A la tête de la Convention des Jeunes Reporters du Sénégal (CJRS) depuis 2008, Aïssata Mbène Kane s’apprête à passer le témoin. En marge du point de presse pour le lancement du quatrième concours du meilleur reportage, la présidente nous fait le bilan de la CJRS et de son avenir qui lui «préoccupe le plus». Ce, non sans parler de son nouveau travail de conseiller au ministre de l’Information et de la Communication.
Pouvez-vous nous faire le bilan de vos activités à la tête de la Convention des jeunes reporters?
Je pense qu’on va attendre l’Assemblée générale, qui aura lieu au premier trimestre de l’année 2013, pour tirer ensemble le bilan. Ce que je peux dire est que nous sommes en fin de mandature. Normalement, nous organisons notre dernier Gala, car nous avons pris fonction en avril 2008. On a essayé tant soit peu d’apporter une touche innovante au fonctionnement de la Convention. Nous avons essayé de diversifier les partenaires. Et c’est en cela que nous avons décidé d’organiser le Gala qui a été fait pour la première fois en 2009. Une histoire de raffermir davantage les liens, de servir de cadre d’épanouissement pour les journalistes. On n’a pas souvent le temps de se divertir et on s’est dit qu’on pourrait organiser au moins une soirée au cours de l’année, pour se divertir et aussi récompenser ceux qui se sont illustrés durant l’année à travers des reportages en presse écrite, radio, télévision, photojournalisme et presse magazine. Cela fait partie de nos œuvres. L’idée était là avec l’ancien bureau, qui n’a pas pu la réaliser. On a été plus chanceux. En outre, on a pu avoir d’autres partenaires. Au début, ce n’était pas évident : on n’avait que les ambassades des Etats-Unis et du Canada. Mais maintenant, il y a l’Usaid, qui investit beaucoup d’argent et les écoles de formation. On va essayer de négocier avec l’Ugb pour une formation en communication. Je laisse le soin aux jeunes journalistes d’apprécier le travail que nous avons fait. Mais en tout cas, nous avons essayé de faire un peu ce quoi nous avons été élus à la tête de cette Convention.
Pensez-vous avoir atteint vos objectifs ?
Pas à 100%. En étant choisie pour diriger la Convention, j’ai pris l’engagement de faire ce gala, mais aussi de doter la Convention d’un site web. On l’a fait, même si le site ne fonctionne pas tout à fait. On a réussi à imposer la Convention sur la scène médiatique. Aujourd’hui, personne ne peut parler de la presse et oublier la Convention des jeunes reporters. Même quand le président veut parler à la presse, il convoque la Convention des jeunes reporters. C’est un satisfécit, parce qu’aussi les gens qui y sont, y croient et ont fait un travail remarquable. Ils ont fait preuve d’abnégation pour porter la Convention à ce niveau-là. Cependant, il y a des points de non-satisfaction. J’aurai bien aimé qu’avant la fin de ce mandat, les conditions de travail des journalistes soient améliorées, bien que nous ne soyons pas un syndicat. On a voulu faire un travail de lobbying avec le Synpics pour que la Convention collective soit revue à la hausse. Malheureusement, ce n’est toujours pas le cas. On s’en désole, parce qu’on va partir (fin d’année) sans qu’elle ne soit revalorisée. On voulait aussi faire la coopérative d’habitat, mais on ne sait pas ce qui a bloqué. Le guide du reporter, c’est quelque chose de concret. On a produit un document sur lequel les journalistes peuvent voir le b.a.-ba du métier.
Comment voyez-vous l’avenir de la Convention des jeunes reporters ?
Vous posez la question qui me préoccupe le plus. Cela n’a pas été facile de faire les activités. Il faut de l’engagement et surtout de la disponibilité. Les gens qui étaient dans le bureau et dans le comité directeur ne viennent plus. On fonctionne avec quatre personnes pour un bureau de neuf membres actifs. Avant, on se réunissait tous les samedis, mais maintenant, c’est tous les quinze jours. Ce sont des efforts que les gens ne peuvent plus faire. Nous sommes employés dans des rédactions pour certains ; d’autres sont dans des structures. Ce qui fait qu’on n’a pas la latitude de remplir notre mission comme il faut. Des choses qui nous font penser que, peut-être, il y aura des problèmes pour l’avenir de la Convention. Mais on ne se fait pas beaucoup de souci. Après nous, il y aura d’autres personnes qui vont prendre la relève. Nous demandons aux jeunes journalistes qui viennent d’embrasser le métier de venir. J’ai fait mon temps, je dois partir. Les autres membres du bureau vont également partir. Il faut qu’il y ait une relève, mais une bonne relève, parce que la Convention a atteint une certaine notoriété et un sérieux. On a essayé de ne pas verser dans certaines choses, d’être crédible par rapport à nos partenaires et par rapport au Sénégalais. Il faut que cette crédibilité soit maintenue et que ceux qui viendront puissent entretenir cette flamme.
Vous avez été récemment nommée Conseiller en communication au ministère de l’Information et de la Communication.
Au lendemain de ma nomination, j’ai convoqué une réunion pour démissionner de la présidence de la Convention. Mais les autres membres ont refusé. Le Bureau exécutif national (BEN) a dit que je ne devais pas partir, que je devais continuer cette œuvre, parce qu’on était dans les préparatifs du Gala, pour ne pas perturber le fonctionnement de la structure. Ils m’ont convaincu de rester. Dans le travail que je mène au ministère, il n’y a pas beaucoup de dichotomie. Je suis journaliste, je serai là où je pense que je pourrais apporter à ma profession. On est en règle avec les textes. Au niveau du ministère, j’exerce correctement mon travail. Je fais en sorte que mon travail dans la Convention n’empiète pas sur ce que je fais avec le ministère. Jusqu’à présent, tout va bien. Et j’espère que ce sera le cas jusqu’à l’Assemblée générale.
AWA FAYE & ANGELIQUE THIANDOUM
2 Commentaires
Bravo123
En Octobre, 2012 (06:49 AM)Unité25
En Octobre, 2012 (15:16 PM)Participer à la Discussion