L’affaire est pendante en justice devant le Tribunal de Grande instance hors classe de Dakar. Le journaliste d’investigation, Pape Alé Niang est en détention provisoire. Cependant, le ministre de la Communication a pris la place du président du tribunal. Hier samedi 19 novembre, devant l’Assemblée nationale, pour le vote de budget d’un montant de plus de 113 milliards FCFA, il a fait le procès du patron du site DakarMatin. Pis, il l'a reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés. Alors que le dossier est toujours au stade de l’instruction pour permettre au magistrat de prendre une décision de renvoi devant la juridiction compétente pour jugement ou une ordonnance de non-lieu. D’emblée, Moussa Bocar Thiam a déclaré, en écartant les autres départements de son ministère à savoir les Télécommunications et l’Économie numérique : « Aujourd’hui, le secteur de la communication est marqué par un sujet saillant à savoir la liberté de la presse. Tous les textes du Sénégal garantissent la liberté de la presse. Il n’y a pas un pays où les libertés de la presse sont plus respectées qu'au Sénégal. C’est une réalité. Il ne faut pas confondre la liberté de la presse et l’anarchie ».
Rappelant que chaque corps dans ce pays est réglementé, il a indiqué que les journalistes sont soumis au droit comme tous les Sénégalais à l’image des avocats, des médecins et des huissiers avec leurs Ordres respectifs. «Les journalistes ont un ordre qui s’appelle le Conseil pour l’observatoire des règles d’éthique et de déontologie (CORED) qui contrôle et surveille ce que font les journalistes. Ce n’est pas parce que vous êtes ‘’journaliste d'investigation''. Une investigation qui ne fait pas avancer le pays mais une investigation basée uniquement sur la critique. Une investigation qui influence les populations, une investigation qui nuit aux actions du pouvoir ce n’en est pas une. C’est plutôt de la manipulation », commente-il.
En colère contre la mobilisation de ces derniers jours de la Coordination des associations de la presse (CAP), le ministre a lancé : «Nous avons remarqué ces temps-ci que les journalistes se sont mobilisés. C’est normal. Il y a une solidarité de corps que je comprends. En tant que ministre de la Communication, je suis solidaire mais, il ne faut pas confondre le combat d’une personne, qui a commis une infraction le concernant personnellement ». Puis, il argue, tout en s’immisçant dans le travail de justice : «Tous les Sénégalais peuvent le juger. On n’a même pas besoin d’un tribunal pour juger le cas de Pape Alé Niang. Tous les Sénégalais ont été témoins, depuis des années, de l’entendre dire ce qu’il veut, en ternissant l’image du pays, l’image de nos forces de sécurité et de défense. Donc, il est le seul responsable de l’infraction qui lui a été imputée », dit-il. Toujours dans sa volonté de diviser la corporation suite à l’élan de solidarité noté autour de l’accusé, Moussa Bocar Thiam a affirmé : « Le combat de Pape Alé Niang n’est pas le combat de tous les journalistes. Ce n’est pas le combat des jeunes reporters. Aujourd’hui, leur combat, c’est de régler la précarité dans laquelle ils sont aujourd’hui. C’est cela qui doit être leur priorité mais pas suivre et défendre quelqu’un qui n’a même pas la carte de la presse. C’est pour montrer qu’il est plutôt dans la politique ».
Pour rappel, Pape Alé Niang est inculpé de divulgation de documents militaires sans autorisation de la hiérarchie de nature à nuire à la défense nationale, d’appel à la subversion, de recel et de diffusion de documents administratifs estampillés secret et de propagation de fausses nouvelles.
8 Commentaires
Vois avez tout dit 🙊 !
Il ne restait à Pape Ale Niang que de nous exhiber sa carte de membre de Pastef.
Bmw
En Novembre, 2022 (18:09 PM)Faut arrêter de nous prendre pour des idiots. La seule vraie question ici c'est de savoir si ce qu'a divulgué PAN est vrai ou pas???
Si c'est vrai qu'il ai fauté ou pas passe en second plan le plus grave c'est le contenu du rapport.
Ndiame Seck
En Novembre, 2022 (18:09 PM)nul n'est au dessus des lois
Pendant plus de 10 ans il a diffamé, dénigrer et calomnié sans interruption et s'est cru intouchable.
Patriote
En Novembre, 2022 (18:51 PM)Kon
En Novembre, 2022 (20:20 PM)Ce sont des secrets, certes, mais les qualifier de "secret défense" nous dévoile tout ce que ce régime fourre dans cette disposition très critique pour un pays. Cela démontre une fois de plus à quels bandits d'état on est confronté.
Ce qui doit faire peur cest bien le contenu dévoilé plutôt que la manière de le dévoiler dont on se cague royalement !