Critique Web : Seneweb Fait Sa Mue

On s’y attendait depuis quelques jours, le décompte l’annonçait également sur le site. En effet le site le plus visité du Sénégal et l’un des premiers en Afrique de l’Ouest fait peau neuve.

Depuis ses débuts, le portail sénégalais seneweb n’a jamais été renouvelé, c’est maintenant chose faite avec la nouvelle version rénovée du premier portail sénégalais.

Cette nouvelle version se veut plus interactive, plus aérée, plus agréable à lire et à parcourir et résolument orienté web participatif. L’aération des rubriques correspond au « blanchiment » des contenus afin qu’ils soient plus accessibles, plus faciles, plus partageables.

Manière euphémique de signer qu’il y aura moins de textes écrits et plus de blancs, d’images et de fragmentations des textes. Les articles ne sont pas plus longs que par le passé, ils sont édités comme des articles à… suivre.

L’interface est mieux pensée, avec une présentation plus moderne, un contenu renouvelé. Car, en réalité, le souci de la lecture s’est lui-même organisé sur un mode typique de la pensée du média internet : le « (web)design » et l’ »usability ». Ce qui prime, c’est que la lecture soit facilitée ; que les contenus soient calibrés ; que tout soit visible d’un coup d’œil.

En effet, ce qui s’impose au regard des internautes de la nouvelle formule de Seneweb, c’est que l’imaginaire panoptique du dévoilement, s’est mué en une systématisation de l’écriture synoptique. Mais pour le voir il faut être un fin connaisseur du web. Peu de lecteurs se rendront certainement compte d’ailleurs de cette nouvelle version lancée le jour de l’indépendance nationale à savoir le 4 avril 2015.

Dans cette nouvelle version, Seneweb accélère également le principe de quadrillage des pages qui correspond en réalité à une mise au carré des textes. Ce qui peut se traduire par un souci d’aération correspond en réalité à une mise au carré des textes selon un principe de disposition particulier, les articles se donnent à voir comme des blocs bien délimités, bien calibrés, bien illustrés comme des pages web. Nous sommes dans ce qu’on appelle les zones de textes « bi-médiatiques ».

Cette nouvelle version a aussi intégré un « social wall », qui reprend les publications faites sur les différents réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Google +) Un regret cependant l’absence d’autres modules sociaux tels que Instagram, Youtube…)

Egalement dans cette nouvelle version, les lignes sont plus fluidifiées, partout présentes pour distinguer les portions de textes les unes des autres, afin de simplifier la lisibilité des articles, mais afin de discipliner davantage encore les « contenus ». Conçus, « produits » pour être publiés sur site, les « contenus » sont des briques qui remplissent un objectif de mise en « casiers » des pages.

Dans cette nouvelle version, on ne parle plus de titre, ni ne tiraille, à l’heure de la digitalisation, on ne parle plus d’articles, d’enquêtes, de portraits, d’analyses, mais de « contenus », de « contents » comme disent les anglo saxons.

L’ADN de Seneweb par contre n’a pas changé, à savoir son fameux forum de discussion qui fait toujours polémique. L’inscription n’est toujours pas obligatoire et on peut toujours publier en anonyme ce qui ouvre la voix à toutes sortes de dérives et risque encore de faire jaser dans la senegalese community

Lamine NDAW