L'annonce de la démission de El Hadj
Malick Gackou, jusque-là ministre du Commerce, de l'Industrie et du
Secteur informel fait d'autant plus l'actualité qu'elle semblait
inattendue et constitue à ce titre un évènement dans un pays où les
désistements à des postes de responsabilité sont rares notamment de la
part du personnel politique.
Citant le porte-parole de l'Alliance des
forces de progrès (AFP), un parti membre de la majorité présidentielle
dont M. Gackou est le numéro deux, le quotidien Le Soleil fait état de
cette démission du ministre du Commerce. Une information ensuite
confirmée par la plupart des quotidiens parvenus jeudi à l'APS.
"Gackou quitte son commerce", souligne Sud Quotidien à sa Une. Le
journal relève que même si les "raisons officielles" de cette démission
annoncée n'ont pas encore été communiquées, cette démission "intervient
en tout cas dans un contexte tonitruant marqué, dans le département dont
il avait la charge, par un flot glissant d'huile, de farine et de
ferraille".
"Si l'on y ajoute des supposées relations tendues avec le PM et ce qui
semblerait être un +malaise+ au sein de la formation politique de
Gackou, on peut sans risque de se tromper, parler d'une conjonction de
facteurs dans son départ du gouvernement", écrit Sud Quotidien.
Selon ce journal, il reste que par cette démission, le désormais
ex-ministre du Commerce, de l'Industrie et du Secteur informel "a
surpris son monde, surprise d'autant plus grande que cette démission
constitue une première dans le gouvernement post-Wade sous l'ère Macky".
Même sans réaction officielle, certains quotidiens ne s'interdisent pas
de spéculer fort à propos. Ainsi de Walfadjri, par exemple. "Si
jusqu'ici aucune information n'est officiellement donnée sur les raisons
de son départ, d'aucuns ne manquent pas d'en faire un link avec la
victoire des boulangers sur les meuniers et l'interdiction de
l'exportation de la ferraille", écrit le quotidien du groupe Walfadjri.
"Les véritables raisons de la démission de Malick Gackou demeurent
encore un mystère. Mais il est fait état de relations tendues entre le
Premier ministre et lui. Point besoin d'ailleurs d'être expert pour
savoir que le ministre progressiste n'a pas été très à l'aise dans la
gestion du conflit ayant opposé les boulangers aux meuniers", insiste Le
Populaire.
La démission du ministre Gackou "est l'aboutissement des divergences
(entre lui et le chef du gouvernement Abdoul Mbaye) qui ne l'a pas
soutenu dans la gestion des crises qui frappent les structures des
secteurs dont il avait la charge", affirme Le Quotidien. "Pour ne pas en
être comptable, ajoute-t-il, le ministre du Commerce a préféré rendre
le tablier", au risque de déclencher une "tempête".
Le même journal note que la démission de l'ex-ministre du Commerce, de
l'Industrie et du Secteur informel constitue une défiance à l'endroit du
Premier ministre, mais cette décision met également "dans l'embarras"
le chef de l'Etat sénégalais Macky Sall, là où Moustapha Niasse,
président de l'Assemblée nationale et premier responsable du parti dont
Gackou est le numéro deux, se trouve de fait "déstabilisé".
‘’Réduit à zéro, Gackou quitte Macky’’, affiche La Tribune, avant de
préciser que l’ex-ministre du Commerce ‘’gérait une coquille vide’’.
‘’La démission de Malick Gackou hier (mercredi), serait le résultat
d’une peine longtemps contenue, de frustrations et d’ambitions
personnelles et politiques’’, écrit le même quotidien.
Gackou ‘’serait emporté par le mouvement d’humeur des meuniers. Il
n’aurait pas du tout apprécié sa mise à l’écart dans la gestion de ce
dossier que le Premier ministre, Abdoul Mbaye, a diligenté seul’’,
rapporte L’Office.
‘’Pour retourner la monnaie de sa pièce à un PM coupable d’avoir œuvré à
l’homologation du prix de la farine, on provoque une crise
gouvernementale’’, ajoute Libération dont le titre (‘’Les meuniers
enfarinent Abdoul Mbaye’’) rend toute autre analyse superflue.
Enquête donne un peu plus de consistance à ce titre. ‘’Gackou dans la
farine des lobbies’’, titre ce quotidien. ‘’Si le débat sur le prix du
pain focalise l’actualité depuis quelques semaines, personne ne
s’attendait à la démission du ministre du Commerce, de l’Industrie et du
Secteur informel’’, relève cependant le journal. ‘’Un départ révélateur
d’une bataille entre le puissant lobby de la farine de blé et le
gouvernement d’Abdoul Mbaye’’, ajoute-t-il.
L’Observateur également évoque à sa Une ‘’Ces connexions qui ont emporté
Malick Gakou’’. ‘’Ces supposées connexions avec l’ex-employeur (Jean
Claude Mimran) du Premier ministre dont les relations heurtées sont
connues de tous seraient à l’origine de ce départ’’, avance le quotidien
du groupe Futurs médias. ‘’On le savait déjà : le malaise s’est
installé au sein de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (BBY)’’ de la
majorité présidentielle, conclut le journal.
BK
3 Commentaires
Borom Kham Kham
En Février, 2013 (10:55 AM)Ousseynou Wele Apr Diourbel
En Février, 2013 (11:52 AM)Dieg
En Février, 2013 (15:59 PM)Participer à la Discussion