Plusieurs quotidiens se sont intéressés ce jeudi aux plaidoiries des avocats des co-prévenus de Karim Wade, devant la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI).
Mercredi, troisième jour des plaidoiries dans ce procès ouvert en juillet dernier, "Michel Basse et Borso Pouye ont, pendant près de deux heures, tenté de démontrer que leur client n’est pas coupable des faits pour lesquels il est poursuivi. Ils demandent à la Cour de relaxer leur client", rapporte Le Témoin Quotidien.
Ces deux avocats tentaient de tirer d’affaire l’ancien directeur général de l’Agence des aéroports du Sénégal (ADS), Mbaye Ndiaye.
L’ADS fait partie des entreprises sur lesquelles la justice sénégalaise a enquêté pour juger l’ancien ministre Karim Wade et ses co-prévenus, mis en cause pour plusieurs délits, dont celui d’enrichissement illicite portant sur un patrimoine évalué à 117 milliards de francs CFA.
"Tous les paiements que faisait Mbaye Ndiaye étaient ordonnés par Karim Wade et validés par le conseil d’administration de la société", l’ADS en l’occurrence, écrit Le Témoin Quotidien, citant Me Basse.
Walfadjri explique que "Me Michel Basse a déroulé une stratégie de défense très rare, qui consiste à enfoncer un co-prévenu pour sauver son client".
Le journal Enquête titre : "Mbaye Ndiaye se désolidarise de la bande".
Le Populaire résume de la manière suivante les plaidoiries des avocats de l’ancien directeur général de l’ADS : "Dans l’affaire Karim Wade, il y a bien une bande organisée. Mais [Mbaye Ndiaye] n’est en rien concerné, puisqu’il ne fait pas partie de la bande en question."
Il s’est surtout intéressé à la "volte-face des avocats des co-prévenus de Karim Wade", lesquels "chargent" le fils de l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade.
"Les avocats de Mbaye Ndiaye, qui avaient boycotté l’audience par solidarité avec ceux de Karim Wade, ont ouvert les plaidoiries de la défense", explique Sud Quotidien, faisant allusion à ce que Le Populaire appelle "volte-face".
"Les avocats de la défense reviennent", titre La Tribune. Mais Le Quotidien précise que ceux de Karim Wade continuent à bouder les travaux de la CREI, une décision qu'ils ont prise depuis le 14 janvier.
Walfadjri évoque ce retour en ces termes : "Traque des biens [supposés] mal acquis : la défense se fissure".
Les quotidiens rapportent aussi que des avocats venus du barreau de Cotonou (Bénin) ont plaidé pour "la relaxe pure et simple" de Pierre Agboba, l’un des co-prévenus de Karim Wade.
"On ne peut pas parler de participation intentionnelle de Pierre Agboba dans le délit de complicité d’enrichissement illicite. Ce délit n’est pas prouvé par le parquet [de la CREI]. Aucune preuve n’a été rapportée contre Pierre Agboba", rapporte Sud Quotidien, citant l’un des avocats de ce prévenu.
Samba Athie, le conseil du prévenu Alioune Samba Diassé, a lui aussi tenté de tirer d’affaire son client. "Il n’y aucun lien direct entre Samba Diassé et Karim Wade", dit-il dans sa plaidoirie rapportée par Le Soleil.
"Contrairement au parquet spécial de la CREI, les avocats de la défense n’ont décelé aucune preuve pouvant permettre à la Cour d’entrer en condamnation" de Pierre Agboba et Alioune Samba Diassé, écrit L’AS.
Il rappelle que le parquet de la CREI a requis quatre ans de prison ferme pour ces deux prévenus. Le même parquet a requis sept ans de prison ferme à l’encontre de Karim Wade.
Le Quotidien évoque une autre affaire judiciaire, qui concerne l’ancienne sénatrice PDS Aïda Ndiongue. En solo, ce journal annonce que Mme Ndiongue, en détention préventive depuis plusieurs mois, sera jugée le 3 mars prochain. Elle est accusée d'avoir détourné des deniers publics portant sur 47 milliards de francs CFA.
ESF
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