La Maison de la culture Douta Seck, à l’occasion de la Fête de la musique célébrée vendredi dans plusieurs pays, a encore ouvert les portes de l’exposition internationale des musiques noires. Il s'agit d'un espace multimédia, qui met en valeur la richesse des sonorités noires, en Afrique comme en Amérique.
Cette exposition a été produite par le Sénégal et installée à la Maison de la culture Douta Seck, à l’occasion du troisième Festival mondial des arts nègres, qui s'est tenu du 10 au 31 décembre 2010, à Dakar et dans plusieurs villes sénégalaises. L'exposition des musiques noires a été montée par l’agence Mondomix, qui s'intéresse aux musiques du monde.
Elle avait aussi été rouverte lors de l'édition 2013 de la Journée internationale du Jazz, le 30 avril. Le visiteur de cette exposition est souvent impressionné par un espace numérique très coloré. La découverte commence par le Monument sacré des musiques noires, avec l'aide d'un guide électronique sonore. John Coltrane, Manu Dibango, Mickael Jackson, Bob Marley, Miles Davis, Youssou N’Dour, Alpha Blondy, Ali Farka Touré et tant d'autres musiciens se côtoient virtuellement dans une salle. Le visiteur va à la rencontre de ces monuments des musiques noires, l'un après l'autre. Ici, on peut aussi rencontrer Oum Kalthoun (1904-1975), celle que l’on surnommait "La quatrième pyramide d’Egypte" ou encore "L’Astre de l’Orient".
Elle chante la religion, l’amour et la nation égyptienne. Par la puissance de sa voie, Kalthoun s'affirma comme "l’icône d’un peuple", l'Egypte. Nina Simone (1933-2003), qu'on peut aussi découvrir en visitant l'exposition, est "une chante noire américaine, dont la voix résonne de l’orque au piano". "Elle s’est imposée comme l’héritière de la chanteuse américaine de jazz, Billie Holiday, disparue en 1959. Nina Simone fut l’une des rares artistes américaines à composer elle-même ses chansons", renseigne l'exposition.
Une rencontre virtuelle aussi avec l’artiste nigérian Fela Anikulapo Kuti (1938-1997) ! Et là, le visiteur apprend que c’est lui qui inventa l’Afrobeat, avec des sonorités yoruba se mélangent au jazz et au funk. Dans la deuxième salle de l'exposition, le visiteur découvre des sonorités venues de plusieurs coins du continent africain. A celles de l’Afrique du Nord par exemple s'ajoutent les chants polyphoniques des pygmées d’Afrique centrale. On découvre aussi le "mvet", un instrument de musique traditionnelle. En voyageant dans le monde des musiques noires, on peut en même temps en savoir sur l'esclavage transatlantique, qui a vu "l’âme de millions d’esclaves déportés depuis les côtes africaines jusqu’aux Amériques".
Là-bas aux Amériques, les esclaves venus d'Afrique "ont généré une constellation de musiques d’une richesse inouïe", renseigne l'exposition. Les visages d’hommes et de femmes parmi les 30 millions d’Africains déportés en 400 ans, lors de la Traite des Noirs, sont de nature à frapper l’esprit du visiteur. De salle en salle, le visiteur va à la rencontre des rites, en plus des sonorités : blues, jazz, salsa, funk, soul, etc. A travers cette exposition se décline une véritable révolution technologique, numérique surtout.
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