoire a ceci de particulier : il lui arrive de bégayer. Macky
Sall après avoir subi le sort peu envié de numéro deux de Me Wade,
serait-il en train d’administrer la leçon à Alioune Badara Cissé. Ce
dernier semble encore souffrir de la non-maîtrise de l’alphabet des
numéros 2’’, écrit ce journal dans son billet du jour.
‘’Un remaniement pas du toussaint’’, estime pour sa part Le Quotidien,
relayant la déception sinon la colère de certains alliés du président de
la République Macky Sall, au sein notamment de la coalition Macky2012
qui a porté sa candidature la présidentielle dont il était sorti
vainqueur au deuxième tour, en mars dernier.
‘’Oubliés dans cette nouvelle équipe, plusieurs responsables des partis
satellites de l’Alliance pour la République (APR) crient à la trahison
et au manque de respect. +On a gagné ensemble, on doit gouverner
ensemble+, tonne-t-on. A l’évidence, c’est Bennoo Bokk Yaakaar qui se
console au pouvoir à leur +détriment+. Et ça râle. Car, cde remaniement
qui n’est pas sain, n’a pas reçu la bénédiction de la coalition
Macky2012’’, écrit Le Quotidien.
Préoccupé par autre chose que les humeurs des alliés du chef de l’Etat,
Walfadjri quotidien affiche ‘’Ces doublons qui risquent de plomber
Macky’’ Sall et sa gouvernance. Selon le journal, trois ministères sont
chargés de ‘’gérer les inondations’’ et trois départements sont de même
dédiés au secteur de l’éducation.
Avec ce nouvel attelage, le président de la République ‘’semble ignorer
la politique de la cohérence et, de la cohésion entre les différents
départements ministériels. Il risque de se heurter aux conflits de
compétences des trois ministères qui s’occupent de l’Aménagement et de
l’Assainissement’’, écrit l’aîné des quotidiens du groupe Walfadjri.
Il reste que le musicien Ouza se dit ‘’+très content+ du départ de
Youssou Ndour’’ du département de la Culture, selon Walf Grand place.
Mais de toutes les façons, le président ‘’Macky (Sall) a tué la
musique’’, tranche Cheikh Ndiguel Lö, un autre artiste cité à sa Une par
le quotidien Enquête.
L’As évoque des marchés de gré à gré passés par l’actuelle équipe
dirigeante (présidence de la République, ministères de l’Elevage et de
l’Intérieur), alors que Rewmi quotidien consacre sa Une au cas Awa
Ndiaye, anciennement chargé du ministère de la Famille et sous Wade et
qui se trouve visée par une enquête sur la disparition de 8 milliards de
francs CFA des caisses de ce département. ‘’C’est fini pour Awa
Ndiaye’’, qui ‘’pourrait être déférée dans les prochains jours’’, selon
ce journal.
L’Observateur, pour sa part, annonce un mandat d’arrêt international
contre Karim Wade, dans le cadre de la traque des biens mal acquis par
des dignitaires de l’ancien régime. Selon ce journal, la Cour de
répression de l’enrichissement illicite ‘’passe à la vitesse
supérieure’’ dans ce dossier.
D’autres quotidiens évoquent les remous au sein de la Fédération
sénégalaise de football dont certains membres de l’équipe dirigeante ont
démissionné, depuis l’élimination du Sénégal par la Côte d’Ivoire, à
l’issue du match retour du dernier tour des qualifications à la CAN
2013. Cette rencontre jouée à Dakar a été en plus émaillé par des actes
de violence qui font que le Sénégal court le risque d’être sanctionné
par la Confédération africaine de football (CAF).
Depuis des membres influents de la FSF ont démissionné, même si son
président, Me Augustin Senghor résiste, non sans accuser les pouvoirs
publics de travailler au départ des membres de l’instance dirigeante.
‘’Nous n’avons contraint personne à démissionner’’, assure à la Une de
Tribune El Hadj Malick Gackou, en charge du ministère des Sports avant
le dernier réaménagement gouvernemental. ‘’Tant qu’Augustin (Senghor)
sera là, le problème va demeurer’’, souligne-t-il cependant.
Selon M. Gackou cité par L’Observateur, Augustin Senghor lui-même avait
‘’proposé sa démission à Abdoul Mbaye’’, le Premier ministre sénégalais.
‘’C’est Augustin qui a offert sa démission au Premier ministre et ça il
ne peut le nier’’, insiste l’ancien ministre des Sports dans d’autres
propos rapportés par Le Populaire.
‘’Le 13 octobre, le président de la Fédération a déclaré au Premier
ministre que le problème du football ce n’était pas (Joseph) Koto
(l’entraîneur des Lions) mais c’est lui, à cause de ses antécédents avec
Hayatou’’, le président de la Confédération africaine de football,
rapporte El Hadj Malick Gackou.
‘’L’Etat au plus haut niveau lui a demandé de tirer les conséquences de
cette proposition, mais jamais l’Etat n’a demandé à Augustin de
démissionner’’, a-t-il dit, ajoutant, selon le journal, que cette
position ‘’sera totalement assumée’’ par l’Etat au plus haut niveau.
BK
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